Depuis la fin de la Guerre de Sécession (1861-1865) il n’y a plus jamais eu de conflit armé sur le sol américain et pourtant, comme je l’avais rappelé dans un billet de ce blog il y a quelques semaines, les USA n’ont jamais cessé de s’impliquer dans des conflits armés dans le monde entier, conflits souvent créés de toute pièce par les agissements des services secrets américains. Le peuple américain est, depuis l’enseignement de l’histoire à l’école, formaté par l’idéologie impérialiste de son pays. L’un des exemples le plus caricatural de cette désinformation est le récit de la guerre du Vietnam, un pays qui mettait en danger la sécurité américaine ! Près de 60000 soldats américains y laissèrent leur vie mais les livres d’histoire oublient de mentionner que ce pays essentiellement rural et paisible fut ruiné, des millions de Vietnamiens périrent brûlés vifs par le napalm, empoisonnés par l’agent orange ou encore torturés et assassinés au nom de la liberté américaine. Cette attitude consistant à réécrire l’histoire n’est pas une caractéristique unique des Américains mais elle atteint un tel degré de sophistication pour la plus grande gloire du pays que le citoyen américain moyen est littéralement sous hypnose et qu’il est incapable de comprendre que la politique de l’aristocratie néoconservatrice américaine qui a de facto ôté tout pouvoir décisionnel au Président actuel est suicidaire et apocalyptique.
C’est ce qu’expose en substance John Pilger (johnpilger.com) dans un récent éditorial de son blog daté du 4 août 2017 rappelant que le Prix Nobel de la Paix Barack Obama alloua quelques jours avant de quitter la Maison-Blanche 618 milliards de dollars au Pentagone pour moderniser son arsenal nucléaire et que durant sa dernière année de mandat présidentiel l’armée américaine largua 26171 bombes sur les pays – tous des dangers pour la sécurité américaine – où ses troupes étaient engagées, Afghanistan, Irak, Syrie, Yémen, Somalie, …
Un décompte assourdissant de trois bombes par heure, 24 heures sur 24 alors qu’Obama se déclarait ouvertement hostile à toute forme de conflit armé, approuvant par ailleurs les assassinats systématiques d’innocents à l’aide de drones pilotés depuis le Nebraska, une arme de destruction massive et de terreur qui n’a jamais fait l’objet d’un quelconque traité international relatif à son utilisation …
La position des USA vient de franchir le seuil de non-retour en réactualisant, depuis l’élection du nouveau président les sanctions contre la Russie décidées par le Congrès et le Sénat à l’unanimité, le concept de frappes nucléaires préventives contre ce même pays, concept si cher aux généraux du Pentagone depuis … la guerre du Vietnam pour annihiler l’aide chinoise au Vietcong qui fut finalement abandonné fort heureusement. Une telle décision revient à condamner l’humanité toute entière. Curieusement l’homme de la rue des deux côtés de l’Atlantique n’a pas vraiment l’air de se soucier de cette décision sous le prétexte de défendre la liberté et la sécurité de la Grande Amérique. L’Apocalypse nucléaire approche et si cet homme de la rue ne réagit pas ses jours sont comptés. C’est la conclusion de John Pilger.
Note 1. Illustration du film « On The Beach » de Stanley Cramer (1959) décrivant l’hiver nucléaire vécu depuis l’Australie après un conflit généralisé ayant détruit toute forme de vie dans l’hémisphère nord.
Note 2. L’armée américaine est présente dans plus de 160 pays dans le monde, depuis la Norvège ou l’Estonie jusqu’aux Philippines, l’Australie, le Japon (occupé de facto depuis 72 ans) ou encore le Chili. Rien qu’en Europe, plus de 250 missiles nucléaires multi-charges, chacune ayant 20 fois la puissance destructrice de la bombe d’Hiroshima, sont déployés, en Allemagne, Turquie, Espagne, Italie, pour ne citer que les pays hébergeant officiellement des bases militaires américaines. Depuis l’élection de Donald Trump, le nombre d’assassinats à l’aide de drones a augmenté de 432 % tant en Syrie qu’en Irak ou au Yémen en appui des forces saoudiennes qui combattent une « rébellion » chiite supposée être financée par l’Iran. Les mouvements djihadistes servent de prétexte aux USA pour s’imposer dans de nombreux pays du monde, en particulier ces dernières semaines dans la province philippine de Mindanao. Il n’y a plus que la guerre qui permet encore à l’économie américaine de fonctionner tant bien que mal, alors que plus de 100 millions de personnes n’ont pas d’emploi et plus de 50 millions d’entre eux se nourrissent grâce à l’aide publique … beaucoup de chair à canons pour la prochaine guerre qui se profile. Mais où ?
Note 3. Selon les dernières informations le Président américain a donné le feu vert à l’Air Force basée à Guam pour des frappes préventives sur le territoire de la Corée du Nord : on s’achemine donc lentement mais sûrement vers un conflit généralisé. Inutile de faire des provisions de nourriture et de se munir de masques à gaz, nous mourrons tous, sans exception.