La grande crise financière se profile et forcément tout va très mal se passer

Je le répète encore, je ne suis pas du tout un économiste alors je tente de me faire une opinion au sujet des évènements récents qui ont une influence sur l’économie. La dédollarisation bien initiée par la Chine, la Russie, l’Inde et dans une moindre mesure l’Arabie saoudite et l’Iran commence à faire tache d’huile puisque de nombreux pays veulent rejoindre l’Organisation de Coopération de Shanghai. Pour une analyse géopolitique de cette crise à venir plus détaillée voir les liens en fin de billet. Ce qui vient de se produire avec trois banques régionales américaines est significatif car cela révèle l’intensité de la crise obligataire qui se déroule aux Etats-Unis. L’inflation à deux chiffres dans laquelle tente de se débattre la FED sans résultat probant est due à plusieurs facteurs, l’afflux de dollars en provenance d’une multitude d’établissements bancaires qui veulent se démunir de cette monnaie devenue sans valeur et sans la plus infime confiance qu’elle devrait inspirer à la suite des sanctions mises en place contre la Russie depuis 2014 puis dès le début de l’Opération Spéciale russe dans le Donbass. Les investisseurs ont perdu la confiance qu’ils accordaient au dollar. La Chine, dans le cadre de ses nombreuses collaborations commerciales hors de son territoire, paie les entreprises locales qui réalisent ses projets d’infrastructure en dollars et en T-bonds. Le mouvement s’est accéléré depuis que la FED a haussé le taux à 10 ans car ces T-bonds ont subi une dégradation de leur valeur sur les marchés, tant pis pour les entreprises qui ont été payées avec ce véhicule financier. Quoi que puisse faire la FED cette inflation va perdurer.

Quant à l’Europe elle a accumulé les erreurs avec l’Euro qu’elle n’a pas su imposer comme monnaie internationale, elle a continué à commercer en dollar et elle va payer très cher cette erreur. L’inflation dans l’Union européenne varie selon les Etats mais ces différences ne sont dues qu’au degré de malhonnêteté des gouvernements qui manipulent les statistiques. La crise financière en Europe a commencé en Suisse et c’était prévisible pour le Crédit suisse, un organisme financier notoirement mal géré, la Banque fédérale suisse paie (comme la FED a payé pour la SVB). Cependant cette crise suisse révèle également le fait que la Suisse a renié sa neutralité légendaire puisque c’est le pays qui a le plus sanctionné la Russie sur le plan financier contrairement à ce que l’on aurait pu croire. Perte de confiance donc …

Une analyse réalisée par AlpineMacro illustre en un graphique le risque qui menace les banques américaines et l’ensemble du système dollar. Cette analyse date du 20 mars 2023 et elle est toujours d’actualité. Ce risque va se répandre en Europe si ce n’est pas déjà fait (voir infra). En 1980 puis 1990 il y eut deux crises successives aux Etats-Unis qui secouèrent le secteur bancaire. Près d’un tiers des petites banques de dépôt régionales qui accordaient des prêts à leurs clients pour des achats variés, depuis des automobiles ou des aspirateurs jusqu’à des prêts immobiliers ne purent faire face à la dégradation de leurs bilans. Elle offrirent alors des intérêts à court terme plus élevés sur les dépôts d’épargne pour attirer ces épargnants afin de rééquilibrer leurs bilans ce qui aggrava leur situation. Plus d’un tiers de ces petites banques firent faillite. L’Espagne vécut la même situation après la crise dite des « sub-primes » après 2008. Résultat il ne reste plus qu’une seule banque d’épargne en Espagne. L’aide massive de la Banque d’Espagne n’a pas pour autant assaini la situation des banques espagnoles puisque la Banque Sabadell se trouve aujourd’hui dans une situation critique.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets et la cause est pourtant facilement détectable mais les institutions bancaires ont l’air de l’ignorer superbement. Il s’agit de l’inversion des taux d’intérêt. Comme le graphique ci-dessus le montre clairement chaque fois qu’il y a inversion des taux à court terme par rapport aux taux à long terme, matérialisée en soustrayant le taux à court terme, deux ans, de celui du 10 ans et que le résultat est négatif il y a automatiquement une crise. S&L (Savings and Loan crisis) et GFC (Global Financial Crisis) en sont les illustrations, FDIC = Federal Deposit Insurance Corporation (https://www.fdic.gov), les lignes verticales grisées matérialisent les épisodes d’inversion des taux. La fragilité du système financier global reposant sur le dollar ne va donc que s’aggraver avec ce mouvement, mondial maintenant, de dédollarisation. Les institutions financières hors USA ont perdu la confiance inconditionnelle qu’ils avaient à l’égard du dollar. Quoique puisse faire la FED, le problème est « plié ». Et il faut s’attendre à de très gros problèmes dans le monde de la finance et le monde bancaire. À mon humble avis la situation est donc très sombre. Le fait que la FED ait accepté de racheter les T-bonds à leur valeur faciale pour sauver la SVB sème le doute dans tout le mécanisme des emprunts d’Etat car la question est la suivante : à quoi servent maintenant les taux d’intérêt qui étaient une prime de risque. S’il n’y a plus de risques ce sera la porte ouverte à du « grand n’importe quoi », ce qui déstabilisera encore plus profondément le système. Finalement seuls les fonds souverains et les fonds de pension (mais pas tous) resteront des valeurs fiables avec les actions des entreprises réputées pour leur solidité et leur gestion saine ainsi que les liquidités qui cherchent des placements à peu près satisfaisants et les gestionnaires de fonds ont encore quelques beaux jours devant eux, mais pour le reste du secteur bancaire ce ne sera pas très réjouissant. Tout va donc très mal se passer.

Et pour plus d’informations au sujet de l’influence de la crise ukrainienne sur la situation financière écoutez le Général Delawarde et Régis Chamagne : https://www.youtube.com/watch?v=3cLGUbaoOo8 et 

Grandeurs et vicissitudes de l’informatisation à outrance …

Ici, en Espagne, comme dans la majorité des pays développés les administrations ont été « informatisées » paraît-il pour améliorer leur efficacité et leurs rapports avec les citoyens moyens dont je fais partie. On aurait pu aussi s’attendre à voir le nombre de fonctionnaires se réduire au fil des départs à la retraite puisque tous ces employés de l’Etat n’étaient soudainement plus obligés de mouiller leur index pour lire les liasses de pages manuscrites ou dactylographiées dans le meilleur des cas. Avez-vous remarqué récemment dans une administration quelconque la petite éponge qui servait à se mouiller le doigt ? Non parce qu’il n’est pas nécessaire d’avoir les doigts humides pour pianoter sur un clavier d’ordinateur. Il y a quelques années j’ai essuyé un différend avec l’administration fiscale locale qui me réclamait des arriérés d’impôts sur le revenu, revenu constitué de ma modeste retraite en provenance de l’Etat français. Ce qui plongeait dans un abime de perplexité ces valeureuses employées de la province des Canaries, il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes dans cette administration, était que ma retraite complémentaire provenait d’un organisme dont elles ignoraient l’existence.

C’est normal puisque l’administration française est tout aussi compliquée que son homologue espagnole. Tant en deçà qu’au delà des Pyrénées, selon l’endroit où on se trouve, il existe des milliers d’organismes créés pour la bonne cause, c’est-à-dire pour pourrir la vie quotidienne des citoyens. Ma caisse de retraite complémentaire, retraite constituée à titre onéreux, dépend de l’Etat. Elle est une émanation de la Caisse des dépôts et consignations. C’est donc bien un organisme étatique contrairement à Axa, Generali ou ici en Espagne Mafre et bien d’autres organismes privés. Or le code des impôts espagnol stipule qu’une retraite complémentaire provenant d’un organisme privé est imposable dès le premier centime alors que si cette retraite a été constituée auprès d’un organisme de l’Etat, français pour un expatrié comme votre serviteur, elle n’est pas imposable.

J’ai fait à nouveau une visite touristique auprès de l’hôtel des impôts de Tenerife ce mercredi puisque, apparemment, les documents que j’avais dûment fourni il y a déjà 3 ans à cette même administration ne figuraient plus dans mon dossier. Et c’est là qu’intervient l’informatisation de cette administration : un document papier disparaît car il n’y a plus d’archivage autre que ce qui figure dans le serveur de la dite administration. Les documents que j’avais fourni auparavant ont été égarés, m’a-t-on dit. Il m’est apparu que ce type d’administration ne connait pas les scanners qui justement sont faits pour archiver sous forme de zéros et de uns les documents papier. Mes chers lecteurs, si vous avez un problème avec l’administration commencez par scanner vos documents, mémorisez-les sur une clé USB et dites à votre interlocuteur de transférer ces documents directement dans votre dossier administratif informatisé. Ainsi vous ne risquerez pas de vous heurter au mur du mutisme contre le quel j’ai moi-même buté car un fonctionnaire ne reconnaîtra jamais ses erreurs.

Passons à l’informatisation dans les banques et là c’est presque hallucinant. Je suis allé un jour de pluie, pour ne pas attendre des heures pour être reçu par l’une des rares personnes encore présentes dans une banque pour faire une transaction modeste. J’arrive donc débonnaire et je pose la question rituelle : « do you speak english ? ». La réponse étant négative je rassemble le peu d’espagnol que je possède pour formuler ma demande d’achat d’une devise étrangère. Je donne ma carte d’identification nationale. Ici en Espagne un numéro comprenant 7 chiffres et deux lettres suffit à n’importe quel voyagiste, banquier, agent de la santé publique, employé d’une quelconque administration de vous identifier instantanément, c’est le progrès. J’indique à mon interlocuteur assis devant une petite table sur laquelle est posé un petit ordinateur portable que je désire acheter tel montant de devises de tel pays. Il me demande si j’ai l’ « appli » installée sur mon iPhone. Je ne comprends pas quel est le sens de sa question et je réponds que non mais que je me connecte à la banque avec mon ordinateur chez moi. Je passe donc la commande pour des devises étrangères et je rentre chez moi. Je reçois sur mon téléphone un message de ma banque qui m’indique la marche à suivre pour valider ma commande et que je ne peux effectuer cette opération que sur mon téléphone portable.

Je commence à transpirer car j’ai horreur d’utiliser mon iPhone, c’est petit, je n’y vois rien et composer un mot de passe avec ce tout petit clavier représente pour moi un véritable supplice bien que mes doigts ne soient pas particulièrement d’une taille démesurée. Il faut que je retrouve sur mon petit carnet jaune tous les identifiants et tous les mots de passe pour tenter d’effectuer cette opération. Je dois entrer le mot de passe de mon adresse mail puis le mot de passe pour avoir accès au serveur AppleStore. Je ne sais pas pour quelle raison j’ai choisi des mots de passe compliqués toujours est-il que ma vie se trouve soudainement très compliquée. Après deux tentatives infructueuses j’abandonne mon téléphone à sa solitude et je déciderai plus tard de retourner à la banque avec mon téléphone portable et mon petit carnet jaune. Je demanderai alors à l’employé de tout faire pour moi, je suis probablement trop vieux (ou trop fainéant) pour m’adapter aux nouvelles technologies.

Dans quelques mois il n’y aura même plus de billets de banque ni de cartes de crédit, on paiera tout avec son téléphone portable, les fournisseurs d’accès à internet se feront un « pognon de dingue » et, cerise sur le gâteau, les gouvernements sauront tout de nous, quels achats nous aurons effectué et où et à quelle heure ces derniers auront été payés puisque les compagnies qui gèrent les téléphones portables seront asservies par les politiciens, c’est d’ailleurs déjà le cas puisque ces mêmes entreprises font la pluie et le beau temps pour que le bas peuple élise leur candidat, comme ce fut le cas en France en 2017, mais je m’égare …

SSII : une législation du travail surréaliste !

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Tous les organismes financiers et les banques disposent d’un département dit de technologie de l’information, en d’autres termes d’un service informatique (IT en anglais) qui traite les programmes et les diverses dispositions informatiques relatives par exemple aux mécanismes d’alerte ou à des études d’analyses et de prospectives, le développement proprement dit, et il y a aussi le matériel, les serveurs, la connectique et bien d’autres strates dans ce métier particulier. L’IT, dans quelque branche industrielle et commerciale que ce soit, est en perpétuelle évolution. De manière générale l’IT de ce genre de compagnies de l’industrie de la finance est à près de 80 % constitué de prestataires de services dont la durée des interventions varie de quelques jours à au plus trois années – selon la loi – comme nous allons en découvrir les conséquences.

Ces prestataires de service sont brièvement formés sur site car chaque entreprise a ses propres spécificités et ils doivent rapidement s’intégrer, du moins en théorie, dans les équipes en place pour au final être remerciés après les trois années de présence par souci de souplesse dans la gestion des ressources humaines.

En France en particulier, puisqu’il s’agit ici de décrire l’interférence néfaste entre les disposition législatives du code du travail français et les services IT des banques, ces dernières font appel à des sociétés de services informatiques plus connues sous le nom générique de SSII (Société de Services et d’Ingéniérie Informatique) essentiellement pour plus de souplesse, encore une fois, dans l’organisation du travail. Dans le meilleur des cas la banque propose un contrat à durée déterminée de trois ans (c’est la loi qui l’impose), une période estimée suffisante pour développer un nouveau programme ou améliorer ponctuellement une application en raison tant de l’évolution des matériels que du métier de la finance lui-même. L’analyste, qui est aussi appelé parfois développeur, envoyé en mission par une SSII aborde alors selon ses propres méthodes de travail le problème à résoudre sans, parfois, cultiver beaucoup d’interactions avec les autres membres de l’IT sous contrat à durée indéterminée ou non puisqu’il a été appelé pour résoudre une tâche précise qui lui est attribuée spécifiquement.

Il est important pour la bonne compréhension de cette situation surréaliste de l’IT dans l’industrie financière de bien préciser à nouveau que près de 80 % des personnels sont des prestataires de service appelés le plus souvent pour résoudre des tâches ponctuelles. Quand il s’agit de bons éléments qui réalisent donc un travail de qualité compréhensible pour n’importe quel autre membre de l’IT et dans les temps impartis leur mission est alors terminée. A contrario les « mauvais » éléments dont la mission est de développer une application un peu complexe travaillent selon leur méthode, parfois en utilisant un langage informatique peu répandu, et le résultat de leur intervention est totalement incompréhensible pour leurs collègues. Devant un tel état de fait, la direction de l’IT se voit obligée de leur proposer un contrat à durée indéterminée car personne n’est capable de reprendre leur travail s’il est encore inachevé après les trois années fatidiques !

Ce qui fait qu’au final la direction de l’IT aboutit à une situation totalement paradoxale : elle se trouve obligée d’embaucher des éléments de piètre qualité qui plombent durablement l’évolution du service informatique de la société alors que les bons éléments sont partis depuis longtemps … Au terme de ce contrat de trois ans la mission qui a été assignée à cet analyste est dans le meilleur des cas terminée mais le plus souvent inachevée ou au mieux ficelée mais pas encore suffisamment testée car développer un programme informatique est complexe et la perfection n’existe pas dans ce domaine. Par voie de conséquence la banque ne peut plus gérer ses ressources humaines dans la plus stricte gestion de la souplesse de ces dernières et c’est alors une dégradation de la qualité des services informatiques qui aboutit parfois à de monstrueuses bévues comme l’affaire Kerviel dont tout le monde se souvient : il n’y avait pas de dispositifs d’alerte correctement en place pour signaler les prises de position risquées de ce trader sur les marchés financiers car l’IT de sa banque n’avait pas correctement mis en place ces dispositifs …

Comme chaque individu apporte avec lui ses propres méthodes de travail, son successeur doit naturellement se former aux spécificités de son nouvel environnement et tenter de décrypter la tâche laissée en attente par son prédécesseur. Dans le meilleur des cas à nouveau ce nouvel arrivant n’atteindra sa pleine efficacité qu’au bout d’une année. Il est donc facile de mesurer le gâchis en heures-ingénieur à la charge de la banque car il faut ajouter que les prestations des SSII sont toujours facturées au maximum autorisé par la loi, encore la loi ! Il n’y a qu’à constater l’opulence des SSII comme Accenture ou CapGemini qui se sont positionnées sur ce créneau juteux ! Le code du travail avait initialement pour but de réduire la précarité de l’emploi puisque la banque se devait de proposer un poste en contrat à durée indéterminée (CDI) à l’issue de cette mission de 3 ans, cette idée absurde était dans l’esprit du législateur … Or ce cas de figure est rarissime car il est en pratique impossible de licencier un CDI, toujours selon les dispositions du code du travail (encore la loi !) : comment la loi peut-elle obliger un employeur à proposer un CDI à une personne à laquelle il n’aura plus de travail à proposer quelques mois plus tard ?

Cette bonne intention se révèle donc être une catastrophe tant pour l’employeur, c’est-à-dire la banque, dont l’évolution de son service IT finit pas être partiellement sinon totalement figée et globalement d’une qualité laissant pour le moins à désirer, que de l’employé de qualité de la SSII qui dans ces conditions législatives ubuesques restera toujours un précaire au salaire misérable, fournissant un nombre d’heures de travail invraisemblable, parfois de nuit, pour le plus grand profit de son employeur, la SSII, malgré ses qualités prouvées par l’excellence de ses interventions. Voilà un effet pervers méconnu du grand public d’une législation du travail totalement déconnectée de la réalité car tant l’ingénieur IT de qualité que la banque sont perdants et la précarité de l’emploi n’est toujours pas résolue : seuls les « mauvais éléments » finissent par être embauchés : tout simplement incroyable !

Il serait donc grand temps de revoir en profondeur la notion même de « précarité » du travail, en France en particulier, une notion mise en avant par les syndicats qui semblent décidément n’avoir rien compris aux réalités du monde économique moderne. Peut-être aussi est-il temps comme cet exemple des banques le montre clairement de changer en profondeur le code du travail et le simplifier pour arriver, comme en Suisse ou en Suède, à un code du travail se réduisant à un opuscule d’une soixantaine de pages. Dans le pays de Colbert on peut toujours rêver …

Source : conversations privées

L’Islande : un exemple à suivre !

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Il y a au moins un pays dans le monde qui se départit de la corruption et de la collusion généralisée entre les milieux financiers et les politiciens, c’est l’Islande. Pas besoin de demander aux Islandais d’aller participer aux gesticulations inutiles de la grande messe de l’Eglise de Scientologie Climatique dont la grande prêtresse Ségolène attend des retombées mirifiques qui lui permettront de monter en grade dans la course au pouvoir. Inutile de les prier de venir assister à cette mascarade coûteuse payée naturellement par des centaines de millions de gogos intoxiqués par une propagande inique, mensongère et idéologique, ils n’enverront tout au plus qu’un (ou une) journaliste pour couvrir cet événement pour la simple raison qu’ils ne se sentent pas concernés.

En effet, sur le plan énergétique – je ne parle pas des véhicules automobiles, ces grands oubliés de la COP21 – l’Islande est un exemple unique au monde. L’électricité est gratuite, enfin pas tout à fait car on demande aux Islandais de contribuer à l’entretien des centrales électriques géothermiques par une petite taxe qui est incluse dans leurs impôts sur le revenu. Il existe dans cette île magnifique un réseau de conduites d’eau chaude issue du sous-sol volcanique pour chauffer les maisons et accessoirement les serres et les bergeries. Ce réseau couvre l’ensemble de ce petit pays car il y a de l’eau chaude et parfois brûlante de partout. Hormis les véhicules automobiles l’Islande n’émet pas de carbone pour la production d’électricité ni pour le chauffage et comme il n’y a pratiquement pas d’industrie, on a fait le tour de la question. Pourquoi les Islandais seraient moralement obligés de se solidariser des préoccupation climatiques qui vont agiter la planète entière pendant près de deux semaines à Paris dans quelques jours ? Ils ne sentent tout simplement pas concernés par ces tribulations obscènes sur le plan humain, social et financier.

Justement, il est bon ici de revenir sur l’aspect financier de la COP21 car il y a gros, très gros à gagner pour une multitude d’hedge-funds opaques, de banques plus ou moins border-line et d’entreprises industrielles trop heureuses de pouvoir réaliser de substantiels profits avec la complicité des politiciens sur le dos du reste des « sans-dents » (expression de François Hollande) qui ne comprennent rien à l’organisation de cette arnaque planétaire. En 2007-2008 les Islandais ont découvert stupéfaits que quelques banquiers de Reykjavík étaient allés un peu beaucoup trop loin en spéculant sur le marché des produits dérivés comme le fait encore et allègrement la plus grosse banque d’Europe, la Deutsche Bank pour ne pas la nommer. Tout est parti en eau de fonte des glaciers. Les banquiers islandais qui ont fraudé sont tous maintenant en prison pour une durée minimale de 74 ans.

L’Islande, pays proche du cercle arctique, 330000 habitants et trois millions de moutons, montre l’exemple, enfin, en mettant à l’ombre sans espoir de sortie 26 dirigeants d’organismes financiers qui se sont commis avec des collègues anglais ou américains dans des spéculations innommables pour tenter de réaliser des profits indus.

Si les USA agissaient aussi sainement que les Islandais, Bernanke ou Greenspan seraient en prison et Yellen serait menacée de poursuites pour escroquerie. De même pour Lagarde, Draghi, son prédécesseur Trichet et un nombre incalculable de dirigeants de banques de par le monde qui n’ont au fond qu’une mission et un seul but, spéculer et frauder pour s’enrichir ou enrichir leurs copains financiers et les politiciens qui les soutiennent. Les Islandais sont des gens courageux, âpres à la tâche, travailleurs, résignés devant les aléas volcaniques, habitués à un climat des plus contrastés du monde. L’été il faut faucher les prés tous les 15 jours car le soleil ne se couche pas pour engranger du foin pour les moutons car il faudra nourrir ces animaux représentant le gagne-pain d’une minorité besogneuse de la population qui a obtenu par un vote 100 % démocratique l’incarcération de ces banquiers véreux. En hiver il faut aller nourrir les saumons dans les fermes marines au milieu de la nuit car il fait nuit pratiquement toute la journée. Mais les quelques aventuriers banquiers qui ne résidaient même pas dans le pays et qui l’ont ruiné en spéculant n’ont jamais connu la rudesse de la vie quotidienne de ce pays alors qu’ils ont provoqué par leurs malversations une perte pour l’Islande équivalente à 300 fois la perte provoquée par la chute de Lehman Brothers qui faillit, il faut ici s’en souvenir, provoquer la chute de tout le système financier mondial, c’est dire !

C’est en allant fouiller dans les documents et e-mails de ces banquiers corrompus totalement vendus à la City et à Wall Street que Magnus Sveinn Helgason a pu révéler que le montant des spéculations de quelques personnes avait atteint 14 fois le produit intérieur brut du pays, leur procurant en quelque sorte une impunité : des engagements et des pertes trop importantes car ils se considéraient alors à l’abri de toute poursuite judiciaire comme les banques « too big to fail ». Le peuple en a décidé autrement et ils sont maintenant en prison et n’en ressortiront que les pieds devant !

Puisse-t-on s’inspirer de l’exemple islandais pour mettre au cachot et pour très longtemps les banquiers et les politiciens qui en profitent dans le même système de corruption généralisée. Il est grand temps de faire la révolution et d’éviter d’être à nouveau tous saignés par ces prédateurs qui avancent « le risque climatique » pour réaliser à nouveau leur dessein : s’enrichir en dominant le monde !

Source : citywalk.is et thedailybest.com

Réflexions sur le prix du pétrole

 

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Un de mes plus fidèles lecteurs m’a communiqué cet article intéressant (voir le lien en fin de billet) sur les causes de la crise économique de 2008 dont on est toujours pas sorti, en particulier en Europe où le spectre de la stagnation/déflation menace. Thierry Denoël a titré son article : « L’origine de la crise n’est pas bancaire, elle est énergétique ». J’aurais, pour être plus précis, modifié ce titre en le réécrivant ainsi: l’origine de la crise n’est pas que bancaire, elle est aussi énergétique, juste pour apporter une petite nuance. Il est vrai que les banques, en titrisant les créances immobilières qu’elles savaient complètement pourries ont joué à la roulette et comme chacun sait c’est toujours le casino qui gagne. Elles ont perdu gros et les contribuables aussi mais on a un peu trop tendance à l’oublier. Bref, la finance débridée des années 2000 a tout de même joué son rôle dans cette crise qui n’en finit pas.

Si le baril de pétrole avait atteint en août 2008 les 147 dollars le baril, ce n’était pas en raison de la rareté du produit mais d’une demande effrénée favorisée par l’abondance de liquidités qui dopaient artificiellement l’ensemble de l’économie et en particulier le bâtiment, cas des USA et de l’Espagne notamment mais aussi de la Grèce ou de Chypre et encore du Portugal, il ne faut pas l’oublier.

Ce que l’on constate avec un certain effroi c’est que le prix du baril s’est maintenu depuis à un niveau élevé, pour preuve le baril de Brent se négocie aujourd’hui 20 février sur le marché spot à 110,59 dollars le baril, seulement 37 dollars de moins qu’au plus haut de 2008. Pour les deux économistes néerlandais Oskar Slingerland et Maarten Van Mourik il ne faut pas chercher plus loin, le prix de l’énergie fait que la crise est apparue et qu’elle perdure. Selon ces économistes, le fait que le prix du pétrole soit élevé a eu pour conséquence favorable le développement du fracking qui laisse entrevoir un espoir à court terme, mais pour eux le pétrole pas cher, c’est fini ! Et par voie de conséquence, on va inévitablement traverser crises après crises tant que le prix du pétrole ne diminuera pas. Or comme cet espoir est vain puisque, par exemple, l’exploitation profonde off-shore n’est rentable que si le baril se situe autour de 75 dollars, les pays occidentaux et les autres sont condamnés à un marasme économique durable.

Comme pour ajouter une cerise indigeste sur le gâteau, le développement des énergies dites renouvelables, imprévisibles donc très difficiles à gérer et de surcroit coûteuses, renchérit artificiellement le prix de l’électricité, ce qui n’est pas du tout pour arranger la situation. En effet, le coût des investissements dans les énergies alternatives se répercute directement sur le prix du kWh, d’une part, sur les impôts acquittés par les contribuables riches ou pauvres ainsi que par les entreprises, et plus grave encore sur le prix des denrées alimentaires de base en ce qui concerne l’effet indirect des biocarburants. Non seulement ces options politiques sans aucun bénéfice sur le plan énergétique freinent toute reprise économique mais ont conduit à des troubles sociaux graves comme les « printemps arabes » dont la cause primaire était le renchérissement des denrées alimentaires.

Il n’y a aucune raison pour que le prix du baril de pétrole baisse même si les USA, le première économie du monde, sont sur le point de devenir indépendants des pays du Proche-Orient en matière d’approvisionnement en pétrole car toute tendance baissière sera immédiatement corrigée par les pays de l’OPEP, drogués par cette manne qu’ils ne veulent à aucun prix voir diminuée.

Les pays de l’OCDE et en particulier l’Union européenne sont donc condamnés à une stagnation voire, pire, à une stagflation en raison de ce renchérissement du coût de l’énergie. Certes, les pragmatiques Anglais ont relancé leur programme nucléaire et initié le fracking au Pays de Galles au grand dam du Prince du même nom, fervent écologiste, mais cela suffira à peine pour maintenir une croissance timide au Royaume-Uni. Quant aux autres pays européens, la récession qui les attend, y compris l’Allemagne, n’est que le résultat combiné du prix du pétrole sur lequel sont indexés les gaz russe et algérien ou encore qatari et des errements idéologiques des écolos. Sombre avenir !

Billet inspiré et illustration de : http://www.levif.be/info/actualite/economie/l-origine-de-la-crise-n-est-pas-bancaire-elle-est-energetique/article-4000530164530.htm

Quand la chasse aux sorcières (les blogueurs) s’organise !

L’histoire remonte à août 2011 et vient de s’accélérer on peut dire à l’échelle planétaire puisqu’un blogueur suisse et un blogueur américain sont poursuivis par la justice française via l’AMF, l’autorité des marchés financiers, à la suite d’une plainte de la Société Générale considérant que ces blogueurs avaient véhiculé de fausses informations sur l’état de santé financier de cette banque. Ces informations avaient provoqué une chute de près de 20 % du titre de SocGen au cours de la séance du 10 août 2011. Et cette histoire refait surface maintenant avec les condamnations du blogueur Jean-Pierre Chevallier à payer une amende de 10000 euros et du blogueur américain Mike Shedlock à 8000 euros. Chevallier ou tout au moins son blog est domicilié en Suisse (chevalier.biz et http://www.jpchevallier.com/) et Shedlock aux USA (globaleconomicanalysis.blogspot.com) .

Quelle faute ont commis ces deux blogueurs dont le sérieux des analyses est reconnu ? Ils ont osé recalculer l’exposition des banques françaises à l’effet de levier c’est-à-dire le ratio entre les actifs et les capitaux propres en tenant compte de ce qu’ils appellent à juste titre les facteurs de risque que comportent certains actifs, comme par exemple détenir de la dette grecque (c’était en 2011) à partir des données disponibles au public provenant des trois principales banques françaises, Société Générale, BNP et Crédit Agricole. Chevallier avait trouvé respectivement pour ces trois banques des ratios de 50/1, 27/1 et 49/1 ! Le Crédit Agricole, sérieusement empêtré dans la crise économique grecque n’avait pas relevé le gant ni la BNP plutôt mieux « nantie » que les consoeurs. La Société Générale ne l’a pas entendu de cette oreille et a déposé une plainte contre Chevallier et Sheldock qui avait repris l’information de Chevallier en la confirmant. Après la mise en place progressive des accords de Bâle III l’effet de levier s’est réduit et aujourd’hui ceux-ci sont de 24/1 pour BNP, 23/1 pour SocGen et encore 49/1 pour Crédit Agricole si on prend en compte dans les 1600 milliards d’euros d’actif du groupe les 500 milliards de l’activité assurance et dans le cas contraire le levier n’est plus alors que de 33/1.

C’est certain que ça fait désordre quand on compare la santé de ces banques avec celle de leurs homologues américaines dont la moyenne de levier est de 17/1 et cela révèle également la grande fragilité des banques françaises soumises à une fiscalité outrageusement élevée en comparaison des autres établissements bancaires ou financiers européens ou américains. De plus les trois banques françaises totalisent une exposition de 490 milliards d’euros dans des pays européens dits à risque par ces analystes, soit 7 % de tous les actifs bancaires français ou en d’autres termes le quart du PIB de la France ! Combien ces banques détiennent de dette française et cette dette est-elle considérée comme à risque au même titre que celles de pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Malte, la Slovénie ou d’autres pays de l’Union Européenne ? Mystère ! Les stress-tests n’ont pas l’air de prendre en compte les facteurs de risque et quand des blogueurs spécialisés se permettent de le faire ils sont poursuivis en justice.

C’est la chasse aux sorcières qui s’organise lentement pour museler tous ceux qui dérangent le système. En France, le délit d’opinion va devenir la règle comme en Corée du Nord. Internet va finir par être muselé alors qu’il constitue encore un espace de liberté jusque là inviolé (sauf par les services d’espionnage et en toute illégalité) et où il est encore possible d’émettre une opinion politiquement incorrecte, mais jusqu’à quand ?

L’avenir est de plus en plus sombre car ces révélations déplaisantes à propos des banques françaises cachent l’énorme iceberg de pertes et de prises de risque inconsidérées avec l’accord tacite des politiciens. Comme le dit H16, et je suis totalement en accord avec lui, ce pays est foutu ! 

Réflexions boursières …

Ce matin, la bourse de Paris s’envole et pourtant les indicateurs sont toujours dans le rouge virant progressivement au noir, c’est à n’y rien comprendre. L’activité économique chinoise ralentit plus que prévu par les analystes qui n’analysent plus rien et s’en remettent aux boules de cristal et autres marcs de café tant leurs prévisions atteignent des degrés d’incertitude comparables aux prévisions météorologiques à dix jours, c’est-à-dire le flou savamment dosé pour ne pas trop affoler l’opinion publique. Et il y a aussi cette histoire de bail in. Je m’explique, dorénavant et depuis l’escroquerie chypriote, les déposants clients de leur banque donc prêteurs puisque l’argent des comptes courants ou d’épargne est utilisé par ces banques, se verront dans l’obligation de subir une tonsure de leur épargne (on dit hair cut en anglais) au cas où leur banque se trouverait dans une situation de faillite. En d’autres termes votre argent sagement déposé sur votre compte en banque ne sera plus garanti. Si les politiciens en sont arrivés à cette extrémité, ce doit être parce que la fin est proche, la grande crise financière se profile à l’horizon …

Comme si la bourse de Paris voulait saluer une hypothétique reprise économique en France, il semble que les financiers n’ont pas encore eu sous les yeux le PMI flash de Markit que je me permets de soumettre à l’appréciation de mes lecteurs : 

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Et comme si ça ne suffisait pas, voilà un autre graphique tout aussi explicite :

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L’emploi dans les secteurs manufacturiers et des services chute depuis maintenant plus de 16 mois et la tendance n’a pas vraiment l’air de s’inverser.

Donc, les investisseurs sont dans une attitude attentiste et vivent dans l’instant présent pour réaliser les quelques profits encore possibles dans une bourse très volatile. Mais l’avenir reste bien sombre …

Source: Business Insider