Toutes les statistiques économiques sont systématiquement manipulées par les instances gouvernementales pour entretenir dans l’opinion l’illusion par définition trompeuse que tout va bien ou que « ça va mieux ». Les champions en matière de mensonges officiels sont la Chine en ce qui concerne sa croissance économique et les USA qui falsifient systématiquement les chiffres du chômage pour faire croire au monde entier que tout le monde peut dormir sur ses deux oreilles : il y a de la croissance, le chômage diminue et la vie est belle. La France, pour ne citer qu’un pays européen, n’est pas en reste dans la rhétorique mensongère. Si l’Etat français n’empruntait pas chaque semaine quelques milliards d’euros, l’économie du pays serait depuis belle lurette en récession.
Il y a pourtant une donnée économique qui ne trompe pas, c’est le Baltic Dry Index, un indice qui agrège les couts de tous les frets maritimes. Cet indice international est tombé en 2015 à des niveaux abyssaux jamais atteints depuis qu’il existe, pire que lors de la crise de 2008-2009 et il continue sa lente descente aux enfers. Durant ce début d’année 2016 – l’année où « ça va mieux » – les grands armateurs viennent de vivre un cauchemar. Pour la première fois le nombre de bateaux envoyés à la démolition vers des sites comme celui d’Alang en Inde, le plus grand site de démolition et de recyclage d’acier du monde, a surpassé le nombre de bateaux mis en chantier de par le monde. Des compagnies comme Maersk, Hapas-LLoyd ou China Cosco souffrent d’une surcapacité de bateaux qui atteint plus de 30 % du fret offert à l’embarquement à tel point que les coûts du transport ne couvrent même plus le prix du fuel lourd !
Durant la seule année 2015 plus de 100 voyages de porte-containers entre l’Asie et l’Europe ont été annulés en raison de la croissance quasi inexistante tant en Europe qu’en Asie, c’est-à-dire un plongeon de 14 % du fret maritime sur cette route la plus importante du monde. Cosco va démanteler 53 bateaux de fret sec, essentiellement des minerais et du charbon, car les volumes de transport ont drastiquement chuté. Cela représente tout de même 8 % de la flotte de ce plus grand affréteur du monde … Et le Gouvernement chinois ose faire croire que la croissance économique du pays est toujours de 7 à 8 % par an !
L’une des répercussions inattendues de ce délabrement du transport maritime est la paupérisation des travailleurs en Inde, au Pakistan et au Bangladesh des chantiers de démolition qui ont vu le prix de la tonne d’acier recyclé à partir des bateaux chuter de 460 à moins de 250 dollars.
Alors qu’en 2015 plus de 1500 bateaux en tous genres ont été construits, cette année 2016 n’a encore enregistré que 293 commandes. Le revers de cette industrie en pleine crise est aggravé par le fait qu’en 2016 cent-soixante-dix porte-containers seront détruits alors que seulement 85 l’avaient été en 2015, 550 bateaux de fret sec seront également découpés en morceaux, soit en incluant tous les autres vaisseaux environ 1000 bateaux termineront leur vie souvent prématurément cette année.
Et tous les spécialistes de l’économie prétendent toujours que « ça va mieux » …
Source : Wall Street Journal et Investmentools