La plus importante avancée géopolitique : le rapprochement Téhéran-Ryad

Je suis consterné par la pauvreté des informations que diffuse la rare émission d’une chaine de télévision française que j’appréciais encore en post-diffusion. Il s’agissait de l’émission animée par Christine Kelly « Face à l’Info » de Cnews. Aujourd’hui cette émission débat de faits divers et des problèmes sociétaux de la France, affligeant. Fort heureusement, afin de tenter de m’informer de ce qui se passe en France et dans le monde il ne me reste plus que le journal télévisé de TVL et l’émission sur cette même chaine intitulée « Le Samedi Politique » animée par l’excellente Élise Blaise, et c’est tout. Outre les sites d’information scientifique je navigue sur CGTN, AL24News, Rumble ou d’autres sites comme EurasiaReview, Réseau International, GlobalResearch et d’autres sites d’information dignes de ce nom, le reste étant trop entaché de propagande occidentale. On s’informe comme on peut.

J’ai donc trouvé cette émission très intéressante sur AL24News qui a motivé mon envie d’écrire ce papier (lien en fin de billet) et qui éclaire objectivement l’opinion des Français en particulier, trop occupés par des problèmes politiciens domestiques d’une médiocrité consternante. C’est la nouvelle de géopolitique la plus importante des deux ou trois dernières décennies et elle s’explique assez aisément. Le rapprochement politique et commercial entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine n’est pas un effet du hasard. À première vue on peut qualifier cette démarche comme étant anti-américaine, ce n’est pas faux puisque les Etats-Unis ont déclaré que leur ennemi numéro un était la Chine. Mais ce n’est qu’en partie vrai et je vais tenter de l’expliquer. L’Iran nourrit une haine anti-américaine depuis des dizaines d’années à la suite du renversement de Mossadegh en 1953, démocratiquement élu mais accusé de sympathies pour l’Union soviétique. Un coup d’état organisé par le MI6 et la CIA le destitua pour installer un dictateur sanguinaire encensé par les Occidentaux, le Shah, qui ne parlait même par le perse ! Les Anglais en voulaient à Mossadegh qui envisageait de nationaliser la compagnie pétrolière britannique implantée en Iran et les Américains, empêtrés dans la guerre anti-communiste de Corée, étaient motivés par leur croisade anti-bolchévique dans cette région stratégique du Moyen-Orient.

Du côté de l’Arabie saoudite les accords dits « du Quincy » en février 1945 entre Roosevelt et le Roi Ibn Saud officialisaient ce qui allait par la suite être le « pétro-dollar ». Il fallut de nombreuses années aux Saoudiens pour comprendre qu’ils avaient été dupés par les Américains avec cet arrangement léonin que l’on peut résumer ainsi : « Vous me vendez votre pétrole à un prix préférentiel et garanti, je vous vends des armes en retour pour votre protection et « entre parenthèses » je contrôle votre politique étrangère et nos dollars reviennent ainsi chez nous ». Quelque chose comme un accord rappelant étrangement les fameux traités inégaux imposés à la Chine au dix-neuvième siècle par l’Europe. L’arrivée de MBS au pouvoir a changé la donne. L’un des évènements majeurs qui a secoué en le dramatisant l’Occident est le découpage en rondelle du journaliste Khashoggi considéré par Ryad à juste titre comme un agent américain. Ce règlement de compte a été suivi par la décision des l’Arabie Saoudite de se faire payer en renminbi convertibles par la Chine pour toute livraison de pétrole. Si cette dernière décision signifie un rapprochement entre l’Arabie et la Chine elle revêt un autre sens, une lassitude des Saoudiens de leur vassalisation par les Etats-Unis. Par exemple les Saoudiens se moquaient du Yémen mais ils ont été contraints par les USA de se servir de leur armement strictement défensif pour détruire les positions des rebelles Houtis financés par l’Iran dans le Sud Yémen. Et c’est ce financement iranien qui déplaisait aux Américains, un autre conflit organisé par « proxy », une habitude chez les yankees.

Devant la soif d’investissements et de modernisation de leur pays les Saoudiens ont naturellement fait appel aux investisseurs chinois qui ne se sont pas fait prier car cette région du Moyen-Orient est essentielle pour les approvisionnements en énergie de la Chine et c’est aussi un point d’arrivée du projet chinois strictement commercial « Belt&Road ». Pour les Chinois il restait un point à régler : la stabilité politique dans la région. En effet, pour Pékin faire des affaires est synonyme de calme politique et social : on ne fait pas de commerce les armes à la main, un petit détail que les Américains n’ont jamais compris ! Les Occidentaux ayant catalysé le rapprochement de la Russie et de la Chine, un fait entendu, la Chine a alors tissé des échanges commerciaux avec la Turquie, toujours pour commercer (la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la Turquie depuis quelques années) mais afin d’établir cette stabilité politique et sociale il fallait également pour Pékin s’intéresser à la Syrie, un problème plutôt compliqué pour arriver à une règlement définitif de ce conflit qui a ruiné le pays. Il y a en effet une multitude d’acteurs dans cette guerre civile d’un nouveau genre largement initiée encore une fois par les Etats-Unis qui a déjà occasionné plus de 500000 morts civils et militaires depuis 2011. La Syrie est gouvernée par la minorité alaouite proche des chiites, les Américains, les Anglais, les Français et les Iraquiens ainsi que la Turquie sont impliqués dans le conflit. La Russie est intervenue dans le cadre d’un accord d’assistance mutuelle préexistant. Et la Chine voudrait que ce pays soit stabilisé pour développer ses ambitions commerciales. Puisque trois des intervenants, Russie, Iran et Turquie, ont été approchés par la Chine pour un règlement du conflit il fallait également préparer un rapprochement de l’Arabie saoudite avec l’Iran. C’est un peu l’analyse qu’il est possible sinon raisonnable de faire aujourd’hui.

La concrétisation du rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran doit se faire à marche forcée car ces deux pays n’y trouveront que des avantages. Oublions les « petits Etats » de la région comme le Qatar, les Émirats arabes unis, Oman et quelques autres miettes sans oublier l’Etat zombie qu’est la Jordanie entièrement contrôlée par les USA qui n’a d’autre choix que d’assister au massacre de son peuple de cis-Jordanie par les colons illégaux israéliens. Cet événement doit faire rire les Chinois accusés par l’Occident de persécuter les minorités musulmanes du nord-est de l’Empire du Milieu. Il est probable que les accords bâclés dits « d’Abraham » seront dénoncés un jour ou l’autre car l’ensemble des pays musulmans sont tout simplement excédés par l’attitude raciste, belliqueuse et anti-musulmane d’Israël depuis l’arrivée des extrémistes ultra-religieux au pouvoir. Cette nouvelle donne géopolitique est justifiée également par le manque de confiance d’un grand nombre de pays envers les USA qui peuvent séquestrer à tout moment les avoirs de n’importe quel pays (notamment l’Arabie saoudite !) et de n’importe quelle personne physique libellés en dollars et pas nécessairement déposés dans une banque américaine. Cette nouvelle attitude de méfiance est une conséquence mondiale des sanctions unilatérales infligées à la Russie depuis le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie et renforcées depuis le début des événement d’Ukraine et l’Arabie saoudite se sent menacée à juste titre puisqu’elle facture son pétrole à la Chine en renminbi convertibles et a refusé lors de la récente visite de Biden à Ryad d’augmenter sa production de pétrole pour mettre la Russie en difficulté, deux situations qui énervent les USA. Enfin, il faut également considérer le fait que la Russie va sortir vainqueur du conflit ukrainien, cela ne fait aucun doute (à mon humble avis que je partage par exemple avec Jacques Baud ou Pierre Conesa) et alors la Chine en sortira renforcée devant les velléités guerrières des USA à son égard, et pour terminer je dirai que la conjoncture internationale actuelle va aboutir à une remise à plat de l’ordre mondial. J’arrête là cette analyse et je laisse à mes lecteurs le plaisir de se livrer à leur propre analyse. Pour approfondir les propos de ce billet voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=ixH6ldTzlr4&ab_channel=AL24news-%D9%82%D9%86%D8%A7%D8%A9%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A%D8%A9

Réflexions de géopolitique : Ukraine, Organisation de Coopération de Shanghaï

Pierre Conessa a qualifié la propagande occidentale de « viol des foules ». Je trouve l’expression particulièrement significative et les faits le prouvent. Un jour ou l’autre la vérité surgira mais il faut être patient et également user de discernement en utilisant pour s’informer un large éventail de sources pour être capable de réaliser des recoupements. C’est la seule approche honnête que de nombreux journalistes ne prennent mais pas la peine de choisir. En France ils reprennent une dépêche de l’AFP, ajoutent quelques mots pour mettre en exergue un passage ou au contraire à tronquer la dépêche pour en dissimuler les aspects qui ne correspondent pas à la ligne idéologique de leur employeur. On peut appeler cette attitude comme de l’autocensure mais je considère qu’il s’agit plutôt de propagande. Le monde occidental est gavé de propagande jusqu’à la nausée, qu’il s’agisse du changement climatique ou des évènements d’Ukraine. Les agissements de la CIA en Géorgie sont, il fallait s’y attendre, une nouvelle tentative vers la recherche de la démocratie. Et ce type d’intervention souterraine des services américains pour installer la démocratie s’est invariablement terminé par un conflit armé ou un coup d’Etat suivi d’une dictature dans des pays aussi divers que le Guatemala, le Chili ou l’Ukraine.

Le cas de l’Ukraine est un exemple anthologique puisque comme l’explique l’article de Laurent Brayard paru sur le site Donbass-Insider, dès le lendemain des évènements de Maïdan l’OTAN, le bras armé extraterritorial des Américains, a entrainé l’armée ukrainienne en vue d’un conflit armé avec la Russie. Hollande et Merkel n’ont rien fait pour que les accords de Minsk soient respectés par l’Ukraine pour laisser au régime de Kiev le temps de fortifier la véritable triple « ligne Maginot » entourant les oblasts de Lougansk et Donetsk. Le canal d’irrigation provenant du barrage sur le Dniepr situé en amont de Kherson destiné à acheminer l’eau à la Péninsule de Crimée a été coupé et l’alimentation électrique de la péninsule a subi de nombreuses coupures dans le but de faire comprendre à la population criméenne exclusivement russophone qu’elle avait fait une erreur en organisant un référendum démocratique et honnête pour demander son rattachement à la Russie.

Cette demande n’a même pas été examinée par l’ONU. Il s’est agi d’une violation de la Charte des Nations-Unies qui reconnaît le droit des peuples à disposer de leur destinée. Il en fut de même pour les deux républiques auto-proclamées du Donbass. Je rappèle ici que ces mêmes Nations-Unies n’ont jamais entériné le référendum organisé par la France aux Comores dont le résultat fut le rattachement à la France de l’île de Mayotte.

Les Américains, via l’OTAN, avaient donc un plan bien établi 8 années avant l’intervention de la Russie à la demande de ces deux républiques auto-proclamées. À l’évidence les Etats-Unis ont refusé de faire figurer à l’ordre du jour l’examen du dossier de ces deux républiques puisque cela aurait contrecarré leur plan d’agression du Donbass par le régime nazi de Kiev avec le soutien non officiel de l’OTAN. Ce plan américain consiste à vaincre la Russie dans le but de faire main-basse sur les immenses richesses du sous-sol russe, projet conforme aux multiples interventions américaines dans le monde entier pour contrôler les gisements de pétrole, l’USGS, équivalent du BRGM français, étant parfaitement au fait des réserves du sous-sol de presque tous les pays du monde … sauf de la Russie. Une grande partie de la Sibérie n’a pas encore été prospectée correctement et personne ne sait ce qu’il y a sous la majeure partie des traps de Sibérie, un territoire grand comme 14 fois celui de la France recouvert de coulées de basalte. L’un des gisements miniers le plus connu est celui de Norilsk dont les réserves en nickel, cobalt et palladium sont les plus importantes du monde. Il se trouve à la limite de ces traps dans le grand nord sibérien.

Ainsi conformément à la politique impérialiste des Américains ils ont mis le pied en Ukraine dès la chute de l’Union soviétique en organisant la révolution de couleur de 2004 puis les événement de Maïdan, les élections présidentielles officielles ayant permis l’arrivée d’une personnalité pro-russe. Ces évènements, personne ne le nie aujourd’hui, furent organisés et financés par la CIA. Il s’agit de la stratégie classique de déstabilisation d’un pays dont la ligne politique est contraire à l’agenda de domination du monde par Washington. C’est exactement ce qui se passe actuellement en Géorgie, c’est ce que les Américains ont organisé à Hong-Kong il y a quelques années et c’est ce qui aurait pu arriver en France si les électeurs avaient élu Mélanchon, un crypto-marxiste admirateur de Maduro, à la tête de l’État français. En Europe la Commission tient en laisse tous les gouvernements et cette Commission est sous la haute surveillance des Américains.

Mais de nombreux signes de rébellion apparaissent presque chaque jour et je n’en citerai que l’un des plus importants et récent pour ensuite digresser sur l’organisation de coopération de Shanghaï. Le 10 mars 2023, le site Arab News en français a mis en ligne un article relatant l’accord signé à Pékin dont le but est de rétablir des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous la houlette de la Chine. Dans un délai de 2 mois ces deux pays rouvriront leurs ambassades respectives, l’accord de coopération en matière de sécurité signé en 2001 sera réactivé, le Ministre saoudien des Affaires étrangère, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré que cet accord découle, je cite, « de la vision du royaume basée sur la préférence pour les solutions politiques et le dialogue, et de sa volonté de la perpétuer dans la région ». Comme pour les accords commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Chine de vente de pétrole payé en renminbi convertible, on constate un silence pesant de la Maison-Blanche.

Dans le même registre 25 pays et non des moindres comme l’Iran mais également l’Algérie se sont rapprochés de l’Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Le SCO est à l’origine un élargissement d’un groupe de pays dit « groupe des cinq » créé en 1996 regroupant dans un accord de coopération économique et d’assistance mutuelle la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgystan, la Russie et le Tajikistan. Avec ces pays l’Inde et le Pakistan constituent l’instance suprême du SCO qui vient d’admettre en tant qu’observateurs les pays suivants : Mongolie, Iran, Afghanistan, Biélorussie, Sri Lanka, Turquie, Cambodge, Azerbaijan, Nepal, Arménie, Egypte, Qatar et Arabie Saoudite. Le cas de l’Algérie est particulier car ce pays ne se trouve pas dans le continent de la grande Asie. Il faut rappeler que selon les statuts du SCO les pays membres et observateurs doivent signer des accords d’assistance militaire et de sécurité, de coopération économique et de mise en place d’une devise alternative au dollar US adossée à un panier de monnaies dans lequel le renminbi convertible constituera la référence.

Si les Américains arrivaient à considérer que tous ces pays sont hostiles aux Etats-Unis et constituent donc un danger pour leur sécurité alors ses velléités guerrières envers la Chine alors en toute logique les Etats-Unis seraient bien avisés d’adopter un profil bas car cette organisation compte parmi ses membres cinq pays disposant d’un arsenal nucléaire dont en particulier la Russie et la Chine et ce dernier pays se dote de vecteurs hypersoniques avec la bienveillante coopération de la Russie. C’est la raison majeure pour laquelle je pense personnellement que les Etats-Unis n’interviendront pas au sujet de Taïwan. Mais je peux me tromper … Liens :

L’OTAN entraînait des soldats ukrainiens depuis au moins 2015

https://www.arabnews.fr/node/356691/monde-arabe

https://en.wikipedia.org/wiki/Shanghai_Cooperation_Organisation

Hydrocarbures : une grave crise à venir ?

Le comité de justice du Sénat américain vient d’adopter un acte anti OPEP, le NOPEC bill. Cette disposition était dans les tuyaux du Sénat depuis de nombreuses années mais la situation en Ukraine a changé la donne puisque la Russie, premier producteur de pétrole et de gaz dans le monde, fait partie de l’OPEP+ et aussi, il ne faut pas l’oublier, l’Arabie saoudite vend son pétrole à la Chine et accepte les yuans en paiement. Par conséquent les Américains s’énervent. Reste à savoir si le vieux Joe va signer cet acte qui ouvrira la possibilité pourr les Etats-Unis de poursuivre devant la justice américaine le cartel de l’OPEP. Le Congrès américain, dont la majorité est démocrate, a approuvé cette décision sénatoriale. Cependant la Chambre de commerce américaine et l’American Petroleum Institute se sont élevés contre cette acte car une telle décision pourrait également nuire à l’industrie pétrolière américaine.

L’Arabie saoudite a déjà manifesté son hostilité pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le pétrole. Le Royaume saoudien se plaint du peu de soutien apporté par les USA dans sa guerre contre les Houtis au Yemen. On l’a oubliée mais c’est toujours la guerre dans ce pays avec des centaines de milliers d’enfants qui meurent de faim. Pour les Américains ce n’est pas important car les prémices d’un rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran rendent encore plus furieux le vieux Joe. La CIA a mis ses doigts plein de sang dans cette affaire en envoyant son directeur Bill Burns discrètement à la rencontre de Mohammad bin Salman pour calmer le jeu.

Si cet acte est signé par le vieux Joe la situation pourrait s’aggraver avec une augmentation brutale du prix du pétrole, des sanctions contre certains des membres de l’OPEP qui sont les suivants : Iran, Irak, Arabie saoudite, Venezuela, Indonésie, Émirats arabes unis, Algérie, Équateur, Angola, Guinée équatoriale, Gabon, Congo et … Russie en tant qu’observateur prenant part aux décisions. Est-ce la dernière machination grossière de l’impérialisme américain pour garder la main sur le pétrole au niveau mondial ? Il sera très intéressant de suivre l’évolution des cours du pétrole, et du gaz, dans les prochaines semaines si le vieux Joe signe cet acte. Bon courage !

Source : Oilprice.com Voir aussi : https://www.congress.gov/bill/117th-congress/house-bill/2393/text

Billet d’humeur politique : l’affaire Jamal Khashoggi

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Ce ne pourrait être qu’un fait divers, un assassinat fomenté par des barbouzes et commandité par un gouvernement étranger pour se débarrasser d’un opposant. Pour la France l’assassinat de Ben Barka, crime commandité par les services du Roi du Maroc, en est un exemple et il serait décent que le gouvernement français ne se mêle pas de ce qui s’est passé le 2 octobre dernier à Istanbul. L’horreur même du crime perpétré au Consulat d’Arabie saoudite qui est remontée jusqu’au gouvernement d’Ankara a quelque peu énervé les chancelleries puis les gouvernements occidentaux, mais pas tous comme on a pu le déplorer dans les chaumières. Une balle en plein coeur c’est une chose mais la profusion de détails fournis par le gouvernement turc ne peut que glacer d’horreur. Tabassage puis section systématique des doigts des mains les uns après les autres, puis des avant-bras très minutieusement alors que le journaliste du Washington Post était encore vivant est digne non plus seulement d’un film d’horreur façon Brian de Palma ou John Carpenter mais constitue un véritable documentaire des pratiques moyenâgeuses qui font partie du quotidien du Royaume saoudien. Probablement en partie vidé de son sang l’homme a finalement été décapité avec un sabre. Le gouvernement britannique n’a pas vraiment protesté, du moins mollement. La Maison-Blanche a considéré – ironie qui n’a convaincu personne – que cet acte de barbarie était le fait d’individus irresponsables ayant agi pour leur propre compte.

On ne peut que constater que les USA et la G-B ont pris des gants avec l’Arabie saoudite et c’est proprement écoeurant mais il y a des faits qui expliquent leur attitude. Bien que l’Arabie saoudite soit un royaume totalement anti-démocratique les Américains et les Anglais sont des alliés indéfectibles de ce pays alors qu’il finance le terrorisme salafiste partout dans le monde et qu’il devrait être considéré comme un ennemi par Washington. Vous n’y pensez pas ! Ce pays est le premier producteur de pétrole du monde à quelques barils près. Pour la Grande-Bretagne et les USA, l’Arabie saoudite est leur premier client pour leurs entreprises d’armement. Il est préférable qu’ils soient faux-culs et ne dénoncent pas trop ouvertement les pratiques impardonnables de la dynastie Saoud. De plus ce pays richissime est en train de détruire systématiquement le Yémen en massacrant des enfants et des civils innocents, en bombardant des hôpitaux, des écoles, des autobus scolaires bondés d’enfants innocents, des entrepôts de nourriture, des centrales électriques, des usines de traitement d’eau, bref en précipitant dans une misère et une famine terribles plus de 13 millions de personnes. Ces deux coquins – je veux dire les USA et la Grande-Bretagne – ne disent pas un mot sur ce qui se passe au Yémen car c’est bon pour leurs ventes d’armes et leur assistance militaire sur place grassement rémunérée !

D’abord en ce qui concerne le Yémen on ne peut que constater que ces deux alliés indéfectibles, les USA et la Grande-Bretagne, n’ont pas changé d’un iota leur comportement depuis maintenant 75 ans. Durant la seconde guerre mondiale la tactique anglaise était, avec l’aide des Américains, de raser des villes allemandes entières qui n’étaient même pas des cibles stratégiques, peu importe le nombre de morts, surtout des civils. Quant aux Américains durant leur guerre contre le Japon, la tactique de l’armée américaine était de ne pas faire de prisonniers c’est-à-dire de massacrer tout le monde, les militaires et leurs familles qui vivaient dans les îles qu’ils se sont ensuite approprié comme celles de l’archipel des Mariannes mais aussi avec le bombardement systématique de Tokyo pendant plusieurs semaines qui détruisit une grande partie de la ville massacrant au passage des centaines de milliers de personnes.

Quant au pétrole si les Saoudiens trouvent qu’on les titille un peu trop ils menaceront de fermer les vannes, un moyen de chantage dont personne ne détient la solution de rechange : certainement pas l’Iran ni la Russie puisque ces deux « puissances » pétrolières sont sous le coup de sanctions décrétées unilatéralement par Washington et approuvées tout de suite par Londres : on retrouve ces deux coquins et leur innommable manière d’agir pour ensuite réécrire l’histoire afin de laver leur conscience vis-à-vis du reste du monde, ne soyons tout de même pas totalement dupes …

Enfin, les services géologiques américains, l’USGS, ne sont pas sans ignorer que depuis déjà une bonne dizaine d’années ce n’est plus l’Arabie saoudite qui est le pays détenteur des plus importantes réserves de pétrole dans le monde, c’est presque devenu caricatural. Juste deux « petits » détails significatifs qui montrent bien que les USA mentent (personne ne s’en étonne plus car mentir est devenu compulsif à Washington) au sujet des réserves de pétrole saoudiennes et de la production du pays. L’Arabie saoudite utilise la moitié du pétrole pompé de son sous-sol pour produire de l’électricité qui sert à alimenter en grande partie les usines de dessalage d’eau de mer et les équipements d’air conditionné. D’autre part ce n’est plus un secret pour personne, Aramco injecte de l’eau salée dans un nombre croissant de gisements pour non pas faciliter le pompage du pétrole mais parce que celui-ci se raréfie.

Voilà ce qu’est la réalité de l’Arabie saoudite : un pays aux moeurs moyenâgeuses mais trop riche pour être malmené en particulier par les Anglais et les Américains dont l’argument est non pas « pétrole contre nourriture » mais « armes contre pétrole ». C’est à pleurer !

Illustration : manifestation devant l’ambassade saoudienne à Washington

La CIA distribue les décorations

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L’espion en chef Mike Pompeo a remis la médaille d’honneur « George Tenet » de la CIA au Prince Mohammed bin Naif Abdulaziz Al-Saud pour sa contribution à la lutte anti-terroriste. On n’est pas le 1er Avril, ce n’est pas une blague … ni une fausse nouvelle. Pour les curieux Tenet fut directeur de la CIA de 1997 à 2004.

Sans commentaire.

Du rififi à Washington

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J’ai été interpellé par un article du Washington Post de ce vendredi (hier). Alors que dimanche les USA célèbreront le quinzième anniversaire de la destruction des Twin towers du WTC de New-York par des équipes de terroristes suicidaires financés par l’Arabie Saoudite (?), le Sénat américain a envoyé ce vendredi 9 septembre une note à la Maison-Blanche l’informant que les familles des victimes peuvent poursuivre le Royaume saoudien afin que justice soit faite sur ce crime. Le souci est qu’une telle décision risque de ternir les « bonnes » relations entre Washington et Riyad et mettre à mal les échanges commerciaux entre les deux pays, entendez l’Arabie achète avec des « pétro-dollars » des armements en tous genres au complexe militaro-industriel américain.

Les avocats, prêts à organiser une class-action spectaculaire (car il y a gros à gagner avec plus de 2500 plaignants) considèrent que la politique de la Maison-Blanche est une politique de faux-culs. Pourquoi les USA poursuivent des Etats qui sont pour le moins innocents sous prétexte qu’ils hébergent des terroristes comme Julian Assange ou qu’ils rançonnent des banques qui ont commercé en dollars alors que cette monnaie est utilisée partout dans le monde pour les règlement commerciaux, à commencer pour le pétrole saoudien.

Le Sénat a voté à l’unanimité cette décision et la Chambre des Représentants, à l’heure où j’ai écrit ce billet, devrait faire de même. Il y a donc toutes les chances pour qu’un veto de la Maison-Blanche soit rejeté par les deux chambres qui sont toutes deux à majorité républicaine. Ça fait désordre en ces temps d’intense campagne électorale américaine. La candidate Hitlery Clinton, dont la campagne électorale est largement financée par des intérêts financiers moyen-orientaux via la Fondation Clinton dont le niveau de corruption n’a pas d’égal dans le monde, se trouve appartenir au camp démocrate. Un veto d’Obama risque bien de brouiller les cartes au profit du candidat républicain. Et pendant ce temps-là resurgit la théorie du complot relative au 9/11, vraiment les USA, du moins le monde politique de ce pays, est devenu un nid de corruption jamais atteint auparavant, même Noriega était un enfant de choeur en regard de ce qui se passe à Washington. Mais ce n’est pas tout, les valets serviles de la Maison-Blanche comme le Président Hollande, capitaine de pédalo de son état au large de la Promenade des Anglais à Nice, a tout simplement interdit que soient diffusées les prises de vue des caméras de surveillance lors de l’attaque au camion le 14 juillet dernier. N’y aurait-il pas quelques similitudes dans ces évènements ? Affaire à suivre …

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Source : Washington Post, 9 septembre 2016, 11h45 et inspiré d’un article de Paul Craig Roberts sur son blog

Quand Nixon vendit l’âme des Américains au clan Saoud

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En vertu de la loi sur la liberté de l’information (Freedom-of-Information-Act) Bloomberg a obtenu l’accès à des documents mettant en lumière la dépendance financière des USA vis-à-vis de l’Arabie Saoudite et ça fait froid dans le dos. Remontons un peu dans le temps …

En 1967, la Guerre des 6 jours permit à Israël d’annexer les hauteurs du Golan et le Sinaï ayant mis en déroute les armées égyptienne et syrienne. L’abcès des réfugiés palestiniens venait d’être créé. Les pays arabes préparèrent une revanche qui se concrétisa par la guerre du Yom Kippour qui dura officiellement du 6 au 25 octobre 1973. L’Egypte récupérera le Sinaï mais la majeure partie du Golan restera sous l’occupation des forces israéliennes. Ce qui passa totalement inaperçu après l’embargo pétrolier décidé et organisé par l’Arabie Saoudite et les autres pays arabes membres de l’OPEP dès le 8 octobre 1973 qui eut pour résultat une pénurie généralisée d’essence et un quadruplement du prix du pétrole fut l’accord secret signé entre Richard Nixon et le Roi Fayçal d’Arabie. Nixon avait déjà provoqué la désolidarisation du dollar par rapport à l’or car les finances américaines étaient catastrophiques, il n’eut pas d’autre choix que d’imposer une sorte de diktat à l’Arabie Saoudite en l’obligeant à recycler les pétrodollars dans l’économie américaine sous forme de bons du trésor plutôt que d’utiliser tant le pétrole que les pétrodollars comme armes de dissuasion. Fayçal, qui était un homme méfiant, exigea de Nixon le plus absolu secret au cours des tractations qui aboutirent à cet accord tacite entre les USA et l’Arabie Saoudite qui est resté ignoré du public et a fortiori des médias pendant plus de 40 ans.

L’inconnue, puisque de savants montages ont permis tout au long des années passées de dissimuler l’afflux de pétrodollars sur le sol américain, est le montant exact de dette américaine que détient l’Arabie Saoudite.

Les bons du trésor américain spécifiquement détenus par l’Arabie Saoudite sont masqués par un ingénieux système qui ne ventile pas en détail la part de dette détenue par les pays arabes exportateurs de pétrole. Pour l’Arabie Saoudite seule il est question de 120 milliards de dollars mais quand il y a quelques jours le Congrès américain a approuvé une loi autorisant les tribunaux américains à poursuivre en justice l’Arabie Saoudite considérée comme possible coupable d’avoir organisé les attentats du 11 septembre, la situation s’est brusquement tendue entre les USA et ce pays. Immédiatement le gouvernement saoudien a menacé les USA de leur rembourser 750 milliards de dollars de bons du trésor ! On est donc loin de cette estimation officielle :

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La chute des cours du pétrole a exacerbé la nervosité des Saoudiens qui se trouvent confrontés à une crise intérieure sans précédent malgré l’injection de 111 milliards de dollars dans les finances du Royaume et c’est la raison pour laquelle la famille royale tente vendre une partie de Saudi Aramco (voir un précédent billet à propos d’Aramco sur ce blog). L’idée de Nixon de faire en sorte que les pétrodollars soient recyclés sur le sol américain a donc créé une interdépendance malsaine entre deux pays qui n’ont aucune affinité culturelle et la situation pourrait exploser brutalement si se surajoutaient maintenant des troubles sociaux graves. Dans un pays où tout ou presque est gratuit, instaurer quelques petites taxes pour aider à boucler un budget chancelant risque de mettre le feu aux barils de poudre. C’est alors que le Royaume pourrait bien réclamer le remboursement d’une partie substantielle des bons du trésor américain qu’il détient avec comme grave conséquence une déstabilisation du système financier mondial.

J’ajouterai que c’est peut-être pour cette raison que les Chinois ont décidé d’acheter du pétrole à la Russie contre des renminbi (CN¥) qui seront peut-être eux aussi recyclés sur le sol chinois sous forme de bons du trésor …

Source et illustrations : Bloomberg

La gigantesque arnaque saoudienne

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Qui n’a pas entendu parler d’Aramco s’en mordra les doigts dans dix ans, trente ans peut-être, car sa caisse de retraite aura été prise au piège. Le gouvernement saoudien, ou plutôt le clan de la famille Saoud, veut que l’économie du pays de 28 millions d’habitants (sans compter les travailleurs immigrés) se diversifie dans une économie moderne qui soit à terme moins dépendante du pétrole. Le bouillant Mohammed bin Salman, pour financer ce projet à l’horizon 2030, a décidé de lancer une IPO pour Aramco, la compagnie pétrolière nationale qui exploite, transforme et vend le pétrole et ses produits dérivés. Une IPO est une offre publique initiale d’actions en bourse ou « introduction en bourse » et le Prince héritier, ministre du pétrole et de l’industrie, veut ainsi lever des fonds pour financer ses projets tous azimuts.

Il s’agit de privatiser un infime partie d’Aramco, à peine 5 % du capital. Là où le bât blesse, si on peut dire les choses ainsi, c’est l’estimation du capital de cette société employant 65000 personnes, possédant les champs pétrolifères, les raffineries et les unités de pétrochimie qui y sont associées. En calculant le montant de l’IPO on arrive, selon les analystes financiers occidentaux à une capitalisation virtuelle d’Aramco comprise entre 2000 et 4000 milliards de dollars. Oui ! Vous avez bien lu : l’IPO est destinée à lever 200 milliards de dollars de cash pour financer de grands projets de diversification industrielle dans un pays où les deux tiers d’une population mal éduquée, prisonnière d’un wahhabisme extrémiste et habituée à vivre de la rente pétrolière a moins de 30 ans. On se demande bien dans ces conditions comment les projets pharaoniques du Prince Salman pourront voir le jour sinon en ouvrant toutes grandes les portes à l’immigration …

C’est exactement l’inverse qui se produit en ce moment : l’Arabie Saoudite n’a pas daigné accueillir le moindre réfugié sur son territoire, toute contente de les laisser partir vers l’Europe pour se former à l’islam radical dans des centres de prière financés par le pétrole saoudien. Ce ne sont pas quelques centaines de milliers de travailleurs étrangers réduits à l’état d’esclaves en provenance du Bangladesh, de Malaisie ou d’Indonésie qui permettront de réaliser ces projets.

Les investisseurs se posent donc de véritables questions sur l’opportunité d’investir dans Aramco. Quels sont les biens tangibles et les capacités de création de richesse d’Aramco ? Un question que doit se poser un investisseur lucide et prudent. La capitalisation boursière fictive d’Aramco serait basée sur le volume des réserves de pétrole et de gaz des champs d’hydrocarbures géants tels que celui de Shaybah par exemple. Mais quels sont le volume et la valeur de ces réserves ? Personne n’en sait rien ! C’est un secret d’Etat jalousement occulté. Or quand à l’évidence Aramco a commencé à injecter de l’eau de mer dans certains sites de production pour « faire remonter » le pétrole n’importe quel investisseur est en droit de se poser de réelles questions sur ces soit-disant réserves immenses et donc sur l’opportunité d’investir dans Aramco dont le siège se trouve à Dhahran à quelques centaines de mètres du premier puits de pétrole exploité en 1938.

Un autre paramètre inconnu est le prix du baril de pétrole et son évolution à moyen terme. Quel sera ce prix en 2030 ? Bien malin celui qui peut répondre à cette question et une telle inconnue n’est pas très rassurante pour les investisseurs. Le projet saoudien est donc soit une vue de l’esprit de la famille Saoud, soit une grosse arnaque, ce qui revient strictement au même …

Source et illustration : Financial Times

Info : La France et les Droits de l’Homme

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Le président de la République française, François Hollande, a décoré le 4 mars 2016, Mohammad Ben Nayef, prince héritier d’Arabie saoudite, de la Légion d’honneur.

Ancien ministre de l’Intérieur, le prince Mohammed —qui a fait interner des milliers d’opposants sans jugement— a la réputation d’être particulièrement dur, quoique moins corrompu que la plupart des dirigeants de son pays. Il est réputé avoir mis de l’ordre parmi les groupes jihadistes. Depuis février 2014, il gère le dossier syrien, dont le soutien aux groupes armés y compris Daesh.

L’Élysée s’est abstenu d’annoncer cette remise de décoration et de communiquer à son sujet. L’événement n’est connu que depuis sa divulgation par Riyad.

http://www.voltairenet.org/article190631.html


 

Hydrocarbures contre carbohydrates

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Au milieu des années 80 l’Arabie Saoudite s’est lancée dans un vaste programme agricole au nord-ouest de la péninsule en utilisant à outrance la nappe aquifère fossile datant de la fin de la grande glaciation du Würm. La production de blé avait rapidement atteint de tels sommets que le pays était devenu un exportateur important de cette céréale satisfaisant les besoins des pays alentour, Koweit, Emirats Unis, Qatar, Bahrain, Oman et Yémen. Aujourd’hui les derniers champs circulaires (800 mètres de diamètre) ont presque tous disparu car il est devenu urgentissime de préserver l’aquifère sous-jacent. Ce ne sont pas les quelques gouttes d’eau ou flocons de neige (réchauffement climatique oblige) qui tombent sur les montagnes frontalières de la Jordanie et de l’Irak qui pourront ré-alimenter cette nappe profonde. En 2016 l’Arabie Saoudite devra importer 100 % du blé dont elle a besoin (4,5 millions de tonnes), la production domestique de blé déclinant depuis près de dix ans.

Fort heureusement pour le Royaume il y a encore du pétrole et quand on sait que la moitié du pétrole pompé est brûlée sur place pour produire de l’électricité qui alimente notamment les conditionneurs d’air et des usines de dessalage d’eau de mer, pourquoi alors arrêter la culture céréalière brutalement. Tout simplement parce qu’il n’existe aucun aqueduc pour transporter l’eau dans la vallée perdue au milieu des dunes de sable entre Al Jawf et Al Qurayyat presque aussi étendue que le Liban. Il n’y a en effet que des dunes de sable et des collines rocheuses escarpées tout autour de cette vallée.

De plus les Saoudiens commencent à injecter de l’eau de mer dans les nappes de pétrole pour forcer la production (il ne faut pas trop le dire car les réserves d’hydrocarbures du Royaume sont top-secrêtes, la CIA est très vigilante sur ce point). Ce pays s’est acheminé vers une situation totalement ubuesque. Seuls travaillent quasiment comme des esclaves les immigrés sans aucun statut social. Les réserves fossiles d’eau du nord-ouest ont été pillées pour satisfaire une espèce de fierté nationale ridicule, les champs pétrolifères seraient-ils aussi en voie d’épuisement, du moins certains d’entre eux ? Triste avenir pour l’un des pays du monde les plus « riches » mais aussi le plus pollueur par habitant !

Source : Bloomberg, illustration capture d’écran Google Earth