Traiter l’ADHD, ça fait pousser des seins aux garçons !

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Le trouble de déficit de l’attention avec (ou sans) hyperactivité ( en anglais ADHD) concerne 3 à 5 % des enfants et est considéré comme une maladie psychiatrique légère dont les symptômes principaux sont des difficultés à fixer l’attention et une activité désorganisée. On ne sait pas trop quelles sont les causes de cette « maladie » mais il n’en a pas fallu plus pour que les laboratoires pharmaceutiques se creusent la tête pour trouver des médicaments si possible adaptés pour sinon soigner définitivement cette affection du moins en réduire les effets sur l’entourage immédiat de l’enfant. Les pharmaciens considèrent en effet qu’à un trouble avéré correspondrait automatiquement un médicament. On ne peut pas donner du Vallium à un enfant de 5 ans ! Le marché anti-ADHD est faramineux et il existe deux produits dont l’efficacité est toujours controversée, le méthylphénidate ou Ritaline et le Risperdal dont je livre la formule chimique à mes lecteurs férus de chimie :

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Le Risperdal de Johnson&Johnson est utilisé dans le traitement de la schizophrénie et représentait un marché anecdotique dans cette application. L’ADHD s’est trouvé être la poule aux œufs d’or pour cette société car non seulement il semble être efficace, il calme les moutards surexcités, mais les garçons, les plus affectés par l’ADHD, constatent au début de l’adolescence qu’il leur pousse des nichons comme les filles ! J&J a déjà été poursuivi plus de 1300 fois en justice à cause de ce détail ( ! ) mais a payé rubis sur l’ongle de grosses indemnités aux plaignants, business oblige puisque le Risperdal est leur produit phare car des millions d’enfants s’en collent deux cachetons par jour pour préserver la tranquillité de leurs parents quand ils regardent des séries télé en mangeant du pop-corn.

Là où le tableau devient surréaliste pour ne pas dire impressionnant (mais pas du tout impressioniste) c’est que les essais cliniques relatifs à ce produit ont été tout simplement truqués depuis le début en dissimulant à dessein cet effet « indésirable » sur les garçons. J&J a été condamné pour fraude en 2013 à payer 2,2 milliards de dollars mais cela ne représente que 8 % du chiffre d’affaire réalisé avec le Risperdal entre 1994 et 2010, autant dire que tout le monde, dans cette société, s’en moque. J&J avait fortement conseillé les médecins à prescrire ce médicament qui n’avait pourtant pas été approuvé pour l’ADHD alors que depuis 2001 la compagnie était parfaitement informée des risques de croissance mammaire chez les garçons sous traitement. J&J s’est retranché sur le fait que ces garçons étaient majoritairement obèses et que le Risperdal n’avait rien à voir avec ces seins qu’on ne saurait voir chez un garçon.

Pourtant cette molécule est connue pour stimuler la sécrétion de prolactine, cette hormone de l’hypophyse stimulant non seulement la lactation mais intervenant dans la croissance de la poitrine. Son action se situe au niveau de l’hypophyse et a pour effet de déréguler la sécrétion de prolactine.

J&J était parfaitement au courant de cet « effet secondaire » indésirable chez les garçons. Or comme ce sont surtout les garçons qui souffrent d’ADHD, le scandale est arrivé. L’histoire ne dit pas si la poitrine malencontreusement survenue chez ces garçons régresse lorsque le traitement est suspendu, toujours est-il que cette sombre histoire est encore une fois révélatrice des méthodes de gangsters des laboratoires pharmaceutiques qui ne respectent rien pourvu qu’ils réalisent des profits, ce que leur demandent leurs actionnaires … On vit dans un monde hostile.

Que Mademoiselle Royal ait pris la décision d’interdire le round-up pour des usages « privés » est caricatural. Premier point le Centre International de Recherche sur le Cancer a rassemblé des études qui ne prouvent en rien que le glyphosate est cancérigène. Deuxième point, ce produit est utilisé massivement depuis le début des années 80 et jamais aucun cas suspect de cancer n’a pu être signalé comme étant directement lié à l’utilisation du glyphosate. On se trouve donc dans une situation inverse du « cas » du Risperdal : d’un côté un médicament dont les producteurs connaissaient parfaitement les effets secondaires et de l’autre côté un pesticide provenant de Monsanto, la bête noire des écolos de tous bords, dont le triste Séralini, mais dont jamais aucun effet délétère n’a pu être mis en évidence chez aucun vertébré y compris l’homme.

D’un côté une compagnie pharmaceutique qui ne respecte rien, de l’autre des politiciens téléguidés par des idéologues de couleur vert-rouge qui veulent à tout prix en finir avec une société d’agrochimie qui contribue pourtant grandement à la diminution de la faim dans le monde. Mais ça, c’est le cadet de leurs soucis : que les pauvres continuent à mourir de faim et que les riches se mettent à désherber les allées de leur parc d’agrément avec des petits piochons fabriqués en Chine, c’est écolo et ça ne tue pas. Et puis des petits nichons chez un jeune ado, ça ne dérange pas non plus la planète.

Mangez du Nutella jusqu’à vous en faire pousser des seins avant que ce soit interdit !

Liens :

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140673613607333

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_adverse_effects_of_risperidone

http://www.law360.com/articles/659883/causation-key-for-j-j-in-philly-risperdal-fight

http://articles.philly.com/2015-02-26/news/59504751_1_robyn-reed-frenze-risperdal-breasts

On est entré dans l’univers prédit par Orwell

 

Le trouble de l’attention chez l’enfant hyperactif (ADHD) est considéré comme une maladie psychiatrique qui concerne entre 1 et 2 % des enfants. En général, une prise en charge optimale de l’enfant par les parents permet de résoudre les problèmes qu’engendre ce trouble la plupart du temps passager mais les parents sont souvent soumis à rude épreuve car un enfant hyperactif qui n’écoute pas ce qu’on lui dit, c’est juste un exemple, peut devenir rapidement exaspérant pour la plus zen des mères de famille. D’une manière générale ce trouble disparaît ou est largement atténué à la fin de l’adolescence mais les parents en gardent toujours un très mauvais souvenir car ils ne savent pas comment interagir avec leur enfant. L’état de stress permanent de ces parents tend d’ailleurs à empirer la situation car un enfant détecte l’humeur de ses parents beaucoup mieux qu’on ne peut l’imaginer et alors son hyperactivité peut se concrétiser par des situations conflictuelles permanentes rendant tout simplement la vie des parents infernale. Ces derniers doivent parfois se plier à une thérapie ou accepter les conseils d’un thérapeute pour les orienter dans leur relation avec leur enfant.

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Devant ce problème et considérant les moyens modernes de communication tels que les ordinateurs, les tablettes ou les téléphones cellulaires à notre disposition quotidiennement une équipe d’informaticiens de l’Université de San Diego en collaboration avec Microsoft a mis au point un application pour smartphone appelée ParentGuardian qui collecte les données envoyées par Wifi d’un bracelet que portent les parents en permanence quand ils sont en présence de leurs enfants. Ce bracelet mesure les discrètes poussées de transpiration, le premier signe tangible du stress, et par l’intermédiaire d’un smartphone ces données parviennent à un serveur dédié qui les analyse en temps réel et retourne sur le smartphone ou de préférence une tablette les instructions aux parents afin qu’ils prennent les mesures nécessaires pour déstresser. Ces interventions à distance sont basées sur la thérapie parentale comportementale qui a prouvé son bien-fondé dans la relation entre parents et enfants souffrant d’ADHD. L’ingénieur de UCSD transfuge de Microsoft définit en ces termes l’application en question : « nous voulons (avec cette application ParentGuardian) aider les parents à être les parents qu’ils voudraient être ». Tout est dit ! Le serveur, un genre de petit « big-brother » spécialisé surveille les parents durant les heures critiques de la vie familiale c’est-à-dire entre 18 h et 22 h et infléchit en temps réel l’attitude des parents. Ces derniers reçoivent sur leur tablette posée par exemple quelque part à la cuisine ou sur la table de la salle à manger des instructions du genre : « prenez trois grandes respirations, comptez jusqu’à 5, imaginez que chaque numéro change de couleur. Responsabilisez-vous, soyez préparé, soyez prédictible … ».

Ce genre de développement est la porte ouverte à une grave atteinte à la vie privée. Il existe déjà un certain nombre d’applications qui permettent de surveiller à distance à l’aide d’un smartphone le rythme cardiaque, la tension artérielle et bien d’autres paramètres afin de faire intervenir le cas échéant un médecin mais la surveillance de la vie familiale, par définition privée, est une atteinte à la liberté fondamentale de l’individu. Nombre d’utilisateurs de smartphones sont déjà devenus totalement dépendants de leur gadget, il suffira que cette dépendance soit judicieusement déviée pour qu’ils deviennent des extensions déshumanisées de leur téléphone, soumis au traitement statistique à l’aide d’algorithmes sophistiqués par des serveurs à l’identité inconnue mais certainement contrôlés par de grosses compagnies comme Google ou Microsoft. Le smartphone est l’outil idéal pour que tout un chacun plonge dans un univers orwellien. Les moteurs de recherche d’internet infléchissent déjà nos choix sans que nous en soyons pleinement conscients, mais quand nous serons munis de toutes sortes de détecteurs corporels supposés bénéfiques pour notre santé nous serons alors devenus des machines. Quel bel avenir en perspective.

Source : UCSD School of Engineering