Pourquoi le gouvernement français n’a plus aucun pouvoir

Tous les pays membres de l’OTAN sont endettés et ne peuvent plus faire face à la crise profonde à laquelle ils n’échapperont pas. Le pays le plus endetté est les USA et compte bien faire payer sa dette à tous les pays qui utilisent le dollar comme monnaie d’échange en reproduisant le sale coup des subprimes de 2008, c’est-à-dire vendre leur dette en la monétisant. Mais les pays de l’Occident ne se laisseront pas berner une deuxième fois. Aux pays de l’OTAN il faut ajouter la Corée et le Japon, les 51e et 52e Etats américains, c’est un état de fait qu’il ne faut pas nier. La dette totale de la France est tout simplement monstrueuse : si on prend en compte, outre la dette dite officielle, tous les postes déficitaires classés perfidement dans les “hors-bilan” on arrive à un montant global du passif de l’Etat français équivalent à plus de trois fois le PNB. Personne n’ose le dite clairement, c’est-à-dire près de sept trilliards d’euros ! Dans ces conditions tout ce que déclare le gouvernement n’est que boniment et ne sera jamais réalisé. Impossible d’augmenter par exemple le budget de la défense, impossible de réaliser une réforme des retraites sans raser les présents retraités malgré les déclarations tonitruantes du gouvernement. Macron s’en moque puisque tous ces retraités qui ont voté pour lui lors des dernières élections ne pourront pas voter à nouveau pour lui car il ne pourra pas rempiler pour un troisième mandat, la loi le lui interdit.

Un pays lourdement endetté avec une balance commerciale chroniquement déficitaire n’a plus aucun pouvoir. La France, traditionnellement, était exportatrice de denrées agricoles. C’est le passé : aujourd’hui la France importe à hauteur de 30 % les denrées agricoles pour nourrir la population, du jamais vu depuis que la France existe, les Gaulois exportaient du vin dans tout l’empire romain. La raison est simple : la population agricole est rurale et les habitudes n’ont pas changé depuis le règne des seigneurs sur leurs fiefs. Les paysans sont taillables et corvéables à merci. Pour sauver la population de la France j’avais préconisé dans un précédent billet sur ce blog d’annuler la dette de tous les exploitants agricoles et de reporter leurs impôts et leurs charges sociales (MSA) sur la population générale non impliquée dans la production de denrées alimentaires. Rien n’a été fait dans ce sens et à court terme la population française urbanisée devra dépenser une fortune pour se nourrir car les exploitations ne trouvent plus de repreneur lorsque l’exploitant des lieux décide de cesser son activité.

Au Japon les candidats à la reprise d’un exploitation de production de riz bénéficient d’une multitude d’avantages, aides de l’Etat payées par le prix du riz le plus souvent surtaxé dans ce but. C’est très facile car les Japonais trouvent leur riz à grains courts et plus ou moins collant le seul riz comestible. Le Japon produit des légumes, des fruits, du lait et des produits laitiers ainsi que du blé tendre avec lequel les boulangers produisent du pain meilleur que la baguette parisienne. Mais les consommateurs sont disposés à y mettre le prix. Tous les détaillants de fruits, légumes et viande ne sont pas tributaires de coopératives agricoles ou de centrales d’achat, les circuits économiques concernant l’alimentation ressemblent à des “circuits courts” à l’échelle nationale. Pourquoi la France ne prend-t-elle pas exemple sur le Japon ? La population aura toujours besoin de se nourrir. Pourquoi taxer les exploitants agricoles de manière outrancière alors que cette corporation a une véritable mission de salut public ?

Dans le domaine de l’industrie la situation est pire encore. Les entrepreneurs sont asphyxiés par les charges sociales et les impôts alors que eux aussi ont pour mission de créer des emplois et donc de contribuer à la survie de la population. Encore une fois la situation de l’industrie française est catastrophique car l’Etat français n’a plus aucune marge de manœuvre en raison de la dette publique exorbitante et se voit contraint de taxer ces entreprises pour faire fonctionner sa mécanique débordante d’individus inutiles. Tous ces éléments d’analyse convergent pour affirmer que la France est au bord de la faillite. Un jour prochain le Trésor français se trouvera en panne sèche car plus aucun créancier n’osera prêter à la France, d’ailleurs l’inversion des taux signifie que les créanciers n’accordent déjà plus aucune confiance dans le pouvoir de la France d’honorer sa dette. Le taux à dix ans est à ce jour de 2,62 % et le taux à un mois n’est que de 1,98 %. Dans une situation économique normale, c’est-à-dire inspirant la confiance, cette différence devrait être l’inverse exact de la situation actuelle (source : tradingeconomics.com). François Fillon fut massacré par l’intelligentsia soutenant le “mozart de la finance” quand il déclara que la France était en faillite et on constate aujourd’hui que ce “mozart de la finance” n’est qu’un acteur de théâtre refoulé qui a embrassé une carrière dépassant ses capacités intellectuelles.

La France est donc effectivement en faillite et la réforme des retraites est là pour le confirmer. Si les retraites actuellement versées ne sont pas diminuées ce sera un coup d’épée dans l’eau. Le président s’en moque, il n’aime ni la France ni les Français, y compris ceux qui ont voté pour lui. Personnellement je me bats avec l’administration française depuis plus de 4 mois pour régulariser la domiciliation de ma retraite à Papeete. C’est un signe révélateur d’une gestion calamiteuse du paiement des retraites car les caisses sont vides ! Je conclurai ce billet de mauvaise humeur en déclarant que la seule planche de salut qui reste à la France est de quitter l’Union européenne, d’abandonner l’euro, dévaluer le franc nouvelle formule de 30 % dans l’espoir de revitaliser à l’exportation les rares entreprises qui survivent sur le territoire et enfin de prendre les mesures indiquées plus haut pour l’agriculture en taxant de surcroit toutes les denrées alimentaires importées. Mais je dois rêver les yeux ouverts sur le texte que j’écris …

8 réflexions au sujet de « Pourquoi le gouvernement français n’a plus aucun pouvoir »

  1. Ping : Pourquoi le gouvernement français n’a plus aucun pouvoir – Qui m'aime me suive…

  2. Bonjour en France, à moins de sortir d’une grande école et d’avoir le bras long de papa, c’est inutile de travailler, tant les salaires sont bas, deduction faite des impots, csg , mutuelle, voiture pour aller travailler et se soigner, et le logement. Et les cotisations retraite chomage dont on s’interroge sur la gestion.
    Ors si l’on veut des gens motivés et capables, qui acceptent de travailler dur et de faire des etudes, il faut les payer, et bien. Sinon ils partent, ils émigrent.

    Un RSA + CAF + CMU + toutes les aides associees transports gratuits, tous les services sport culture social motié prix, accès aux magasins caritatifs, tel et électricité et eau gratis etc… permet de vivre tranquillement dans une petite ville de l’interieur.
    Et toutes ces aides sont attribuées quasi sans aucun contrôle.
    En plus on peut travailler à temps partiel sans les perdre.
    Et si l’on est propriétaire de son logement, celui-ci n’est pas saisi par l’etat en remboursement.
    Un handicapé ou un vieux sont plus mal traités, car la pension est calculée en tenant compte de la valeur des biens, biens qui seront propriété de l’etat le jour du décès.

    Je suis favorable à une aide minimale, de preference avec comme contrepartie suivre une formation. Mais en France c’est le pays de cocagne pour les feignants, et l’odyssée pour les travailleurs.

    • J’ai trop tendance à me référer au Japon que je cite souvent comme exemple. Depuis 18 ans que je vais dans ce pays séjourner quelques mois par an je le connais bien. Prenons donc deux exemples dont la France et bien d’autres pays européens devraient s’inspirer. Il n’existe pas d’âge imposé de départ à la retraite y compris pour les ingénieurs qui ont travaillé toute leur vie dans la même grande entreprise car ils ont acquis au cours de leur carrière un savoir-faire qu’ils peuvent transmettre aux plus jeunes. Pour toutes ces grandes entreprises privées ainsi que les entreprises d’Etat la retraite est strictement constituée par capitalisation. Ex : le fond de pension des employés de l’Etat japonais est le plus important du monde. Pour les petites entreprises et les professions libérales (ex: les petits commerçants et les artisans) les employés ou les petits entrepreneurs constituent également leur retraite par capitalisation et leur retraite sera directement proportionnelle au capital constitué pour cette dernière. C’est la raison pour laquelle il y a des personnes qui travaillent parfois jusqu’à 80 ans et plus. Il faut d’ailleurs remarquer que la valeur du travail est un principe incontournable. Un artisan effectue un travail impeccable, sans défauts qui satisfait son client et le satisfait lui-même aussi. C’est une attitude qu’on retrouve en Allemagne, un travail bien fait. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les Japonais continuent à travailler aussi tardivement car ils aiment leur travail. J’ai souvent observé des maçons sur des chantiers dans les quartiers résidentiels, des maraîchers dans ces mêmes quartiers : tout est impeccablement effectué, il n’y a pas de défauts.
      Enfin le système des retraites par capitalisation est étroitement surveillé par le gouvernement et la gigantesque masse de capitaux est réinvestie dans l’industrie ainsi que les services. Par exemple les grandes entreprises de transport ferroviaire investissent ces capitaux dans des projets rentables. Un exemple dont la SNCF en France devrait s’inspirer : un très grand nombres de gares ferroviaires sont en réalité des centres commerciaux et les compagnies ferroviaires louent des emplacements commerciaux à des multitudes d’enseignes commerciales : c’est une élégante manière de faire fructifier le fond de pension des employés tout en offrant aux voyageurs une commodité pour effectuer leurs petites emplettes quand ils rentrent du travail.

  3. Je suis tellement en phase avec le contenu de ce billet (que je trouve réaliste, concret et pas du tout polémique) que si je devais m’en inspirer, je ne changerais pas le moindre mot ou la moindre virgule. Merci !
    Cela mérite d’être envoyé à François Asselineau qui défend cette analyse de la situation et également à tous les autres partis politiques qui sont définitivement en panne d’idées et de vision pour la France. 🙂

    • Ah si, j’ai une chose à rajouter : l’administration française est de plus en plus coûteuse et fonctionne de moins en moins bien. Rien que le fait de renouveler sa carte d’identité, son permis de conduite ou son passeport relève du parcours du combattant pour de nombreuses personnes, notamment âgées ou peu instruites, qui ne connaissent pas grand chose aux smartphones ou aux ordinateurs : cela se fait aujourd’hui via un site Internet spécial (celui de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés) et celui de la mairie de son domicile où l’on prend rendez-vous uniquement par Internet pour finir la procédure d’une longueur interminable, alors qu’avant, il suffisait d’aller en mairie sans rendez-vous, de parler à un être humain, de remplir un formulaire et d’attendre quelques semaines après le passage du dossier en préfecture. Ce manque de performance n’est pas le fait de l’administration française en général, mais celui des lois stupides pondues par nos députés et sénateurs, et celui du ministère de l’Intérieur qui -comme d’autres ministères comme celui de l’écologie- a un goût prononcé pour les usines à gaz bureaucratiques. Idem pour la Commission de Bruxelles (et ses 30.000 fonctionnaires) qui adore faire compliqué quand on peut faire simple. Et pourtant, l’administration hexagonale a pas mal embauché avec la décentralisation inefficace de Mitterrand, et elle a été lourdement informatisée à très grand frais (Il suffit de regarder les chiffres d’affaires des sociétés Capgemini et Atos pour comprendre que ces chantiers -souvent ratés- sont une mine d’or pour les grosses sociétés de prestations de services informatiques).

      • Bonjour il faut à avoir travaillé dans l’administration pour comprendre.
        1ere étape le president de la république est de nos jours un simple gestionnaire, et surtout pas un entrepreneur. Giscard fut un grand entrepreneur on lui doit nos centrales nucléaires.
        Un gestionnaire ça pond des lois et des circulaires, pour se faire valoir, sarko, et pour changer le monde, Mitterrand. Un evenement en première page une loi meme si l’evenement est en realité insignifiant.
        Les ministres font evidemment de meme, etc jusqu’a l’adjoint au maire.

        Cette logorrhée de textes est rédigée par des fonctionnaires. Dans l’administration l’importance d’un chef n’est pas dépendante de la qualité ni de la quantité de la production de son service, mais du nombre d’agents qu’il commande et de sa bonne relation courtisane avec les supérieurs, du cheffaillon au haut fonctionnaire. Donc personne ne va contester le bien fondé d’une proposition de loi, au contraire on va la vanter. Et comme il faut montrer qu’on a du personnel on brasse du papier, on produit, meme si ça va à la poubelle ensuite.
        Le personnel est incompétent. Il est recruté via un concours de connaissances générales qui n’ont guère de lien avec la profession exercée. Ensuite on suit une formation interne enseignée non pas par des professeurs professionnels, mais par des collègues, qui ont exécuté la tache auparavant. Il n’y a donc aucune pédagogie, aucun apport externe, pas de chercheurs, pas d’innovation ni de curiosité. Et en plus il y a cette coutume qui dit que pour monter en grade, qu’il faut changer de poste tous les 3 à 5 ans, et en changeant de branche. Imaginez un électricien à qui on dit que s’il veut devenir chef d’equipe il doit devenir maçon puis charpentier.
        Enfin la fainéantise est favorisée. Aucune sanction n’est mise en oeuvre, sauf à se battre à coup de poings contre un supérieur. Et encore la personne sera changée de service guère plus. Si un chef se fache contre un employé celui-ci change de poste, et le chef peut attendre des années un remplaçant. Donc le chef laisse courir. Je rappelle seuls compte le nombre d’agents et le brassage de papiers, et surtout pas de vagues pas de bruit.
        Produire de la qualité, abattre du travail, c’est dangereux. Ça veut dire que vous etes plus compétent que le chef, que les autres vont vous donner leur travail mais pas leur salaire, et que vous prenez des initiatives, donc risque de perturber la routine et prétendre savoir mieux que le ministre ce qu’il y a à faire. Donc profil bas.
        Et souvent un cadre A, ingénieur par exemple, ne s’interesse pas à l’avis d’un B, technicien, qui lui-même méprise l’avis d’un C, ouvrier qualifié.
        Et bien sûr c’est pareil pour les hauts fonctionnaires seul compte là parole de celui au dessus, quelque soit la compétence de celui-ci, ou de ceux en dessous.
        On peut monter en grade aussi par concours interne. Là le sujet principal est en accord avec la profession exercée précédemment. Mais le poste attribué ou choisi ne le sera pas. Un ingénieur en mécanique pourra devenir chef d’un service juridique ou d’un service d’entretien urbain. C’est souvent le cas.
        Alors la plupart des fonctionnaires sont des gens honnêtes, qui exécutent leur travail correctement, sans tirer au flan, consciencieusement. Mais avec une formation insuffisante et inadéquate, sans aucune initiative ni organisation du travail, perturbé par des règles constamment changeantes et plus nombreuses, et sous les diktats de chefs complètement incompétents.

        Un exemple le service juridique. Le chef du service général est ingénieur ponts et chaussée. Le droit connait pas. Le chef du service juridique a effectivement une formation juridique car il a fait sciences po. Mais il est feignasse et n’a donc pas approfondi, ni s’est spécialisé, ni se préoccupe de mieux gérer son service. Les autres agents ont une formation sur le tas, par le biais de circulaires, et quelques stages qui expliquent comment appliquer ces circulaires. Aucune notion générale de droit, comme la notion de contrat, de sanction proportionnelle, d’equite, de privé et public, etc…
        Et les propositions de lois sont écrites par ces gens là, par le biais de réunions où chacun amene son grain de sel, sans cohérence, et un president de reunion qui ne connaît pas le droit.
        Cela c’est mon vécu, j’ai passé 6 ans dans un service juridique, où j’etais le seul avec une bonne formation, que j’ai adapté aux thèmes traités, et avec un expérience professionnelle et une organisation du travail. J’etais aussi en relation avec le service juridique du ministère, qui traite les affaires en appel.
        Je ne suis pas pour la privatisation totale, qui a aussi bien des défauts, mais l’administration française est à reconstruire totalement.

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