Les dirigeants allemands savent-ils encore gouverner ?

Après avoir abondé dans le sens des sanctions contre la Russie mises en place par Washington et ayant abandonné son énergie nucléaire pour privilégier les « énergies renouvelables » le gouvernement fédéral allemand va assister sans disposer de réel pouvoir pour l’éviter à une chute vertigineuse de son produit intérieur brut. Sans le support du gaz naturel russe tout le plan de transition énergétique n’est plus qu’une coquille vide. Et sans ce gaz abondant et peu coûteux de nombreuses entreprises vont définitivement cesser leurs activités. La clientèle européenne de l’industrie allemande se trouve également au bord du marasme économique qui sera bien plus profond que la crise de 2008. Certains analystes prévoient une crise d’une ampleur rappelant celle de 1929. L’augmentation des taux d’intérêt va arithmétiquement faire chuter la valeur des obligations d’Etat et par conséquent les retraités allemands vont se retrouver ruinés, accélérant ainsi la descente aux enfers de l’économie allemande.

Quels marchés reste-t-il pour l’industrie allemande ? Les mesures protectionnistes camouflées prises par Washington pour favoriser l’économie américaine vont rendre la pénétration de ce marché beaucoup plus difficile. Prétendre que certaines industries allemandes énergivores vont délocaliser leur activité aux Etats-Unis n’est qu’un effet d’annonce et il est peu probable que des entreprises comme Daimler ou BASF délocalisent leur activité aux Etats-Unis. L’Asie alors ? Le seul pays susceptible d’accueillir une entreprise allemande pourrait être la Chine en suivant l’exemple de Tesla qui vient d’abandonner son projet d’usine de batteries près de Berlin mais renforce celui déjà bien avancé de Shanghai. C’est un très mauvais exemple pour le gouvernement allemand. D’ailleurs la réaction allemande ne s’est pas fait attendre.

Si depuis 2016 la Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne il faut néanmoins constater que le gouvernement allemand reste très méfiant quant à une délocalisation de ses fleurons industriels dans ce pays. Une dépêche de l’Agence Reuters datée du 21 Novembre 2022 indique que le gouvernement d’Olaf Scholz est très préoccupé au cas où des industriels allemands dans les secteurs de l’automobile ou de la Chimie décidaient de délocaliser leur activité en Chine :

L’activité industrielle allemande va donc s’effondrer et les premiers signes du désastre se feront sentir dès le début de l’année 2023. Si le titre de ce billet est une question celle-ci peut également être posée en ce qui concerne la France, pays dans lequel ce qui reste d’activité industrielle va définitivement disparaître …

19 réflexions au sujet de « Les dirigeants allemands savent-ils encore gouverner ? »

  1. Bonjour j’espere encore une issue avant la catastrophe.
    L’Europe prend conscience qu’elle est abandonnée par les USA, et qu’elle n’a plus les moyens ni financiers ni en equipements militaires pour aider l’Ukraine.
    Il est certain que la Russie ne rendra jamais les territoires maintenant devenus russes.
    Il est certain qu’avec l’appui de l’Asie, la Russie peut continuer la guerre durant des annees.
    Alors l’Europe peut manger son chapeau et chercher un accord avec la Russie.
    La Russie et l’Asie ont encore besoin des competences techniques européennes, et du marché européen.
    Et si l’Europe est en faillite, de nombreux pays y perdront aussi.

  2. on pourrait nous retourner le compliment en regardant par exemple comment l’on est passé d’une situation où nous avions l’indépendance énergétique, parmi les meilleurs aciers spéciaux et une des aéronautique du monde, à une situation où pour complaire à une idéologie boiteuse et à une soumission envers « notre partenaire allemand » nous n’avons plus rien de tout cela.

  3. aux dernieres nouvelles la bourse de Paris est devenue la premiere d’europe devant la city londonienne …
    raison principale..LVMH et l’industrie du luxe en pleine ascension..
    Donc tout ne va pas si mal pour une certaine partie de la population occidentale..
    Pour les autres sortez vos mouchoirs

  4. j’oubliais ,mais c’etait facile à deviner ,bernard arnault le proprio de LVMH ,et « ami » (ou marionnettiste) de notre grand timonier ,est devenu ,d’apres Forbes ,le plus riche du monde en passant devant Elon musk .
    Ca confirme encore une fois que tout ne va pas si mal pour certains français qui pourraient changer les choses mais n’y ont aucun interet

  5. Les USA ont fait plastiquer (via UK et la Pologne) les gazoducs NorthStream (I et II), mais sur les 4 conduits, un seul reste pleinement opérationnel : celui du NS-II flambant neuf. Si le gouvernement allemand cherche du gaz pas cher, ils en ont déjà sous la main. Apparemment, les USA ont fait pression pour que ce dernier ne soit pas utilisé.
    D’où l’importation de gaz de schiste américain, 4 fois plus cher du fait de la marge voulue par les revendeurs américains et du coût du transport. Même délire économique pour le gaz liquéfié russe qui transite par l’Inde et surtout la Chine et est revendu 3 à 4 fois son prix initial. Il n’y a pas de petites affaires à ce niveau là. « Business is business », même pour des pays communistes.
    Les Allemands sont en train de comprendre que leurs dirigeants sont des idiots : la fameuse transition énergétique allemande (souvenons-nous de leur slogan : « Unsere Energiewende ist sicher, sauber und bezahlbar ! ») n’est que du pipeau pour adultes doux rêveurs et gamins de moins de 10 ans : sans gaz, nucléaire ou charbon, quand il n’y a pas de vent ou quand le soleil est aux abonnés absents, il n’y a pas d’électricité. Il faut bien reconnaître que les Allemands, tout comme les crétins d’écologistes français comme Nicolas Hulot ,Yannick Jadot ou Sandrine Rousseau, les Allemands donc comprennent vite mais il faut leur expliquer longtemps….très longtemps. Les ingénieurs les ont pourtant lourdement prévenus : les énergies intermittentes sont une voie sans issue dans le panel énergétique d’un pays industrialisé.
    Les Allemands se rendent aussi compte que c’est Washington qui décide pour eux. Se savoir « colonisés » en énerve un nombre de plus en plus grand chez nos voisins teutons. Pour survivre à ce suicide collectif voulu par les élites vertes allemandes (« die Grünen »), BASF et BMW sont en train de délocaliser massivement en Chine, c’était le but du voyage de Scholz à Pékin, voyage qui a fortement déplu à son Excellence, le Seigneur Biden. D’autres industries lorgnent vers les USA à la recherche de subventions juteuses et d’énergie bon marché….mais quand on sait ce que vaut la parole de l’Etat Américain, on y réfléchit à deux fois.
    Il n’en reste pas moins que les Américains font payer au prix fort l’insubordination de Merkel face aux relations privilégiées qu’elle a établi avec la Russie qui est un partenaire essentiel pour l’Allemagne (même si le journal « Die Zeit » vient de sortir avec fracas une interview où Merkel explique qu’elle a toujours été pro-américaine et soumise bien comme il faut). Pour marquer le coup, la Maison Blanche a déroulé le tapis rouge au caniche de service qui représente le mieux l’Europe idéale voulue par l’Etat Profond US : son Excellence le Suzerain Emmanuel Macron qui s’est affiché avec son transsexuel de service qui lui sert d’épouse. Les heureux veinards ont eu le droit de manger avec le couple présidentiel américain dans un restaurant italien de la Capitale US (un restaurant spécialisé dans la nourriture pour chiens et chats aurait mieux convenu). Les Russes et les Chinois en rigolent encore. Jusqu’où les Allemands et les Français sont prêts à aller dans l’humiliation collective et le retour à l’âge de pierre est une question passionnante quand on s’intéresse de près à l’effondrement de nos sociétés occidentales.
    Il n’y a pas à tortiller, nous vivons une période formidable qui restera dans les annales de l’histoire de la bêtise humaine.

    • NB : pour remettre un peu plus les choses en perspective dans le contexte géopolitique actuel, les USA ont presque atteint leur objectif de mettre la tête de la France et de l’Allemagne sous l’eau, et de faire combattre l’UE contre la Russie dans un conflit de basse intensité qui doit durer. Les états-membres de l’UE doivent pour ce faire entre autres acheter le maximum d’outils militaires aux USA et obéir aveuglément à l’OTAN, sinon il y aura à coup sûr une punition encore plus forte que celles qui leur a été infligée avec l’énergie. Pendant ce temps-là, Washington doit mettre la Chine à genoux, elle qui vient de signer des accords d’échanges avec les pays arabes payables en Yuans, ce qui met en danger la pérennité du dollar US pour tout ce qui touche aux échanges internationaux, notamment dans le marché des hydrocarbures où tout se fait depuis 1973 dans la monnaie de l’Oncle Sam. Ce faisant, en mettant la tête des Européens sous l’eau, Washington espère réduire les rentrées d’argent de la Chine en provenance d’une fédération qui compte un demi-milliards de consommateurs européens. Et évidemment, fidèle à sa stratégie multi-décennale, Washington doit également créer un maximum de coups d’états et de conflits chauds sur la planète pour maintenir le niveau de production de son complexe militaro-industriel qui à lui seul est un état dans l’Etat. Et là, on comprend pourquoi le congrès américain a donné carte blanche à l’Etat Fédéral pour augmenter encore le budget de la défense qui va bientôt tutoyer le millier de milliards de dollars US annuels. Le fait que cet argent serait mieux dépensé dans des travaux d’infrastructure, dans la santé collective et dans l’éducation par exemple n’a apparemment jamais traversé l’esprit des sénateurs démocrates ou les républicains qui viennent d’avoir la majorité dans ce cénacle qui ne sert absolument pas les intérêts des Américains de la rue. Mais à bien y réfléchir, à force de chasser trop de lièvres à la fois, les USA risquent d’accélérer leur effondrement qui est maintenant visible depuis la crise des « subprimes » de 2008.

      • Ils sont en train d’amorcer une spirale dont ils ne peuvent tout simplement pas sortir vainqueurs sauf à tuer plusieurs milliards d’individus. Le pire c’est qu’ils en seraient capables !

      • @Paul-Emic : « Le pire c’est qu’ils en seraient capables ! ». Je confirme cette inquiétude : le général Tod Wolters, ex-patron militaire de l’OTAN à Bruxelles qui rapporte directement au Pentagone, est un partisan des frappes nucléaires de faible intensité et ciblées avec une appétence particulière pour Moscou et donc le Kremlin. Curieusement, les bases de l’OTAN en UE accueillent depuis quelques semaines des armes nucléaires de petit volume transportables par avions de chasse genre F-35 (si tant est que ce fer à repasser volant hors de prix mérite l’appellation « avion de chasse »). Cela dit, Wolters est en retraite depuis juillet dernier. Reste à savoir s’il a fait des émules et quelles sont les intentions du général américain qui le remplace (le Général Christopher Cavoli). Une chose est sûre : en cas d’attaque nucléaire de son territoire, la riposte automatique russe risque de nous vitrifier, nous Européens, avant qu’on ait pu s’en rendre compte.
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_G._Cavoli#:~:text=En%20mai%202022,%20Cavoli%20est,alli%C3%A9es%20en%20Europe%20(SACEUR).

  6. Un autre espoir est la victoire rapide de la Russie, cet hiver. Elle aura bientôt reuni 750.000 combattants, et il ne faudrait pas beaucoup de missiles pour achever les réseaux électrique et ferroviaire de l’Ukraine et declencher un exode massif et le chaos. En plus elle peut couper le robinet de gaz.

    • Oui en effet, je pense que la Russie a déjà gagné son opération militaire spéciale. Elle aura les territoires du Donbass agrémenté de quelques villes-clés ouvrant sur la Mer Noire, et aura haché menu ce qu’il reste de l’arme ukrainienne formée maintenant de quinquagénaires et de gamins qui ont été enrôlés de force et qui gèlent sur place sans chauffage portable ni ravitaillements dans des tranchées de terres gelées. L’hiver va être dramatique pour ces pauvres bougres qui auraient mieux fait de fuir leur pays pendant qu’il en était temps. Chose plutôt comique voire dramatique, notre « Poudré national », qui revient des USA, est en train de préparer une réunion internationale à Paris pour financer la reconstruction de l’Ukraine, un pays dirigé par un groupuscule de néofascistes qui n’existera plus dans quelques semaines. La Russie a déjà commencé à reconstruire le Donbass (Cf Marioupol). Si les Européens pensent qu’on va les contacter et les payer pour reconstruire les dommages qu’ils ont causé en envoyant des armes à Kiev, ils se mettent le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. L’Ukraine de l’Ouest sera sous le joug des troupes russes quoiqu’il arrive. Et ce sera très dur. Ses habitants fuiront en Pologne, en Moldavie, en Roumanie voire en Allemagne et en France, pour survivre décemment, et dans le lot figureront des Nazis très dangereux.

  7. L’Allemagne est entrée de plein pied dans la panade. Mais cela concerne aussi la France, et contrairement à ce que nos bons vieux médias nous racontent (et surtout ne nous racontent pas), l’heure est grave, le pronostic vital est engagé :

    • Tout-à-fait. Les Russes ne pouvaient pas ne pas punir la ville dans laquelle il y a eu le massacre de 2014 dans l’incendie volontaire de la Maison des Syndicats qui a fait une soixantaine de victimes. Sans parler de Bakhmut où les soldats ukrainiens sont en train de passer en ce moment dans le hachoir à viande russe. Pourtant Poutine a tendu la main à Kiev plus d’une fois, mais l’expérience montre qu’il est inutile d’accorder un minimum de confiance à des mafieux nazis sans foi ni loi…malheureusement pour la population civile ukrainienne prise au piège et qui paie les pots cassés de ce conflit voulu par l’OTAN (et donc Washington et son caniche de service : l’UE). Stoltenberg qui aime l’humour noir et qui a raté encore une fois une bonne occasion de se taire vient de déclarer que l’OTAN allait entrer en guerre contre la Russie si les choses continuaient ainsi. Ah bon ? Rires ! Quel boute-en-train celui-là…il doit s’imaginer qu’avec les décombres de l’armée française qui est la seule force militaire de l’UE, et les quelques bases militaires US installées en Europe, il peut mettre à genoux l’armée la plus équipée et la mieux préparée du monde ? Wouahhhhh…… 🙂

    • il y a même des jours où les Ukrainiens abattent plus de drones que tirés par les Russes. Quoi qu’il en soit cinq suffisaient pour mettre la ville à genoux. Un vrai défi pour la défense aérienne à venir.

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