Le G7 a décidé de l’extension de vie des centrales nucléaires existantes

Les dirigeants des grands pays industrialisés du Groupe des Sept (G7) encouragent la prolongation de la durée de vie utile des réacteurs nucléaires existants et soutiennent la relance d’autres pays afin de contribuer à atteindre l’objectif d’un approvisionnement énergétique sûr et à faible émission de carbone, ont déclaré les représentants de l’industrie nucléaire.

Dans un message conjoint dans le cadre du sommet des dirigeants en Allemagne les 26 et 27 juin, l’Association nucléaire canadienne, le Japan Atomic Industries Forum, Nucleareurope, le Nuclear Energy Institute des États-Unis, la Nuclear Industry Association du Royaume-Uni et la World Nuclear Association ont demandé aux dirigeants du G7 d’encourager autant que possible la prolongation de la durée de vie utile des réacteurs nucléaires et soutenir le redémarrage d’autres réacteurs exploitables. Les organisations affirment que, selon l’Agence internationale de l’énergie, prolonger la durée de vie des réacteurs existants est la méthode la moins coûteuse pour assurer une production supplémentaire d’électricité à faible teneur en carbone.

Il est urgent d’inclure l’énergie nucléaire dans les cadres de politique de financement écologique nationaux et internationaux, signalant que l’industrie nucléaire est prête à jouer un rôle clé dans la lutte mondiale contre les changements climatiques non seulement dans les pays du G7, mais aussi dans les économies en développement. Il sera aussi nécessaire de fixer des objectifs ambitieux pour de nouveaux projets de capacité nationale, appuyés par des instruments politiques pragmatiques et des cadres réglementaires efficaces.

Il sera également nécessaire de soutenir le développement de technologies nucléaires de petite taille et de pointe qui élargiront la gamme d’applications auxquelles l’énergie nucléaire peut être appliquée, afin d’offrir une décarbonisation plus profonde et plus large au-delà des secteurs de production d’électricité.

« L’engagement du G7 à s’éloigner des combustibles fossiles nécessitera des investissements dans les technologies à faibles émissions de carbone, combinés à des politiques solides qui accéléreront davantage la transition vers un système énergétique propre et sûr. Il est prouvé que la combinaison de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables fait de la décarbonisation rapide et durable de la production d’électricité un objectif réalisable ». En outre « L’énergie nucléaire est une solution accessible, abordable, propre et fiable pour les pays qui cherchent à abandonner les combustibles fossiles et à réaliser une transition énergétique juste et équitable. La construction et l’exploitation de chaque centrale nucléaire génèrent des milliers d’emplois hautement qualifiés, soutiennent la chaîne d’approvisionnement et stimulent les économies locales ».

« Au-delà de la production d’électricité, les technologies nucléaires ont un énorme potentiel pour décarboniser d’autres secteurs de l’économie – les transports, les produits chimiques et la sidérurgie, entre autres – grâce à l’approvisionnement thermique et à la production d’hydrogène ».

L’appel à envisager de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants, et d’envisager la réouverture des réacteurs qui ont récemment fermé, se situe dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie et des questions relatives à la sécurité et à l’approvisionnement énergétiques à la suite de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le Financial Times a rapporté qu’un haut fonctionnaire de l’administration du président américain Joe Biden a déclaré mercredi aux journalistes qu’ils s’attendent à ce que les dirigeants du G7 débattent des mesures visant à « stabiliser les marchés mondiaux de l’énergie » alors que Washington recherche encore plus de coopération des pays occidentaux pour endiguer les prix des hydrocarbures devenus un fardeau pour les économies. Le Conseil européen de Lisbonne a déjà adopté, en décembre, un rapport sur la mise en œuvre d’une stratégie en vue de contenir les prix élevés des produits de base qui pèsent sur l’économie mondiale.

L’Allemagne cherche à assurer un approvisionnement énergétique stable et à réduire sa dépendance au gaz russe, mais elle n’a pas encore modifié son plan de retrait à la fin de 2022 de ses trois derniers réacteurs exploitables. Le Royaume-Uni compte six centrales nucléaires, qui fournissent environ 16 % de l’électricité du pays, mais la plupart devraient être retirées d’ici la fin de la décennie. Enfin la France modernise les systèmes de sécurité passif de l’îlot nucléaire de près de la moitié de ses réacteurs et la Belgique n’a pas encore statué sur une sortie éventuelle du nucléaire.

Source : World Nuclear News. Remarques : Le Président français va-t-il décider de la remise en exploitation des deux réacteurs de l’usine de Fessenheim ? Son idée de développer des petits réacteurs modulaires révèle sa totale méconnaissance de la structure du réseau de transport électrique français et par conséquent des questions énergétiques dans leur ensemble. Ces « petits réacteurs » d’une puissance très inférieure à une quelconque centrale électrique brûlant du charbon, à peine 250 MW électriques, seraient éventuellement envisageables dans les départements et territoires d’outre-mer mais certainement pas en métropole. Enfin la disparition de l’expertise technique française dans le domaine de l’énergie nucléaire rend caduque ce genre de projet. Que les autorités reconnaissent enfin que la fermeture de l’usine de Fessenheim fut une très grave erreur et sa remise en exploitation correspondrait au bas mot à environ une dizaine de petits réacteurs modulaires auxquels rêve le Président françaisJe rappelle que le seul pays ayant développé des petits réacteurs nucléaires à usage civil est la Russie. Ces installations sont dérivées de la technologie utilisée pour les brise-glace. Il n’y a donc pas d’innovation particulière. Cependant de telles unités requièrent de l’uranium enrichi à 20 % d’isotope 235 afin d’atteindre une taille compacte du réacteur lui-même et ce simple fait devra conduire l’IAEA à redéfinir les règles appliquées à ce type de réacteur. En effet, les brise-glace, les sous-marins et les porte-avion à propulsion nucléaire relèvent des armées et de leur juridiction propre et non du nucléaire civil.

6 réflexions au sujet de « Le G7 a décidé de l’extension de vie des centrales nucléaires existantes »

  1. Ping : Le G7 a décidé de l’extension de vie des centrales nucléaires existantes | Qui m'aime me suive…

    • Pour visualiser les performances pitoyables de la classe politique aux affaires en France depuis ces 3 dernières décennies, il suffit de regarder le compteur de dettes des pays industrialisés suivant : https://www.usdebtclock.org/world-debt-clock.html
      La France est le pays industrialisé le plus endetté du monde (et encore, cela n’inclut pas le hors-bilan de plus de 5000 milliards d’€), si on met de côté le Japon qui fait énormément de dettes mais qui la finance localement, et la Grèce dont la structure industrielle est anecdotique.
      On avait une filière nucléaire qui permettait d’avoir l’énergie la moins chère et la plus propre du monde. Après le passage des idéologues (notamment les écologistes et les mondialistes maastrichiens de droite comme de gauche), on se retrouve à avoir les importations de gaz russe les plus importantes de UE avec l’Allemagne (grâce à quelques terminaux GNL que les Allemands ne possèdent pas). On notera que la Russie est le pays industrialisé le moins endetté du monde avec 20 % de ratio dettes/PIB. Apparemment, les électeurs français ont tous des smartphones de grande marque (Iphone, Samsung, …) connectés sur Internet, mais ne savent pas s’en servir pour faire des recherches et comprendre le pays dans lequel il vivent : ils préfèrent utiliser leur connexion sur le WWW pour faire des jeux et papoter sur les réseaux sociaux. Cela rejoint la baisse de niveau massive qui a lieu depuis Jospin qui a décidé de donner le Bac à tout le monde. Résultat des courses : ça vote n’importe comment et on se retrouve avec le second quinquennat d’un jeune minable qui se prend pour Machiavel et dont l’objectif est de tuer la France, pour reprendre l’expression de Michel Onfray.

      • H16, en conclusion de nombre de ses billets, écrit : »ce pays est foutu » et je suis entièrement d’accord avec lui. Pour ce qui est de la dette celle du Japon comprend aussi la dette de la JR (Japan Rail), de plusieurs compagnies d’électricité dont en particulier TEPCO. Il n’y a pas de « hors-bilan » au Japon, la BoJ a fusionné avec le Trésor et il faut ajouter enfin que les réserves de devises et de T-bonds américains sont gigantesques. Avec dix fois moins d’habitants que la Chine ces réserves équivalent celles de la Chine. Trouvez mieux !

  2. [ ……… Il est prouvé que la combinaison de l’énergie nucléaire et des énergies renouvelables fait de la décarbonisation rapide et durable de la production d’électricité un objectif réalisable » ]
    La combinaison de l’énergie nucléaire et de l’hydraulique est la seule qui puisse faire de la décarbonation durable un objectif réalisable ! Car, toutes deux produisent — et elles seules — une énergie accessible, pérenne, abordable, propre et fiable.
    Quant aux énergies dites renouvelables, ( solaire et éoliens ), elles sont intermittentes, chères, de puissance variable, et devront être compensées par une énergie facilement pilotable, à savoir de l’énergie fossile — et seulement fossile — pas franchement neutre en carbone ! —
    Si l’objectif du G7 est d’arriver à la neutralité carbone, ils ont déjà ( preque ) tout faux ! Et encore faut-il que le  » rerèglement climatique  » sous-jacent à cette ambition affichée, soit justifié !
    Energétiquement vôtre. JEAN

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