On parle beaucoup de voitures électriques, mais l’hydrogène revient dans la course. Ces dernières années, l’hydrogène avait été mis de côté en raison de sa dangerosité et de son coût très élevé. Pour l’instant, l’hydrogène est trop cher à produire et à distribuer, mais la recherche avance.
L’hydrogène est plus propre que les batteries lithium-ion. Dans la pile à combustible de la voiture, l’oxydation de l’hydrogène, associée à celle de l’oxygène de l’air, aboutit ainsi à la fabrication de courant électrique propulseur et d’un seul déchet : l’eau. Aujourd’hui, la majorité de l’hydrogène consommé – notamment par l’industrie – est produite par reformage de gaz naturel et de distillats de pétrole légers. Une solution bon marché, mais peu respectueuse de l’environnement et fortement émettrice de CO2. L’électrolyse de l’eau apparaît comme une technologie plus verte. À condition qu’elle soit alimentée par une électricité renouvelable. Mais le procédé coûte encore trop cher. Un coût lié, entre autres, à celui des catalyseurs utilisés qui sont à base de métaux précieux tels que le platine, le ruthénium ou l’iridium. Toutefois, des chercheurs mettent au point un catalyseur fer-nickel, une solution beaucoup plus rentable. Les grands groupes pétroliers européens intégrés, Shell, BP, Total, investissent dans l’hydrogène et les stations de recharge, car l’hydrogène est une affaire de chimie. Pour le moment, les piles à hydrogène sont plus utilisées pour les bus, les camions ou les bateaux.
Le gouvernement allemand va déployer €9 milliards pour développer la recherche dans l’hydrogène avec l’objectif de devenir le numéro un mondial des technologies de l’hydrogène. L’Union européenne a dévoilé sa stratégie sur l’hydrogène, fixant un objectif du mix énergétique à 12%-14% pour l’hydrogène en 2050 ; la Commission européenne estime les besoins en investissement entre 180 et 470 milliards d’euros d’ici à 2050. Une alliance va être créer, European Clean Hydrogen Alliance, réunissant industriels, Etats-membres et société civile, soit la production, la chimie, le stockage, le transport et les utilisateurs. La France a débloqué €1.5 milliard sur trois ans pour parvenir à un avion neutre en carbone en 2035, grâce à l’hydrogène. Daimler et Volvo ont annoncé la création d’une société commune consacrée à l’hydrogène.
L’intérêt marqué de l’Europe pour l’hydrogène vient du fait qu’elle a totalement raté l’industrie des batteries lithium, contrôlée par Tesla, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, même s’il existe un projet avec Airbus. L’hydrogène est donc une grande opportunité pour l’Europe de marquer son empreinte dans une technologie verte.
Des groupes comme le Français Air Liquide ou le Norvégien Equinor devraient être impliqués dans ce développement. Les sociétés liées à l’hydrogène explosent en bourse. La nouvelle star de la bourse américaine, Nikola, a vu le cours de son action s’envoler (+423% en 2020), portant sa capitalisation boursière à $20 milliards, les investisseurs misant sur les ventes futures de camions électriques et à hydrogène. Le cours des actions du Canadien Ballard Power, le leader dans les piles à combustible, a progressé de 180% en 2020 et celui du Suédois PowerCell de 110%. Les investisseurs devront suivre attentivement le développement de l’hydrogène dans les prochaines années où il y aura des opportunités d’investissement.
Source : Heravest SA, Genève
Commentaire. Avec la grande majorité des technologies bas carbone les investisseurs se régalent car les entreprises impliquées dans ce créneau profitent d’investissements publics conséquents et de l’intérêt suscité auprès des pétroliers qu’il s’agisse de l’éolien puisqu’il faut des centrales électriques d’appoint consommant du gaz naturel pour pallier à l’irrégularité de la production éolienne et qu’il en est de même pour l’hydrogène dont la seule source économique actuellement est le pétrole ou le gaz par reforming catalytique. Il n’y a donc rien de nouveau sous le Soleil : les énergies dites vertes sont étroitement dépendantes des hydrocarbures et le seront encore longtemps. Et quand il n’y aura plus de pétrole il restera toujours le charbon pour aider au développement des énergies vertes …
Bonjour, merci rectifier « pallier à l’irrégularité », par « pallier l’irrégularité » (désolé, mais c’est une faute de français qui m’insupporte)
Pour en revenir au sujet, je crains que « l’hydrogène » ne soit une nouvelle lubie; En effet, en analysant le cycle de vie « du berceau à la roue », l »H2 et les PAC présentent, et à mon avis pour encore longtemps, des rendements déplorables.
Certes le bilan écologique et « social » (mines de cobalt, lithium, terres rares) des batteries, fussent-elles les plus élaborées n’est pas non plus très vertueux ; mais, à ce jour, le bilan est bien meilleur en terme de rendement;
Quitte à se lancer dans des technologies dites « de rupture », ne serait-il pas plus porteur et intelligent d’accélérer la R&D dans les batteries à flot ou les batteries « solides » (sans métaux rares ou polluants ou socialement irresponsables) ?
Parallèlement, est-il vraiment impossible de trouver des carburants de synthèses (liquides ou gazeux) issus de déchets organiques ou d’algues ou de ??,, ne concurrençant pas l’alimentaire et pour un prix équivalent par exemple à un baril de pétole de produit raffiné, qui puissent remplacer un % significatif des hydrocarbures actuels ?
Autre point, la transformation « directe » de la chaleur en électricité (sans devoir recourir à des turbines alimentées par la vapeur) est-elle de la science-fiction ?
Enfin, je n’oublie pas la fusion, mais j’ai comme un doute sur la faisabilité opérationnelle et « abordable », du moins je ne pense pas la voir de mon vivant, donc mettons au mieux du mieux avant 2050.
Merci pour la leçon de syntaxe … Pour ce qui concerne les biocarburants de nombreux travaux de recherche sont en cours en particulier avec des micro-algues. Le passage à l’échelle industrielle n’est pas maîtrisé. Certaines installations « quart-de-grand » n’ont toujours pas prouvé la fiabilité financière de ces technologies. Enfin, je classe dans la rubrique science-fiction la transformation directe de la chaleur en électricité ainsi que la fusion nucléaire. La première approche fait appel au concept de pyrolyse de l’eau à des températures de l’ordre de 2000 degrés. La deuxième approche, la fusion nucléaire, devra faire face au problème pratiquement insurmontable de la stabilité du plasma, d’une part, et de la résistance des matériaux au flux intense de neutrons de haute énergie, d’autre part. Ce sont les raisons pour lesquelles je ne crois en aucune de ces deux technologies. Mais peut-être que je me trompe.
Merci,
pour la transformation « directe » chaleur/électricité, j’avais en tête (mais je n’ai plus de références) l’utilisation de zéolithes qui auraient permis cela ???
Pour chaleur/électricité je pensais au rôle des zéolithes
http://www.creosnews.lu/des-pierres-bouillantes-capables-de-stocker-lenergie/
… mais c’est apparemment plus du stockage que de la production.
Le mauvais rendement n’est pas le point important. Ce qui compte, c’est la conformité avec les normes mondialistes de « décarbonisation? » qui permet de capter les juteuses subventions d’argent public pour des projets fumeux et de faire disparaître cet argent dans les paradis fiscaux. C’est du business très rentable pour les grands groupes énergétiques et un excellent moyen de voler l’argent du contribuable. Tout le reste est propagande.
Cela fait 50 ans que la pile à combustible reste atrocement chère. Ses 60% de rendement la rendent indispensable ….
Il y a un truc qui me gêne avec l’hydrogène : cette petite molécule se faufile partout, et il va y avoir des fuites de partout, et en plus comme une partie non négligeable des molécules ainsi libérées dans l’atmosphère ont une vitesse brownienne supérieure à la vitesse de libération de la terre, l’hydrogène s’échappe dans l’espace … et c’est une ressource finie … bon ok il y en a beaucoup dans l’eau de mer mais quand même …
Pas de souci ! La molécule d’hydrogène H2 est cassé en deux radicaux H. par le rayonnement UV et ces radicaux se combinent avec les radicaux O. pour former de l’eau dans les hautes couches de l’atmosphère. Cette eau se condense en cristaux de glace pour former des nuages dits noctilucents (voir prochain billet sur ce blog). La seule utilisation rationnelle des moulins à vent serait de produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Resteraient les problèmes de stockage et de transport pour les utilisations finales. Mais cette évidence n’a pas, me semble-t-il, effleuré le cerveau dérangé des écologistes …
rendement éolienne = 20%
rendement transformation électricité en H2 puis H2 en électricité : 30%
rendement global = 6% … Après c’est sur que c’est mieux que ce qu’on en fait en ce moment …
Je persiste à penser que le seul truc qui peut rendre les éoliennes utiles, c’est de leur faire miner des cryptomonnaies. Comme ça pas de problème de flux d’énergie.