Union monétaire européenne : funeste conflit juridique au sommet

Je ne suis ni économiste ni juriste et je tente de m’informer objectivement dans le fatras des articles de la presse dont je ne lis plus que les titres. De plus mes yeux filtrent ces titres et dès qu’ils voient « coronavirus » je passe au titre suivant. Comme 80 % de ces titres de presse comportent ce mot ma revue de presse européenne du matin ne dure plus que quelques minutes. Il y a pourtant une information qui m’a interpellé la semaine dernière. La Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a remis vertement la Banque centrale européenne (BCE) a sa place car elle outrepassait ses droits et devoirs tels qu’ils ont été décrits par les traités européens. En d’autres termes pour les juristes allemands la BCE n’a pas l’autorisation de racheter des titres de dette souveraine pourris sur les marchés. Or avec la gigantesque crise économique qui se profile les titres de dette souveraine des pays cigales vont être classés dans la catégorie « junk », tout simplement du papier sans valeur, car tous ces pays ne pourront même pas honorer les intérêts qu’ils doivent  auprès de leurs créanciers, je ne parle même pas du « principal ». Ces pays sont l’Italie, l’Espagne, la France, la Belgique et bien entendu la Grèce pour ne citer que les principales économies européennes. La BCE a racheté pour plus de 1000 milliards de titres pourris la semaine dernière et envisage d’en faire encore plus et de faire de même pour des obligations pourries d’entreprises zombies.

Et là les juristes de Karlsruhe se sont énervés car agir ainsi n’est pas autorisé selon les statuts de la BCE. Quelques jours plus tard la Cour européenne de justice (CEJ) a répliqué dans un communiqué très court estimant que les juristes allemands eux-mêmes outrepassaient leurs droits car les juristes de la CEJ ont seuls le pouvoir de juger si une action de la BCE est contraire ou non à l’esprit des traités fondateurs de l’Union monétaire européenne. On peut se dire qu’après tout il ne s’agit que d’une querelle de juristes et qu’il n’y aura aucune conséquence. Détrompez vous chers lecteurs ! Cet événement d’apparence anodine est d’une gravité extrême alors que l’ensemble de l’Europe entre tête baissée et les yeux fermés dans une crise économique qui pourrait être plus grave que celle de 1929. Je dis tête baissée et les yeux fermés parce que tous les politiciens des pays précités se disent « la BCE va payer, on peut dormir tranquillement, demain sera un autre jour ».

Grave erreur ! L’Allemagne, accompagnée des Pays-Bas et de quelques autres pays, je pense à l’Autriche, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne et même la Finlande, vont tourner le dos à l’euro et par conséquent à l’Union européenne. Le simple fait que la cour constitutionnelle allemande conteste les décisions de la BCE est LE signe avant-coureur de l’effondrement dans un proche avenir de l’Union européenne. Il y aura dès lors soit un retour aux monnaies nationales soit l’émergence d’un « euro-mark » apprécié par les marchés et d’un « euro-cigale » qui ne vaudra plus rien. Cette dernière hypothèse est fantaisiste et malheur à tous les pays qui n’ont pas su gérer leurs finances depuis la création de l’Union européenne ou ne l’ont pas pu en raison de cette construction bancale qu’était l’euro dès son origine. 

12 réflexions au sujet de « Union monétaire européenne : funeste conflit juridique au sommet »

  1. C’est a peu près ce que j’ai écrit sur votre blog il y environ deux mois, quand j’ai remarque que par hasard évidemment, la liste des pays confines correspondait a ceux de la zone B européenne.
    Des lors la fracture de la zone euro devenait le but logique de l’apparition de ce virus.
    C’était quand même assez évident des le départ, notamment pour tous ceux qui avaient suivi les different étapes de la crise de 2008.

  2. Voici ma vision d’économiste. Je n’ai pas fait une recherche approfondie sur le sujet par manque de temps. D’abord il ne fait aucun doute dans mon esprit que cette crise économique a été planifiée au préalable par les dirigeants économiques des pays occidentaux dans le but d’éviter que le confinement entraîne l’effondrement économique comme lors de la grande dépression de 1929 dont on connaît les causes. La limitation du crédit et le chômage massif avaient entraîné un effondrement de la consommation. Pour éviter l’effondrement de la consommation et du système économique, il faut que les banques continuent à soutenir le crédit sans respect des risques de crédit au niveau des particuliers et aussi au niveau des États déjà lourdement endettés. Il fallait aussi soutenir la consommation des ménages et c’est là que les gouvernements étaient prêts à intervenir par l’endettement sans limite en accordant des milliards $ pour supporter une bonne partie des pertes de revenus des particuliers qui perdent leur emploi, ainsi que les entreprises qui doivent supporter une perte de revenus. Les gouvernements ont alors créé de multiples mesures pour subventionner les particuliers et les entreprises et pour retarder aussi certains remboursements de dettes.

    Je constate que cette folie du confinement ne peut pas être supportée indéfiniment par la population. Les gens ne peuvent pas vivre continuellement dans cette dystopie fondée sur la peur qui nuit aux relations familiales et sociales. Cette situation n’est pas viable au niveau politique, surtout que cette situation est totalement déconnectée de la réalité d’un coronavirus saisonnier qui ne tue que les personnes âgées déjà malades.

    La seule situation qui demeurera viable, c’est l’esclavage économique. Et cet esclavage économique sera accentué par le chantage futur sur l’endettement des ménages et des gouvernements qui seront forcés par les profiteurs qui contrôlent ce monde de faire des sacrifices. Les gouvernements seront forcés de privatiser des services publics pour l’enrichissement de ces profiteurs. Les écologistes fanatiques qui se servent aussi de la peur climatique vont se frotter les mains de cet esclavage économique qui servira à leur objectif économique absurde de la décroissance visant à sauver la planète. Évidemment, il ne faut pas oublier aussi la guerre économique et politique entreprise par les États-Unis contre la Chine et la Russie pour tenter de contrôler ce monde sur le bord de la folie. Ce sont les fous qui nous dirigent qui sont en train de nous rendre tous fous.

    • « La seule situation qui demeurera viable, c’est l’esclavage économique. Et cet esclavage économique sera accentué par le chantage futur sur l’endettement des ménages et des gouvernements qui seront forcés par les profiteurs qui contrôlent ce monde de faire des sacrifices. »
      Du vrai délire ! pas étonnant que nos politiques développent des idéologies peintes en rouge et vert pour se faire élire par des citoyens comme vous. Hélas Mélanchon et Martinez ont encore un bel avenir politique.

    • Cher Monsieur Tramblay,
      De votre démonstration, bien que semblant d’une certaine logique, il manque deux éléments qui, s’ils sont pris en compte, inversent votre approche.
      -Le premier c’est de considérer possible que les acteurs soient stupides et que, dès lors, leurs actions soient imbéciles et à terme destructeurs;
      -Le second vient de ce que lesdits acteurs prennent des décisions, parfois avisées, sans prendre en considération leurs effets futurs et que, si ce phénomène se poursuit, de fil en aiguille, les résultats s’avèrent inverses à ceux escomptés.
      Maintenant, considérez le fait que la grande majorité des acteurs économiques et politiques soient stupides et aient pris des décisions sans avoir pris en compte leurs effets futurs, ce qui est plus que vraisemblables.
      Soyons cohérents, j’avais, il y a de cela vingt à vingt-cinq ans, compris que de fermer les usines et fabriques là où elles existaient, pour faire fabriquer ailleurs la même chose, là ou les salaires sont plus bas et où personne ne peut acheter ce qui est fabriqué,, mais de le revendre là où, justement, ces usines et fabriques avaient fermé, ceci pour qu’une infime minorité en engrange les dividendes, ne pouvait que générer un déséquilibre économie menant à ce que le système mis ainsi en place s’arrête de fonctionner.
      Pour la simple et évidente raison qu’il ne pouvait qu’y avoir qu’un déséquilibre entre les pays producteurs et ceux achetant puisque les classes-moyennes occidentales allaient être ruinées, ce qui est devenu le cas.
      Ce délire économique avait commencé dès la fin des années 60 aux USA et dix ans plus tard en Europe de l’ouest.
      C’est de là et de nul part ailleurs que se trouve le nœud, l’origine de la crise de l’endettement dite des subprimes aux USA en 2008, système que Mr. Sarkozy voulait mettre en place en France.
      Ceci pour qu’au moins le commerce puisse fonctionner, rendez-vous compte que les USA ne peuvent même plus fabriquer des canons en grande quantité, c’est pourquoi leurs actions ne sont plus qu’économique via le dollar: leurs dernières tentatives, au Venezuela fut un fiasco qui fit rire la planète entière.
      Quand à leurs avions, ils vont de déboire en déboire.
      Il en est de même pour l’union et de l’euro.
      Les anciens pays de lest se sont récupérer une grande part des usines de l’ouest, tout en continuant à recevoir de leurs juteuses contributions, mais eux ont des paies plus basses qu’ici, cherchez donc l’erreur.
      Saviez vous, par exemple, que la France était la première productrice en métaux rares jusqu’aux années 90, demandez-vous donc à qui a profité ce véritable crime.
      Alors, croyez-vous vraiment que ces crétins et leurs descendants qui ont autant de jugeote qu’eux, sinon moins, vont dominer le monde?
      Qu’ils en auraient les capacités, eux qui ne se sont même pas rendu compte qu’ils se ruinaient eux-même en faisant perdre la valeurs des monnaies à force de les avoir produites, et je peux vous affirmer que c’est un sport international plus partagé que les jeux olympiques, sauf, de ce que j’en ai compris, le rouble et la couronne islandaise.
      Pouvoir veut dire pouvoir et non pas intelligence, la sottise fit plus pour la fin des empires que toute autre chose.
      Et l’empire thalassocratique US se trouve dans une situation analogue à celui romain de 476 A.J.C.,, à quelques années près, sait-on jamais, il peut tenir encore quelques temps.
      Parce, que pour comprendre comment un empire s’effondre, il faut faire le parallèle avec les phénomènes de surfusion.

      • Je suis d’accord avec vous theuric. Vous parlez de la stupidité des acteurs économiques et j’ai parlé de la folie de nos dirigeants. Ce n’est pas parce que ces acteurs économiques semblent logiques dans leur stratégie, que ces acteurs ne sont pas stupides, je dirais plutôt, ne sont pas nuisibles. En fait leurs stratégies servent leurs propres intérêts au détriment de la population. Eux, ils se croient bien intelligents parce qu’ils profitent de la crise pour s’enrichir, mais cette crise affecte toute la population qui est obligée de subir ce confinement sauvage légal, car prévu dans les lois sur la santé publique.

        Il est important de faire la différence entre notre vision du capitalisme qui est teintée de morale par rapport au capitalisme sauvage qui est vendu actuellement par le pouvoir politique. Un acteur économique qui a une conscience morale cherche à créer des activités économiques constructives en apportant par exemple à d’autres personnes des biens nécessaires à leur substance ou pour leur faciliter la vie. Mais pour les capitalistes sans conscience morale, tout est bon pour s’enrichir, incluant provoquer la souffrance humaine, la maladie, le chaos, la guerre. Lorsqu’on est rendu à provoquer des situations où des individus peuvent s’enrichir non en faisant le bien aux autres, mais en profitant du malheur, de la peur et de la souffrance humaine, c’est une indication que nous vivons dans un système capitaliste de plus en plus corrompu. Si nous ne voyons pas cela, c’est que nous avons perdu notre conscience morale.

    • C’est donc très clair : ou bien l’Allemagne a gain de cause et la France, l’Italie et l’Espagne sortent de l’euro ou bien elle sort de la zone euro et c’est la fin de l’Union européenne, une expérience taillée sur mesure par Monet et Schuman pour permettre la domination de l’Allemagne sur toute l’Europe qui ne pouvait que mal se terminer. On reviendra à la bonne inflation à deux chiffres des années 1980 et les rentiers (dont je fais partie à ma modeste mesure) seront étripés mais également les « gros » rentiers, c’est-à-dire les « ultra-riches » seront laminés : un juste retour des choses.
      Dans ces conditions quel est l’avenir de l’OTAN ? Bonne question qui demande une réponse car l’Allemagne va se rapprocher de la Russie alors l’OTAN deviendra une coquille vide inutile.

      • Ce n’est pas souhaitable car es « ultra-riches » seront nettement moins laminés que les sans-dents que nous sommes.

  3. On aurait pas eu tout ce cirque débile si la proposition anglaise à l’origine avait été acceptée.
    ils s’agissait que chaque pays puisse avoir sa monnaie. L’Euro aurait été une monnaie légale d’échange admise dans toute l’Europe. La politique de la BCE est tout simplement criminelle.
    Ce ne sont que des voleurs en col blanc et cravate Dior.

  4. Rectification et perspective :
    Remarque à M. Tremblay : ce n’est pas l’économie qui dirige le monde mais des hommes et les hommes de pouvoir sont guidés par leur idéologie. L’idéologie fait de notre monde ce qu’il est. L’économie, la science, les arts tout est moyen et technique pour accomplir un dessein idéologique.
    Perspective : Imaginez 30secondes une sorte d’OPA de la Bundersbank sur la BCE. Impossible ?
    Le principe du Target2 montre que les pays du sud et l’Italie en particulier (3e économie) ont leur argent dans les banques allemandes.
    Francfort rappelle que le droit constitutionnel allemand national prime que la Cours de Justice Européenne (ce que conteste à tort la Présidente de la CE).
    Rappelons ce point primordial pour l’Allemagne : elle est dans un régime de retraite par capitalisation essentiellement où les riches (cf ceux qui ont leur pognon en banque) font tourner l’Europe : en aucun cas une inflation supérieure à 3% est admissible sous risque de perdre la valeur de son capital.
    Alors, ou effectivement l’euro explose donc la construction européenne (puisque pas de sortie de l’euro possible dixit Attali, tiens tiens) ou il faut maintenir cette cohésion pour ne pas faire un séisme mondial (l’Europe est encore un gros producteur consommateur).
    La BCE par les QE fait tendre vers l’inflation : so what ? NINE
    Des milliers de milliards d’euro des pays du sud sont en « souffrance » dans les banques allemandes et la constitution allemande empêche les eurobonds (ou coronabond ou même les James Bond).
    Qu’est-ce qui reste à bord du bateau quand « pince-mi » tombe à l’eau ? La mutualisation des dettes si et seulement si les nations abandonnent d’eux-même leur dernière souveraineté : la frontière physique et son corollaire militaire. Et « pince-moi » dit à l’Otan, on a déjà l’espace Schengen, on est déjà dans les traité de libre échange, faisons le bloc Amérique-Europe VS Chine-Russie et satellites. Le virus fait le « bond dos », le catalyseur ou réaction enzymatique on dit en biologie, pour installer le 4e Reich qui s’étend sur tout l’Occident depuis que l’idéologie allemande opère au USA dans le deep state, que les anglais accouple James City avec Mossad Israël et que l’idéologie mondialiste qui n’a jamais quitté une certaine Aristocratie d’europe centrale (je ne parle pas de l’universalisme français) se servira de l’enclume asiatique (il faut toujours se créer l’ennemi dans une idéologie) pour faire le marteau dont le manche est l’adhésion du peuple par la peur et le fer, bien sûr, est la maîtrise du métal financier métal transmuté en monnaie virtuelle.
    Nos alchimistes, eux (suivez mon regard) , n’ont plus qu’à trouver les accords au noir avec le faux résistant asiatique qui oeuvre dans le rouge.
    Fin de l’épisode « perspective » de la guerre des starlettes

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