Les exemples vécus sont toujours les plus concrets et les plus simples à analyser. Dans cette réflexion sur l’élitisme, c’est-à-dire la stratégie adoptée par les parents pour orienter leurs enfants, à l’exclusion de toute autre forme d’élitisme en particulier dans le monde politique, je me suis appuyé sur une expérience familiale qui m’a conduit à rédiger ce billet. Le fait que ma petite-fille de onze ans – celle qui est franco-japonaise – ait opté pour suivre des cours particuliers le soir après l’école pour présenter un concours d’admission à une école privée dans deux ans et dont l’enseignement comporte comme première langue étrangère le français mais s’adresse également à des enfants issus de milieux socio-professionnels aisés a interpellé ma fille et son époux. Ces derniers sont tous deux professeurs de mathématiques en deuxième année des classes préparatoires aux grandes école d’ingénieurs respectivement dans deux lycées prestigieux de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris. Ils ont été surpris de la décision de leur nièce, décision qui à ma connaissance n’a pas été influencée par ses parents.
Pourquoi financer des cours du soir à une jeune fille de onze ans qui a décidé de son propre chef de tenter une intégration sur concours dans une école, une « junior high school » privée réputée pour la qualité de son enseignement, si ce n’est de l’élitisme de la part des parents dès lors qu’ils acceptent de prendre en compte les désirs de leur fille ? Une gamine de 11 ans n’a en effet aucune idée de ce qu’est l’élitisme.
Pour ma fille et son époux, de purs produits du système éducatif public français, l’élitisme est réservé aux riches, par définition aux élites. Qu’une jeune fille de 11 ans exige à demi-mots que ses parents lui offrent des cours particuliers pour préparer un concours de sélection leur semble relever du plus pur élitisme alors qu’il s’agit du système éducatif japonais dans lequel une sévère sélection s’opère dès le collège. Pour schématiser, un tiers des élèves des collèges sont orientés vers des écoles techniques et vers l’apprentissage, un autre tiers ira jusqu’au baccalauréat et tentera ensuite d’acquérir des connaissances supplémentaires pour pouvoir se positionner dans le monde du travail et enfin le dernier tiers progressera jusqu’à l’université qui englobe les écoles d’ingénieurs.
Où se situe au Japon la notion d’élitisme ? Difficile de répondre à cette question puisque dès le collège la sélection est sévère. En France, contrairement à de nombreux pays européens, la position de l’éducation nationale est de bannir la notion d’élitisme « pour tous » dans la plus pure réthorique socialo-communiste consistant à effectuer un nivellement vers le bas, c’est-à-dire vers la médiocrité, en partant du principe que les enfants naissent égaux et disposent donc de chances égales pour affronter la vie. Cette philosophie semble directement inspirée du système égalitariste qui prévalait en Union soviétique – pour faire court – et qui existe toujours à Cuba. En France, bienvenue dans un monde meilleur où tous les citoyens sont égaux … une chimère idéologique qui ne peut raisonnablement pas exister.
L’idéal républicain en France était la méritocratie et que des jeunes aient conscience de cette sélection par le mérite est une excellente chose (le désir de jouer dans la cours des grands en quelques sortes).
Force est de constater que la méritocratie a été largement dévoyée -en France et ailleurs- par des élites dirigeantes -de droite comme de gauche- qui se complaisent dans un confortable entre-soi de bon aloi (1).
Comme en biologie, l’entre-soi favorise l’endogamie, la médiocrité et donc la dégénérescence.
Pour solutionner ce problème, la réponse n’est bien entendu pas un égalitarisme béat qui constitue une réponse politique stupide, mais le retour à une plus juste sélection, tout pays ayant obligatoirement besoin d’élites compétentes dotées d’une morale républicaine dans laquelle la défense des intérêts du pays est prépondérante.
Nos élites méprisent leur pays et sont hypnotisées par un globalisme néolibéral qui mène le monde vers le chaos (2).
Appliqué aux élites politiques, cela donne cette interview récente de Jean-Pierre Chevènement qui s’intitule « Comment sélectionner et former les élites de demain » :
(1) : Voir la dernière vidéo YT de Charles Gave du 31 mai 2019 qui s’intitule : « L’état de la droite en France est absolument abominable ».
(2) : voir la note de lecture YT de Michel Drac du 23 mars 2017 appelée : « L’euro est-il mort ? ».
Voyez-vous, Jacqueshenry, le mot en politique est du même ordre que les mathématiques en science.
Faire en politique c’est pour commencer le verbe, tout y commence par le verbe, ceci parce que cette discipline hautement sociale, l’une des plus anciennes (voir les chimpanzés), commence par la dimension symbolique collective, là se trouve l’une des plus grandes erreurs de Macron due à son ignorance crasse.
Chaque mot, donc, a un sens, et les plus grandes personnalités historiques le sont devenus parce qu’ils savaient la puissance du verbe, c’est le « …nous avons perdu une bataille mais pas la guerre… » de De Gaulle ou « …du sang, de la sueur et des larmes… » de Churchill.
Les termes de socialisme et de communisme ont un sens et je trouve hasardeux de les utiliser hors de leurs contextes.
Le socialisme, qu’il soit libertaire ou révolutionnaire, est né au XIX° siècle en réaction au capitalisme sans limite de l’époque, ce qui fut suivit en 1917 du communisme, mouvement qui s’est aussitôt inféodé à l’U.R.S.S. naissant.
Basé essentiellement sur un ensemble de réflexions économiques, bien qu’internationalistes, ils n’en restent pas moins largement patriotes.
Et ceux qui se déclarent en notre époque socialistes et communistes se devraient d’avoir horreur de ce qu’ils pensent, disent et font en notre société néolibérale, ce qui est loin d’être le cas, convenez-en.
C’est à une économie d’état que ces deux mouvements voulaient mettre en place, totalement inverse que de ce que peut être l’approche des partis politiques d’aujourd’hui portant ce nom.
Il en est de même des notions de gauche et de droite qui furent et sont largement dévoyées puisqu’elles renvoient au tout début de la révolution française où, pendant les états généraux, le roi plaça à sa droite les monarchistes absolutistes et à la gauche les réformateurs pas encore véritablement révolutionnaires.
C’est pourquoi tous les partis politiques d’aujourd’hui qui se disent pour l’Union-Européenne sont, à mon sens, de droite, même le N.P.A., ce qui, ma foi, si nous nous bornons à leur sens d’évidence, ne peut que nous amuser.
D’ailleurs nous savons tous qu’en ce moment les mots sont employés à tort et à travers en les sortant de leur concept intrinsèque.
Il en est de même de démocrate-chrétien, sociale-démocrate, voire fasciste, et d’autres exemples du même acabit.
Quand je fais mention d’un effondrement idéologique c’est que j’ai perçu depuis quelques temps que toutes ces idéologies ne représentaient plus rien, de ce qui fut la droite ou la gauche des époques passées.
Ne reste plus dès lors que celles antérieures, du XIX° siècle, dont nous pouvons percevoir plus que des esquisses: un mouvement patriotique et une bientôt scission d’avec les nationalistes chez les gilets jaunes, les anarchistes du black bloc, un mouvement démocratique, l’U.P.R., républicain dur le P.R.C.F. (de ça ses adhérents ne le savent pas encore), un retour au catholicisme encore timide, tout cela n’étant encore qu’en prémisse, ce qui est normal tant que les ombres de ce qui fut la politique du XX° siècle n’aura pas totalement disparu (le radicalisme n’eut plus de raison d’être dès qu’il y a eu la séparation entre l’église et l’état, l’Islam rentrera dans le moule comme tout le monde, mais cela montre que le nom d’un mouvement peut perdurer au-delà de son utilité).
Ces prémisses d’un retour en arrière de cette sorte, ici politique mais aussi religieux, ne peut que s’accompagner d’un ensemble de recules anthropologiques que je situerais vers le troisième tiers du XIX° siècle, c’est pourquoi Macron est-il, en ce moment, comparé à Napoléon III, ce qui donne une certains cohérence à l’ensemble, d’ailleurs des historien parlent pour cette période comme étant la première globalisation économique.
J’appelle un tel processus une rétrogression historique, ce que j’avais pressenti depuis quelques années déjà (je m’occupe de mes chevilles histoire qu’elle enflent), et elle est en ces commencements.
Nous sommes entrain de sortir d’un gouffre d’obscurantisme et nous en avons laissé tous des plumes, plus ou moins, c’est vrai.
Beaucoup de mots et de notions sont, sinon perdu, du-moins grandement égarées ou trahies, de cette utopie absurde néolibérale globalisante voulant que tout vaut tout du moment que ça puisse s’acheter, les pires imbécilités sont proférées comme relevant de la réalité, comme il en est de la délirante théorie du genre en ce minuscule exemple.
Plus que du contenu, il faut impérativement donner de la tenue aux mots, tout comme il faut donner de la tenue aux objectives observations scientifiques, et je vous avoue que pour moi c’est un travail du tous les jours.
Quand à ce qu’il en est du faux égalitarisme élitiste ayant écrasé la méritocratie républicaine, je pense que Camembert Électrique nous l’a démontré infiniment mieux que ce que j’aurais pu le faire.
Tout cela me rappelle Jaurès qui disait : » Quand on ne peut pas changer les choses , il faut changer les mots »
Je ne sais et n’oserai prétendre que le parallèle est entièrement pertinent mais le néologisme en vogue est évidemment l’écologie que je compare aux fameux plans quinquennaux ( gosplan) de l’ ère soviétique . Tous les critères me paraissent réuni : brassage politique et médiatique , planification sur le long terme , mensonges et falsification des postulats et des résultats , inefficacité des moyens mis en oeuvre , coût astronomique et au final déliquescence économique .
Bref l’europe , dans sa folie écologiste reproduit le même scénario qui conduisit l’urss à son effondrement ; on a juste changer le titre pour faire passer la pillule .
Dmitry Orlov, un ingénieur et écrivain russo-américain spécialisé dans la « collapsologie », a analysé les causes de l’effondrement de son pays natal, l’URSS, et ses conclusions ne sont pas franchement en accord avec votre analyse que je trouve, veuillez par avance m’en excuser, un peu caricaturale : https://reseauinternational.net/lempire-americain-est-deja-revolu-le-saker-interviewe-dmitri-orlov/
Les choses sont plus simples : la Russie n’a jamais eu les moyens de financer tous les pays du pacte de Varsovie, et cela a fini à la longue par la ruiner (à l’instar de la France avec son empire colonial qui lui a beaucoup plus coûté que rapporté).
Maintenant, il est clair que l’URSS a été également une dictature qui a fait beaucoup de victimes, notamment sous le règne de Staline mais cela n’a pas grand chose à avoir avec son effondrement économique. Sur le plan des purges, il me semble que c’est Mao Tsé Toung a été le champion toutes catégories en terme de nombre de victimes envoyées dans les camps de travail.
Si on additionne toutes les victimes décédées suite aux guerres, ce sont les USA qui détiennent la palme d’or depuis la seconde guerre mondiale (on ne comptera pas le génocide amérindien pour éviter d’alourdir leur dossier…).
Je voulais juste mettre en évidence que l’idéologie basée sur une imposture scientifique , qu’elle soit collectiviste ou écologiste , mène inévitablement au désastre .
https://lekiosquemedias.com/2016/02/08/le-savant-fou-de-staline-trofim-lyssenko-le-professeur-aux-pieds-nus/
lyssenkisme : …..parce qu’il s’appuyait sur des postulats faussement scientifiques en génétique, le lyssenkisme est depuis lors utilisé métaphoriquement pour dénoncer la manipulation ou la déformation de la méthode scientifique pour étayer une conclusion pré-déterminée liée à un objectif idéologique ou politique
Votre article traite essentiellement des conséquences post effondrement de l’urss mais fait fi des conséquences des plans quiquennaux qui furent tous voués à l’échec ; le lyssenkisme n’étant pas le moindre .
Amicalement .
Ah, OK ! Je comprends mieux maintenant le point de vue que vous avez développé 🙂
En effet, quand on confie les rênes d’une organisation ou d’un état à un malade mental, son fonctionnement part en vrille généralement très vite.
@theuric : Merci pour votre compliment 🙂
Je partage votre point de vue, le néolibéralisme est à l’agonie.
On connaît ses méthodes : dissoudre l’idée de souveraineté, globaliser les échanges sans régulations, mettre les peuples en compétition les uns contre les autres, tuer l’idée du « vivre ensemble », abolir les lois et donc les états en achetant les représentants des peuples, et faire prospérer grassement une petite oligarchie mondialisée.
On connait aussi ses résultats : les USA ont désormais 100 millions de pauvres qui ne croient plus au rêve américain. L’UE et l’euro sont un cauchemar dont tout le monde essaie de sortir sans l’avouer haut et fort. La France compte désormais 12 millions de chômeurs (6,5 millions officiellement). La pauvreté fait des ravages chez nous (SDF, chômeurs de longue durée, sans papiers, restaus du Coeur, Gilets Jaunes…).
Le fait que la Chine (qui a sorti de la misère 650 millions de pauvres en 40 ans) et la Russie (ruinée et quasiment pays du tiers monde il y a 20 ans) ont réussi à opérer des changements économiques remarquables sans casse sociale, explique que les chantres du libéralisme américains à court d’arguments sérieux dépensent sans compter pour décrédibiliser médiatiquement ces deux grands pays.
C’est aussi en partie ce qui explique le fait que Trump ne cesse d’attaquer la Russie et la Chine (et l’Iran, le Vénézuela et Cuba) pour des raisons purement idéologiques.
Et pourtant, qui l’eût dit, qui l’eût cru, ce sont aujourd’hui ces deux pays « socialo-communistes » qui ont le mieux réussi à éradiquer la pauvreté dans le monde.
La raison en est simple : leurs états centralisateurs contrôlent en effet en grande partie l’économie, et ont une stratégie sur le long terme dont le but est une redistribution des richesses la plus large possible, comparativement aux pays néolibéraux comme les USA qui ont laissé filer leurs industries à l’étranger pour des profits à très court-terme.
Le fait que Trump fasse à la guerre à Huawei masque mal le fait que Huawei a grossi à cause de la cupidité du management des entreprises américaines qui n’ont plus aucun patriotisme et délocalisent à tout va dans des pays à bas coûts (aujourd’hui beaucoup la Chine, un peu le Vietnam, demain le Bengladesh et le Pakistan, etc..).
Voila pour l’industrie et les sociétés technologiques.
La crise de 2008 a montré aussi l’ineptie et la corruption du système financier américain qui a escroqué les citoyens américains avec des « subprimes », a vendu leurs dettes au reste du monde, et a plongé la classe laborieuse américaine dans une telle pauvreté qu’elle en a voté Trump (un sociopathe qui gère les USA comme on gère un Kebab à Bobigny).
Depuis que le mur de Berlin est tombé, l’absence de contre-pouvoirs a entraîné les néolibéraux américains à devenir hégémoniques de façon totalement décomplexée.
Ils dépensent depuis sans compter à diaboliser tout ce qui les gêne, à espionner la planète entière (NSA, CIA, les Five Eyes, etc..), à faire des guerres de haute et de basse intensité à l’intérieur et à l’extérieur de chez eux, souvent sous faux drapeaux, et manient l’arme économique en bafouant allègrement les règles du droit international.
Le bras de fer qui oppose maintenant la Chine et les USA se promet d’être sportif (terres rares, bons du trésor, liste d’entreprises bannies, etc..). Dans le meilleur des cas, après avoir hurlé, Trump va se coucher comme il l’a fait devant la Corée du Nord.
Sinon, on va avoir le droit au déclenchement d’une énorme crise financière que tous les spécialistes prédisent depuis la fin de l’année dernière.
Je vous en prie, cher Camembert Électrique, c’est tout naturel.
J’ai, de mon coté, une vision de Mr. Trump allant à l’encontre de bien du monde, bien que je comprenne parfaitement cette position.
Il a en effet un coté Mussolinien qui me fait craindre le pire pour son pays, mais d’un autre coté, comme j’ai pu l’écrire précédemment, c’est le dernier réformateur impériale qui est le pendant inverse de Mr. Gorbatchev (c’est pourquoi l’un est vulgaire quand l’autre avait et a toujours de l’élégance).
Son programme est simple: réindustrialiser son pays à n’importe quel prix, même si, pour cela, il doive mettre au panier le système économique mondialisé.
En fait, le président U.S. est arrivé avec au moins 4 ans de retard, c’est pourquoi il n’arrivera qu’à détruire ce système sans pour cela redresser sa nation, en revanche si nous avions eu la miss Clinton, là nous aurions eu une vrai va-t-en-guerre.
Dmitri Orlov a, dans son dernier billet ( https://www.dedefensa.org/article/echec-et-mat-pour-lhegemon ), expliqué que les troupes U.S. ne peuvent plus être rapatriées, ce qui est fortement possible, c’est pourquoi, si j’ai bien compris, celles qui se baladent sur des navires dans les environs du golfe persique, sûrement en mer d’Oman, ne débarqueront pas.
Sur le même site, Dedéfensa, il y a un billet de W.S.W.S. d’obédience communiste pour nous de grand-papa qui, justement parle de l’armée U.S. ( https://www.dedefensa.org/article/lentropisation-des-forces-armees-us ),ce qui est très intéressant à deux titres, déjà de montrer l’état épouvantable de l’armée U.S. mais aussi de ce que l’existence de ce site me fais me poser la question de savoir le pourcentage des troufions étasuniens communistes (je n’exprime pas le souhait qu’ils le soient mais pose une question importante pour ce qui en sera du devenir impérial).
Ce qui trouble notre perception de notre contemporanéité c’est que de nombreux processus sont en jeu: la rétrogression historique montrée plus haut, ce miroir inversé entre deux empires, l’U.R.S.S. défunte et les U.S.A. moribond, une compulsion de répétitivité multiforme à la temporalité surtout située à la seconde guerre mondiale (en France aussi du second empire), une décomposition d’un autre empire, l’U.E.€., mal ficelé, sous direction maintenant germanique, désagrégation de ces trois empires ayant l’air de s’effectuer sous une forme semblable, monté en puissance de deux géants en réalité aux pieds d’argile, la Chine et l’Inde.
Étrangement, si nous y regardons bien sans avoir une vision ni angélique ni maléfique, les U.S.A. sont devenus maintenant un élément stabilisant en raison même de ses gesticulations puisque les puissances qui comptent, surtout la Russie, font tout pour les contenir, ce sera dès que cet empire ultime aura disparu qu’il nous faudra craindre une conflagration internationale.
En ce qui nous concerne, tout tourne désormais autour du Traité d’Aix-La-Chapelle qui a mis en branle des forces monstrueuses, imaginez ainsi que la banque Rothschild à dégagé des « liquidités » pour une somme folle, même si elle est secrète on peut vaguement la présumer, juste avant la signature de ce fameux traité (nous pouvons également facilement imaginer qu’elle ait des agents un peu partout en Europe puisque tout s’y achète et tout s’y vend).
Ceci sans compter les britanniques, les russes les polonais, voire les chinois, les indiens, les iraniens et d’autres…, qui ne doivent pas voir cette signature d’un très bon œil.
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@theuric : je partage en grande partie notre analyse.
Trump veut réindustrialiser son pays. Il a compris qu’une grande nation doit avoir une grande agriculture, et une grande industrie. Ce n’est pas en effet Wall Street, le secteur financier et quelques multinationales du secteur informatique qui a eux seuls vont pouvoir donner à manger à 330 millions de personnes. L’intention est ainsi bonne, mais son moyen pour y parvenir est totalement à côté de la plaque.
Réindustrialiser, c’est une stratégie qui prend entre 5 et 40 ans selon les filières industrielles. L’exemple de la Russie de Poutine est un cas d’école : cela lui a pris au moins 20 ans pour reconstruire le tissu industriel de sa fédération et ce n’est pas encore fini.
C’est un projet que seul un état peut mener à l’échelle d’un pays comme les USA car cela suppose de la volonté et de l’argent, beaucoup d’argent. On est donc sur du long terme, et ceci est incompatible avec les pratiques court-termistes du capitalisme de rente où les décisions se font en fonction du cours de l’action au jour le jour.
Cela suppose aussi des compétences et nécessite de faire revenir de la retraite les ingénieurs et techniciens qui ont les savoir-faire qui ont été perdus pendant le processus de délocalisation des unités de production, et ceci représente donc une difficulté supplémentaire (regardons les exemples de Boeing et de son 737 Max ou le F-35 de Lockeed-Martin pour comprendre cette perte de compétences techniques liée au départ des anciens).
Il est évident que ce n’est pas en mettant des droits de douane à tous les compétiteurs et en stoppant l’immigration que les choses vont revenir à une situation antérieure comme par magie.
Trump serait bien inspiré d’analyser la façon dont la Chine s’est débrouillée pour passer en 40 ans d’une société moyen-âgeuse à celui de nation industrielle en pointe maintenant dans beaucoup de domaines, y compris celui des NTIC (l’envoi d’un robot sur la face cachée de la lune est la démonstration éclatante du savoir faire des ingénieurs chinois; le nombre d’articles publiés dans des revues internationales prestigieuses et le nombre élevé de brevets nous indiquent que les universitaires chinois sont également en pointe aujourd’hui).
Les chinois n’ont plus besoin de copier, ils innovent à tour de bras.
Analyser la recette de ces succès en Russie et en Chine doit nous indiquer comment nous aussi en France nous devons nous y prendre pour revenir dans la cour des grands pays industrialisés dont la voix compte dans le monde.