Dans tous les collèges du Japon il existe une association – non politisée comme ce n’est pas le cas en France – rapprochant les parents et les enseignants. Cette association parents-enseignants, PTA est l’acronyme de Parents-Teachers-Association, comprend un conseil de volontaires qui gère une dizaine de comités tous dédiés à certains thèmes comme la culture générale, les évènements festifs ou encore la sécurité des élèves. L’association est financée par des cotisations mensuelles des parents. Le bureau des directeurs comprend pour chaque classe une dizaine de personnes élues par les parents et les professeurs qui sont chargées pour certains programmes gérés par les comités ad hoc d’impulser des décisions d’un caractère particulier.
Par exemple la fourniture de tablettes électroniques pour les enfants en difficulté ou handicapés a été chargée dans l’école de mes petits-enfants à un comité spécial pour trouver un appui financier extérieur comme Docomo, l’une des compagnies de téléphonie japonaises. Un autre comité organise des stages d’une journée pour les élèves qui le désirent dans une boutique commerciale du quartier. Une autre activité gérée par le PTA est le bain public. Il en existe partout dans les villes japonaises quelle que soit leur taille. Les bains publics font partie de la tradition immémoriale du pays. Il y a la partie réservée aux filles et l’autre aux garçons. Après s’être longuement savonné et douché tout ce petit monde se retrouve nu dans un bassin d’eau à une température agréable. L’association organise aussi des dîners parents-enfants au cours desquels la bière coule à gros flot, j’ai assisté à plusieurs reprises à ce type de réjouissance.
Le comité en charge de la sécurité collabore avec la police locale, les koban, et les parents d’élèves sont sollicités pour apposer sur la porte d’entrée de leur maison le logo du PTA de l’école (illustration : pipokun). Côté parents la plupart des membres actifs de l’association sont soit des mères au foyer qui n’ont donc pas d’obligations professionnelles ou des « anciens », des grand-parents d’élèves, qui se proposent volontairement pour collaborer sans en être membres, par exemple surveiller le trajet des enfants de et vers l’école. Pour les élections, puisque être membre de la direction ou de comités n’est pas obligatoire, le jour des élections tous les parents d’élèves se réunissent dans une pièce et n’en sortiront que quand ils auront réussi à élire les membres des comités nécessaires.
Il est enfin important de préciser que un samedi par mois il y a une journée porte-ouverte à l’école, évènement qui favorise la convivialité et les contacts informels entre parents entre eux, et parents-enseignants. Il est également important de préciser à nouveau que cette organisation est strictement apolitique.
Merci pour cette excellente nouvelle.
Je dis excellente nouvelle car même si le Japon peut sembler par certains côtés un pays totalitaire (je pense à son système judiciaire et pénal avec l’affaire Carlos Ghosn), c’est un également un pays qui semble éminemment démocratique avec des associations éducatives qui cohabitent de façon pacifique et intelligente centrées sur les élèves (même si la pression des résultats qu’ils endurent peu paraître énorme par rapport à ce qu’il existe chez nous en France…si on exclut less systèmes de sélection ultra-exigeants que constituent nos écoles préparatoires aux concours d’entrée aux école d’ingénieurs).
En parler à nos « chers » syndicats, d’enseignants comme de parents, voire d’élèves 🙂
Petit témoignage sympa de la vie scolaire au Japon :