C’est en partant des données brutes des estimations des températures passées à l’aide du proxy δ18O et de la quantité d’air dans les bulles emprisonnées dans les carottes de glace procurant une indication de l’altitude de la glace au moment de sa formation provenant de 5 sites de sondage au Groenland que l’évolution des températures de surface a pu être reconstruite. Ces données disponibles au public (lien) ont été filtrées en utilisant une fenêtre temporelle de 2400 ans et moyennées pour chaque 20 années entre 9700 avant l’ère présente et 1980 + 20 *. De plus l’évolution de la teneur atmosphérique en CO2 a également été obtenue au cours de l’analyse de ces mêmes carottages.
Et voici ce que cette reconstruction montre :
Il y eut entre les années – 8000 et – 4000, au moins vers 75° de latitude nord, une longue période beaucoup plus chaude qu’aujourd’hui (traits jaunes) alors que la teneur en CO2 était comprise entre 260 et 265 ppm (points bleus). Depuis – 4000 la tendance est donc au refroidissement et les carottages de glace ne mentent pas. On pourra bien se gratter l’épiderme crânien aussi longtemps que l’on voudra, il apparaît qu’il n’existe aucune corrélation entre le CO2 et l »évolution de la température de surface au Groenland …
Note. Il faut environ 20 ans pour que la glace devienne compacte. * Moyennes sur 20 ans.
http://www.iceandclimate.nbi.ku.dk/data/Temperature_reconstruction.pdf
Selon la loi de Murphy dite de l’emmerdement maximum, le refroidissement climatique devrait accompagner, peut-être à quelques années près, l’effondrement d’une l’économie monétariste mondialisée montrant, aujourd’hui, des signes inquiétants d’instabilités grandissantes.
Si j’ai bien compris les processus internes aux catastrophes, tout ce qu’il est possible de repérer ce sont, justement, l’accroissement des instabilités du système, en revanche le moment du déclenchement de la catastrophe ne peut, lui, être défini.
Ainsi un architecte peut-il décider l’évacuation d’un lieu d’habitation sans pouvoir définir la date d’éboulement du bâtiment.
Un effondrement économique de grande ampleur (de tous les flançais) est le plus souvent accompagné autant d’une hausse rapide de la mortalité de la population que de tensions politiques grandissants.
C’est pourquoi je pense que nous ne pourrons faire l’économie d’un conflit d’échelle mondiale, de huit à dix ans après le-dit effondrement, dont je situerais l’épicentre entre l’Inde et la Chine.
Tout se joue en ce moment dans l’empire U.S., même si la France est devenue le pays géostratégiquement central en raison des branquignoles qui nous gouvernent, les U.S.A. étant devenus, paradoxalement, le facteur stabilisateur des équilibres des forces géopolitiques.
dès lors, nous pouvons rajouter un troisième élément, après celui du climat et de l’économie internationale, celui de la disparition des U.S.A., ad minima en tant qu’empire, sinon en tant que nation.
« Simple » continuation des mouvements/prédominances « socio économiques » sur le moyen long terme d’Est en Ouest, certes vu avec un regard « européen » ?
Grèce/Macédoine, puis Rome, puis cités « italiennes », puis « Lotharingie », puis France/Royaume Uni, puis USA, d’abord côte Est puis côte Ouest et dans les décennies à venir traversée du Pacifique vers la Chine (puis l’Inde ?)
Et donc il y a bien, au moins au Groenland, une corrélation entre température et CO2… mais inverse 🙂
Une corrélation « inverse » ?
Une décorrélation ? Bref ça évolue pas vraiment dans le sens souhaité (désolé, je ne suis pas scientifique)
Quand deux distributions de points évoluent dans des sens opposés, on appelle cela une « corrélation négative » ou « inverse correlation » en anglais qu’on traduit souvent par « corrélation inverse ». Le coefficient de corrélation r(x,y) qui en résulte varie entre -1 et 0.
@jacqueshenry : tout cela est passionnant… je serais curieux de voir les mêmes courbes avec une échelle de concentration volumique du CO2 plus compacte afin de voir si les deux paramètres sont réellement découplés ou si l’un peut être en partie la cause de l’autre 🙂
Quelques uns sur ce site doutaient de la précision des relevés de température datant d’avant les années 1960 ou 70…alors pour les mesures « reconstituées » de plusieurs milliers d’années en arrière, ceux là doivent se taper sur le ventre !! Bon sinon à part ça dans la dernière partie qui nous intéresse , il doit manquer quelques points de CO2 non ? N’est on pas à 410ppm ?
J’ai refait le graphique en ajoutant les données qui étaient malencontreusement manquante (les données de CO2 n’allaient que jusqu’il y a 200 ans, et les données de température jusqu’en 1980) : https://imgur.com/mm5hnxt
Tout de suite, c’est autre chose. On voit bien que tant que le CO2 est stable, les températures suivent une variation essentiellement causée par les paramètres orbitaux des cycles de Milankovitch. On distingue l’optimum climatique de l’Holocène, suivi d’une lente descente qui aurait dû nous mener à un nouveau cycle glaciaire, s’il n’y avait eu le bond de concentration de CO2, dont l’effet sur les températures se voit clairement.
J’aimerais bien par ailleurs que l’on me sorte un seul papier qui attribue les évolutions climatiques (depuis la sortie de la dernière glaciation jusqu’au 18ème) en priorité au CO2 !
Un seul. Juste un.
L’échelle pour le CO2 est démesurée par rapport à celle des « anomalies » de températures. Si vous la réduisez à des proportions convenables, cela donnerait quoi ?
Si c’ est vraiment le cas merci le co2 qui nous épargne cette catastrophe absolue ! on devrait peut être commencer à l’ économiser ?
Et quand on sait que ce beau graphique est de Willis Eschenbach, le masseur californien, on est conquis par toute cette profonde science 🙂
Je ne comprends pas, j’ ai fouiné un petit peu et les courbes de température et du co2 m’ ont l’ air justes, on les trouve sous d’ autres formes avec par exemple pour le co2 le minimum aux alentours de -7000 et l’ optimum des températures entre -8000 et -4000 qu’ on retrouve ici, je ne comprends pas comment la personne que vous citez ici aurait pu manipuler ces courbes ?
La manipulation ne vient pas des données. Elles sont effectivement bonnes. La manipulation c’est de présenter, en face d’une courbe de température qui va de -8 à +4°C une courbe de concentration de CO2 dans l’atmosphère qui va de 260 à 280, c’est à dire en fait une concentration très stable. VB a déjà insisté sur ce point en updatant la courbe avec des données récentes (les concentrations en CO2 en sont actuellement à 400ppm).
La lecture « scientifique » de cette figure est de voir une évolution de température. Point final. Il n’y a rien à voir coté CO2. La lecture que voudrait en faire Willis c’est « regardez, les températures baissent alors que le CO2 augmenté, ha ha ha ».
Et dans un autre billet Willis va vouloir nous faire gober que passer de 270 à 400ppm c’est pouillème et qu’il n’y a pas de raison que ça joue sur les températures.
Et je redis ce que j’ai dit plus haut : personne, absolument personne n’a jamais relié les températures au seul CO2 sur la période qui nous intéresse ici.
Cela explique la présence de l’arbre dans la moraine du glacier d’Aletsch.
« Contrary to the earlier interpretation of d18O evidence from
ice cores, our new temperature history reveals a pronounced Holocene
climatic optimum in Greenland coinciding with maximum thinning near
the GIS margins. Our d18O-based results are corroborated by the air
content of ice cores, a proxy for surface elevation. » Vinther et al 2009
Et ?