Le prix de la survie sans carbone

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Le 29 mai 2017 s’est tenue une réunion très feutrée dans les salons de la Banque Mondiale à Washington réunissant des experts et des économistes de haut rang dont Nicholas Stern ancien économiste en chef de la Banque Mondiale et le lauréat du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Le but de cette réunion était de décider avec quelle sauce de taxes vont être cuits les contribuables des pays solvables – entendez développés – afin de se conformer aux objectifs de l’accord mondial de Paris sur le climat. Mes fidèles lecteurs peuvent aller errer sur le document préparé par la Banque Mondial et le Fond Monétaire International à ce sujet (lien en fin de billet) où ils découvriront les scenarii totalement catastrophiques qui nous attendent tous si nous ne réagissons pas le plus rapidement possible.

Cette commission auto-qualifiée « de haut niveau » a déploré que l’Europe soit à la traine en consentant de substantiels discounts aux entreprises industrielles produisant beaucoup de carbone puisqu’elles doivent s’acquitter actuellement d’une taxe carbone d’à peine 6 euros par tonne (6,71 dollars). Que les pays dits pauvres ou en grandes difficultés financières soient pour l’instant exempts de taxe carbone est un fait mais les pays développés doivent tous s’acheminer d’ici 2020, c’est-à-dire dans moins de trois ans, à une taxe d’au moins 40 dollars par tonne de CO2 émis dans l’atmosphère et 80 dollars ce serait encore mieux pour aller dans la bonne direction d’un contrôle à moins de deux degrés d’augmentation des températures moyennes au sol, l’objectif de la COP21. Pour tous ces experts il est déplorable que les USA ne se plient pas à ces exigences, l’opinion publique, en dehors de la Californie, et les entreprises y étant fermement opposées, redoutant un accroissement massif du chômage dans un pays où déjà près de 100 millions de personnes sont sans emploi ou ne profitent que d’emplois précaires. Je rappelle à ce sujet que 40 millions d’Américains ne survivent que grâce aux aides alimentaires fédérales.

La Commission « de haut niveau » préconise une taxe carbone de 100 dollars par tonne d’ici 2030 au plus tard !

Je me suis donc amusé à calculer les répercussions d’une telle taxe sur les consommateurs y compris les automobilistes, car eux aussi paieront cette taxe incluse dans le prix des carburants comme c’est déjà le cas pour certaines compagnies aériennes comme AirFrance-KLM qui inclut une taxe carbone du kérosène dans le prix du billet d’avion. Une tonne de gaz naturel, soit l’équivalent en carbone de 5 barils de pétrole (approximativement et le calcul est plus simple)) produit à la combustion 2,6 tonnes de CO2. Au jour d’aujourd’hui 5 barils de pétrole coûtent 250 dollars et permettent de récupérer 4,4 barils d’essence. Si une taxe carbone est instituée sur les carburants, dans l’hypothèse basse de 40 dollars par tonne, le prix des carburants se renchérira de 56 dollars par tonne produite, soit déjà plus que le prix actuel du marché de gros des produits raffinés ! Dans l’hypothèse haute préconisée par les experts d’une taxe de 100 dollars par tonne de carbone émis, ce prix se renchérira de 140 %. En d’autres termes le consommateur n’aura pas d’autre choix que de payer le litre d’essence 2 fois et demi plus cher. Toujours selon ces experts en la matière les compagnies d’électricité n’y échapperont pas et répercuteront les coûts sur le kW vendu en gros ou au détail car tout le monde sera concerné par le réchauffement du climat inéluctable si personne ne fait rien et continue à polluer allègrement. On comprend dès lors que le Président américain Donald Trump émette quelques doutes au sujet de ces élucubrations de financiers apatrides totalement déconnectés de la réalité quotidienne qui voyagent avec un passeport diplomatique le plus souvent en jets privés. Voilà très approximativement ce que nous réservent la Banque Mondiale et le FMI au sujet du climat … Nous allons tous être piégés et plumés comme des dindons !

Liens : https://leadership/report-of-the-highlevel-commission-on-carbon-prices/ en anglais et en français.

4 réflexions au sujet de « Le prix de la survie sans carbone »

  1.  » Nous allons être plumés comme des dindons » : les financiers apatrides devraient anticiper qu’un jour le dindon n’a plus de plumes. La promotion du développement durable n’est pas durable.

  2. Bonjour,
    Juste pour souligner que : « au jour d’aujourd’hui » n’est pas français.
    ‘Hui’ signifiant déjà que c’est le jour présent.
    Aujourd’hui signifie donc ‘à ce jour’.

    Amicalement
    Gus

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