À Davos la COP21 a eu ses moments de gloire mais pas vraiment comme les idéologues du climat pouvaient s’y attendre. La réunion de Davos n’est, en effet, pas une mascarade. Des gens sérieux ayant les pieds sur terre, une main dans leur poche-portefeuille et l’autre sur leur coffre-fort s’y retrouvent pour discuter de choses sérieuses et non pas de rêvasseries inutiles sur des évènement éloignés dont personne n’est vraiment convaincu qu’ils arriveront effectivement, je fais allusion à l’hypothétique changement du climat vers le chaud. Pour les invités à cette réunion très particulière il faut du concret et c’est dans ce registre qu’ils ont débattu plutôt brièvement de ce climat.
La première évidence qui a fait perdre toute crédibilité aux énergies renouvelables est l’effondrement récent du prix du baril de pétrole. L’évolution de ce prix n’est pas seulement le résultat de sombres manoeuvres de l’Arabie Saoudite ou la conséquence de la surabondance des huiles de roche mère nord-américaines mais aussi et surtout de la récession économique globale. Les énergies alternatives dites renouvelables sont devenues tout d’un coup beaucoup trop coûteuses pour envisager, pour le moment à court terme, leur développement frénétique comme cela était conseillé à l’issue de la COP21. Ce n’est pas moi qui le dit mais Nariman Behravesh, chef économiste du cabinet britannique IHS ( https://www.ihs.com/index.html ).
Les objectifs de la COP21 ont été revus à la baisse à Davos. On ne parlait plus de 2 degrés mais au mieux de 1,3 degré, un objectif jugé suffisant pour éviter la fonte des glaces du Groenland. On ne sait pas trop comment les débatteurs de Davos en sont arrivés à cette conclusion, je parle des glaces du Groenland. Pour Patrick Pouyanné, CEO de Total, il faut que le prix des énergies renouvelables diminue drastiquement sinon ce ne sera pas tenable économiquement. Un grand effort de R&D doit donc être consenti y compris par les compagnies pétrolières. C’était un évident coup d’oeil vers des aides gouvernementales par ces temps de vaches maigres de toutes les majors du pétrole et du gaz …
Pouyanné, encore lui, est monté au créneau pour que soit instituée rapidement une « taxe carbone » du genre 40 dollars la tonne qui suffirait pour changer radicalement les habitudes (mauvaises pour le climat) des consommateurs finaux mais aussi du monde industriel. Il faut admirer la couleur idéologique de telles déclarations !
La Miss Christina Figueres, responsable en chef du climat à l’ONU et par voie de conséquence la cheffe en haut lieu de l’IPCC a déclaré, droite dans ses bottes d’idéologue (vendue aux causes de Greenpeace), qu’il fallait absolument développer les capacités d’absorption naturelles du carbone. On ne sait pas trop à quoi elle pensait puisque très peu de documents officiels seront issus de cette réunion. On peut penser par exemple à la plantation de palmiers à huile en lieu et place des forêts équatoriales humides. Il est en effet prouvé que ces arbres capturent infiniment plus de carbone que l’entrelacs végétal d’une forêt équatoriale abandonnée à son destin naturel avec en prime des émissions de méthane dues à la fermentation des débris végétaux !
Dans le plus pur registre financier, les assureurs, dont la LLoyd’s, se sont alarmé de l’ « inaction climatique » qui pourrait conduire le secteur vers de graves difficultés en raison de l’accroissement des catastrophes naturelles prédites par l’IPCC. En quelque sorte du cousu-main. Quant aux quelques représentants des deux grands pays d’Asie, l’Inde et la Chine, ils ne veulent pas entendre parler de réduction d’émissions de carbone avant les années 2030, dixit Kenneth Hersh, CEO de NGP Energy Capital ( http://www.ngpenergycapital.com/ ). Pour lui, et il sait de quoi il parle, la demande mondiale en énergie progressera encore durant les trente années à venir en particulier dans les grands pays émergeants.
Bizarre, on avait cru que la COP21 avait été un franc succès pour Laurent et Ségolène ?
Sources partielles : Bloomberg et World Economic Forum