C’est en lisant le Guardian, un journal en ligne totalement gratuit qui me sert parfois de source d’inspiration, que j’ai découvert l’incroyable manœuvre de désinformation de la revue scientifique Nature consistant à mettre en accès libre un papier scientifique qu’on ne pourrait pas se procurer normalement sans payer un confortable écot de l’ordre de 15 à 30 euros, c’est selon l’option choisie, location ou achat. L’article en question intitulé « Critical insolation-CO2 relation for diagnosing past and future glacial inception » et émanant de l’institut de recherche sur l’impact climatique de Postdam reconstruit à l’aide de modèles mathématiques – encore eux – les âges glaciaires passés en liaison avec la teneur atmosphérique en gaz carbonique. Je traduis le titre pour mes lecteurs non anglophones : Relation critique entre insolation et CO2 pour déterminer l’initiation passée et future des âges glaciaires ( doi : 10.1038/nature16494 ), tout un programme.
Le gros problème de cette modélisation est la négation de la variation de la teneur en CO2, d’origine humaine ou naturelle, en fonction de la température moyenne de la planète : par le passé cette teneur a toujours chuté après l’initiation d’une période froide et a toujours augmenté après l’initiation d’une période chaude. Cette observation vérifiée par les carottages des glaces tant au Groenland que dans l’Antarctique est tout simplement ignorée dans cette modélisation réalisée dans le seul but de brouiller habilement les cartes. D’après le Docteur Ganopolski, l’un des auteurs de l’article, les prévisions incontestables de la mécanique céleste devraient conduire la planète vers une refroidissement imminent. Comme cela a été le cas dans le passé l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l’écliptique est en effet sensiblement identique à celle qui précéda des périodes glaciaires passées.
Les superficies enneigées au nord du 65e parallèle devraient être propices à l’arrivée d’un nouvel âge glaciaire. Or, d’après Ganopolski, il n’en sera rien car le CO2 (avec son effet de serre bien connu mais jamais prouvé) nous protège de cette calamité.
Dans le registre de l’alarmisme, les modélisateurs de cet institut allemand en rajoutent plusieurs couches : l’activité humaine a complètement perturbé les alternances des périodes de climat froid et de climat chaud et cet effet sera sensible sur le long terme … y compris après la disparition de l’espèce humaine. Puis c’est le délire complet de la part de « spécialistes » commentateurs de cet article et contactés par le Guardian. Le Docteur Michel Crucifix, professeur à l’Université catholique de Louvain, que j’ai contacté pour lui préciser ses allégations mensongères divulguées au Guardian, m’a communiqué des articles scientifiques à l’appui de ses commentaires qui sont des dissertations théoriques basées sur des modèles mathématiques – encore eux – loin d’être convaincants.
Quand un scientifique, en l’occurence le Docteur Crucifix, déclare, je cite : « Cette étude renforce les évaluations précédentes montrant que l’empreinte collective de l’humanité sur la Terre s’étend déjà au delà de tout futur imaginable pour notre société ». Il s’agit donc bien d’une grosse piqûre de rappel pour qu’on n’oublie surtout pas la COP21 qui sera suivie d’une COP22 à Marrakesh en novembre 2016 – il fera plus chaud qu’à Paris. Mais quand ce scientifique déclare ensuite, droit dans ses bottes, je cite toujours, que « en fait, la demi-vie moyenne du CO2 dans l’atmosphère est de l’ordre de 35000 ans. Par conséquent, le CO2 anthropogénique sera toujours dans l’atmosphère dans 50000 ans et même 100000 ans, ce qui sera suffisant pour éviter une nouvelle glaciation ».
J’ai écrit un billet sur ce blog parfaitement documenté qui précise que les analyses isotopiques prouvent sans ambiguité que le CO2 ne perdure pas plus de 5 ans dans l’atmosphère (voir le lien) or ce monsieur qui s’est probablement auto-proclamé un genre de Nicolas Hulot à la sauce belge doit évoluer dans les milieux écolos pour avoir été contacté par le Guardian et répandre des informations pseudo-scientifiques totalement erronées. Le Docteur Crucifix se trompe tout simplement d’un facteur dix-mille, c’est très fort et ça passe encore mieux. Comme je l’ai relaté dans le billet cité en lien, la demi-vie du CO2 dans l’atmosphère n’est au mieux que de 5 années.
Dans leurs modélisations ubuesques, les chercheurs allemands ont oublié un facteur essentiel : quand le climat se refroidit l’eau des océans dissous plus de CO2 (et d’oxygène) et quand le climat traverse une période « chaude » comme au XIe siècle et plus récemment au cours du XXe siècle, les océans « dégazent » selon la loi de Henry et le taux de CO2 atmosphérique augmente pour le plus grand bénéfice de la végétation. Ces scientifiques dont je mets en doute la valeur prétendent que les excès de CO2 liés aux activités humaines vont nous permettre d’échapper au prochain épisode glaciaire. Du grand n’importe quoi ! L’effet de serre du gaz carbonique n’a jamais été prouvé pour la simple raison qu’il ne peut exister pour des raisons en particulier spectrales. Les changements climatiques sont, certes, influencés par les variations de l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre et de la précession des équinoxes – les cycles dits de Milankovitch – mais il est impossible de nier l’influence de l’activité magnétique du Soleil sur le climat, ce que font allègrement tous ces prétendus climatologues d’opérette.
Ce pamphlet mis en accès libre à dessein par les éditeurs de Nature est une escroquerie de plus parmi bien d’autres qui non seulement répand de fausses informations mais a aussi pour effet contraire de décrédibiliser la vraie science et c’est bien regrettable.
Sources : theguardian.com, article écrit par Damian Carrington, un activiste « réchauffiste » bien connu : http://www.theguardian.com/environment/2016/jan/13/fossil-fuel-burning-postponing-next-ice-age
Et aussi : http://www.uclouvain.be/michel.crucifix
https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/11/11/cop21-le-cas-du-co2-revisite/
Illustration : véhicule garé au bord de la rivière Niagara à Buffalo,NY le 12 janvier 2015