J’ai relaté une étude de la Banque Mondiale montrant l’influence du développement favorisé par l’abondance en énergie et le recul du taux de naissances concomitant. Ce recul n’est pas une conséquence de l’abstinence sexuelle mais l’usage répandu des techniques anticonceptionnelles qui ne cessent d’évoluer pour aboutir, entre autres progrès, vers une diminution de la pollution des rivières et des lacs par les produits anticonceptionnels qui ne se dégradent que très lentement dans le milieu naturel (voir le lien sur ce blog). La recherche s’oriente donc vers une diminution des doses d’anticonceptionnels et des alternatives non chimiques ou en tous les cas n’étant pas susceptibles de polluer massivement les milieux naturels. Et pour ce faire de nouvelles approches sont sur le point de supplanter la pilule ou les gels spermicides.
Les anneaux contraceptifs. Ce sont des anneaux en polymère souple contenant des quantité infinitésimales d’éthinyl estradiol et d’un analogue de ce dernier qui sont placés au fond du vagin à la fin des règles et qui restent en place durant les trois semaines suivantes. Normalement la femme ne ressent pas sa présence mais le site de Nuvaring ne précise pas si l’homme est affecté par la présence de ce corps étranger lors des rapports sexuels. Comme on peut l’apprécier sur l’illustration ( http://www.nuvaring.com/consumer/ ) il ne s’agit pas d’un tout petit objet anodin. Les doses relarguées sont très faibles de l’ordre du milliardième de gramme chaque jour et cette technologie respecte donc l’environnement. L’absorption directe par la muqueuse vaginale optimise l’effet des antiœstrogènes et de ce fait ces « nano » doses sont efficaces à plus de 98 % pour prévenir une grossesse selon les premiers résultats des essais cliniques en phase 3. Si le Nuvaring est autorisé ce sera le premier anticonceptionnel entièrement sous le contrôle de la femme, durant presque une année, à condition toutefois de l’ôter du vagin durant les règles, et totalement réversible avec des effets secondaires mineurs. Toutefois comme avec tous les antiœstrogènes, la cigarette est fortement déconseillée.
Le bon vieux préservatif pour les hommes a encore une longue carrière devant lui mais la recherche notamment financée par la Fondation Bill & Melinda Gates s’oriente vers des préservatifs pour femmes plus simples d’emploi, munis d’un applicateur réutilisable et capables de s’adapter à la configuration anatomique du fond du vagin afin d’atteindre une efficacité de protection de 95 % sans que sa présence puisse perturber l’homme ni entraver le plaisir de la femme. Pour les hommes, en dehors du préservatif, les travaux de recherche s’orientent vers une pilule à usage oral ou des gels contenant des analogues de la testostérone inhibant la spermatogenèse. Les essais cliniques sont laborieux dans la mesure où il faut non seulement pouvoir apprécier les effets secondaires sur la libido de l’homme mais également tester la réversibilité de ces produits. Il en est de même pour les gels injectés dans les canaux déférents ( http://www.parsemusfoundation.org/learn-more-about-vasalgel/ ) et obstruant ces derniers et dont la présence est réversible avec l’injection sans intervention chirurgicale d’un autre gel dissolvant le premier. Les essais cliniques sont toujours en cours pour déterminer la réversibilité de ce traitement sur la spermatogenèse qui est considérée comme définitivement stoppée par la vasectomie.
Reste le stérilet adopté par de nombreuses femmes. L’efficacité des stérilets n’est plus à démontrer et ils ont été miniaturisés. La forme la plus courante est celle d’un T en matière plastique partiellement recouvert de cuivre, un métal toxique pour les spermatozoïdes. Les cas d’expulsion à la suite de contractions de l’utérus durant les règles restent rarissimes mais il faut encore un suivi médical dans la mesure où ces « accessoires » peuvent être à la longue douloureux, favoriser des règles anormalement abondantes ou encore occasionner des infections de l’utérus. Enfin, la pilule du lendemain peut être évitée en cas de doute par la pose d’un stérilet genre ParaGuard dans les 5 jours suivant un rapport sexuel. Pour conclure les stratégies anticonceptionnelles ont peu évolué sinon dans le sens de la diminution considérable des doses d’anticonceptionnels depuis que cette approche a été développée au cours des années 1970.
Source : U.S.News