Il y a eu les pigeons voyageurs pendant la guerre de 14, les pigeons qui s’aimaient d’amour tendre, il y a toujours les pigeons de la Place Saint-Marc à Venise qui font partie de l’image d’Epinal de cette ville, mais au fait, y-a-t’il des pigeons à Epinal, probablement comme dans beaucoup de villes d’Europe. Car ces oiseaux mangeurs de détritus pullulent dans les villes et plus ils sont nourris plus ils se multiplient. Certaines villes tentent à grands frais de contrôler leur population comme Paris avec la collaboration active du Muséum d’histoire naturelle (CRBPO : http://www2.mnhn.fr/crbpo/) mais à Amsterdam, c’est une toute autre histoire !
Partant du fait que le pâté de pigeon a toujours été un mets délicat, y compris pour les rois, et que le pigeon urbain ( Columba livia ) est venu des campagnes où il n’est plus pourchassé vers les villes où il contribue efficacement au nettoyage des terrasses de restaurants, sa valeur nutritive ne peut donc pas faire de doute. Après tout, le pigeon abondamment nourri par des catoles en mal d’indulgences au sens religieux du terme qui, ne trouvant pas de réconfort auprès des humains, tentent de racheter leur âme noircie par leurs turpitudes passées en nourrissant ces volatiles dans les jardins du palais du Luxembourg à Paris avec force graines achetées à prix d’or et des morceaux de pain Poilane, donc ce pigeon représente une source de nourriture saine et pourquoi ne pas l’exploiter !
Les pigeons considérés comme une vermine à Amsterdam sont donc contrôlés et périodiquement exterminés par les services municipaux dédiés à cette tâche particulière. Ils sont revendus à une compagnie locale qui se charge de les abattre dans les règles puisqu’ils sont attrapés vivants avec des filets ou des pièges appropriés et proprement transformés en pâtés qui se retrouvent dans les bons restaurants de la ville. L’un de ces transformateurs de pigeons traite plus de 1000 pigeons chaque année et ce n’est qu’un début. Les pâtés en question ont été analysés par des laboratoires indépendants et assermentés et aucun produit toxique ni parasites n’ont pu être décelés car selon les dires de certains Bataves, les pigeons des villes seraient plutôt mieux nourris que les pigeons des campagnes, c’est dire ! Et puis après tout, ces pigeons mangent parfois des détritus mais que font les crevettes, les homards et les poissons-chats dans la mer, la même chose en pire et on ne se pose pas de questions !
Source et illustration : Forbes