Si la dendrochronologie et l’analyse des carottes glaciaires sont des sciences exactes, l’interprétation des résultats obtenus peut ne pas être tout aussi exacte. La dendrochronologie consiste à analyser très finement les cernes des troncs d’arbre et pour ce faire les meilleurs spécimens d’arbres sont ceux que l’on trouve en altitude dans des zones du globe où l’altitude et la pluviométrie sont telles que la croissance des ces arbres permet de remonter le temps. Les plus connus sont les pins bristlecone que l’on trouve dans les montagnes de la Sierra Nevada et de la Coastal Range en Californie à des altitudes allant jusqu’à 3500 mètres. Ces arbres qui ne ressemblent d’ailleurs pas à des arbres mais plutôt à de gros buissons sont parfois vieux de plus de 6000 ans et ils sont toujours en vie, autant dire qu’il s’agit d’un matériel de choix pour tenter de corréler l’épaisseur des cernes avec les variations du climat. Plus le temps est clément plus les cernes sont épais et vice-versa. On a pu corréler ces études avec les données obtenues par carottage des glaciers du Groenland ou de l’Antarctique pour tenter d’obtenir une bonne image des variations climatiques au cours des siècles et même des millénaires passés.
Ce dont on s’est rendu compte c’est l’incidence non négligeable des éruptions volcaniques sur la croissance de ces arbres car qui dit éruption cataclysmique dit aussi obscurcissement de l’atmosphère par des aérosols et des poussières pendant une durée déterminée, veut aussi dire une croissance ralentie des arbres pendant les quelques années suivant cette éruption. Par exemple l’explosion du Kuwae au Vanuatu en 1452, dont il ne reste que quelques îlots désolés appelés les Sheperds (Mataso, Tongariki ou encore Buninga) fut l’une des plus importantes de ces 5 siècles passés et aurait dit-on provoqué une famine y compris en Europe qui précipita la chute de l’Empire de Constantinople. Pour situer l’ampleur de cette catastrophe on estime, d’après les carottes glaciaires, que 90 kilomètres cube de cendres et de poussières ont été éjectés dans l’atmosphère à haute altitude avec 500 millions de tonnes d’acide sulfurique. Et effectivement cette éruption particulièrement puissante affecta la croissance des bristlecone pines de la Sierra californienne pendant près de 16 années consécutives à plus ou moins quelques années près. Mais le climat redevint après cet épisode normal, jusqu’à l’éruption suivante …
Le problème c’est que depuis disons l’an 1200 il y a eu au bas mot une grosse trentaine d’éruptions volcaniques notoires mais toutes n’ont pas affecté le climat comme le Kuwae. Les chroniques parlent d’années sans été en 1785 (explosion du Laki en Islande) ou 1815 (explosion du Tambora) avec un retour rapide à la normale en moins de cinq ans. Certes, l’explosion du Laki aurait provoqué des disettes qui ont été la cause primaire de la révolution française mais sans autres preuves formelles puisque justement la dendrochronologie n’a pas laissé de traces de ces deux éruptions exceptionnelles comme d’ailleurs celle du Krakatoa en 1883. Si on peut affirmer que la dendrochronologie est une science exacte elle est aussi entachée d’incertitudes et l’absence de perturbation de la croissance des arbres peut tout simplement dire que d’autres facteurs ont oeuvré dans un sens opposé. Toutes ces incertitudes prises en compte, avec également la reconstitution des cycles d’activité solaire avec l’évaluation du béryllium 10 dans les stalagmites et les sédiments, ne permet pas de conclure ni dans un sens ni dans un autre d’une modification durable du climat après une éruption volcanique et ce quelque soit son importance.
Malgré tout, les climatologues sensés prédire l’avenir se sont intéressé de très près à la dendrochronologie pour étayer leurs hypothèses et rejeter tout effet du soleil sur le climat de la Terre. Ils ont comme pour leurs prédictions pour le moins fumeuses du climat à venir à l’aide de modèles sophistiqués « bidouillé » les résultats pourtant clairs et nets amassés sur tout un échantillonnage d’arbres dispersés entre la Chine, la Sibérie, l’Europe du Nord ou la Californie, pour finalement éliminer l’incidence de l’activité solaire sur la croissance des arbres. Ils ont réalisé des modélisations pour faire ressortir ce qui s’était non pas réellement passé mais ce qu’ils attendaient pour valider les simulations du climat à venir. Pour arriver à atteindre ce type de résultat, il suffit de partir d’un temps zéro « arrangeant » et à se référer à une moyenne également « arrangeante » qui pour une raison inexpliquée a été choisie comme étant la moyenne des températures observées ou déduites d’autres données entre les années 1450 et 1850. Si cette moyenne de référence avait été choisie pour les températures des années couvrant la période 1200-1900, le résultat aurait été totalement différent. Avoir choisi 1450 et 1850 n’est pas un effet du hasard puisque ces dates excluent le réchauffement climatique médiéval considéré comme une anomalie par ces climatologues d’opérette mais englobe les minima de Maunder et de Dalton, que des bons plans pour biaiser l’analyse des données de dendrochronologie et faire ressortir en les amplifiant les cycles de forte activité solaire qui se sont succédé depuis le début des années 50 et qui ont pris fin il y a dix ans. Ca s’appelle de l’honnêteté scientifique à l’état pur !
Le pire dans cette histoire c’est que de telles foutaises ont été publiées dans Nature par des géophysiciens de l’Université d’Edimbourg. Comme on dit, il ne faut pas scier la branche de l’arbre sur laquelle on est assis, en d’autres termes si ces climatologues auto-proclamés reconnaissaient qu’ils ont tort et qu’en réalité c’est bien le soleil qui dirige tout sur Terre avec une influence momentanée des volcans mais certainement pas durable, ils se retrouveraient au chômage. Car des explosions volcaniques comme celles du Salamas (1257, dix fois plus puissante que celle du Pinatubo en 1991), du Santorin en 1650 qui éjecta 60 km-cube de poussière ou du Santa Maria et de la Montagne Pelée en 1902 n’ont laissé aucune trace dans les cernes des arbres, pas d’explication … Mais qu’à cela ne tiennent, ce sont maintenant les volcans qui modifient le climat avec leurs centaines de millions de tonnes d’acide sulfurique et de poussières et le soleil n’y est pour rien.
Source : Eurekalert et Nature, illustrations Wikipedia (volcan Redoubt, Alaska et bristlecone pine, Sierra Nevada) Pour les anglophones, ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=4zOXmJ4jd-8
Coucou … je me permet de remettre une couche.
Tous les climatologues savent et disent que le climat est lié à l’activité solaire. D’ailleurs, quelle est la source de chaleur quasi unique sur terre ? Je vous le donne en mille : le soleil (faisons abstraction de la chaleur interne, négligeable).
Donc, oui, tous les climatologues disent que la variation de l’activité solaire (et la distance terre soleil, qui heureusement varie peu et lentement) est responsable de variation du climat.
Tenez, un exemple : si le soleil s’éteint demain, la température chutera dramatiquement et instantanément. Alors, CQFD ?
Non, car une partie de l’énergie reçue du soleil est rejetée dans l’espace, soit directement, soit sous forme de rayonnement infrarouge. Et c’est le bilan (énergie reçue – énergie réémise) qui, finalement, est responsable d’une augmentation ou d’une diminution de la température.
D’ailleurs, si l’énergie solaire n’était pas réémise, la terre s’échaufferait inexorablement, jusqu’à atteindre une température totalement invivable ! Donc, lorsqu’on observe une stabilité de la température terrestre, cela signifie que la quantité d’énergie réémise par unité de temps est égale à la quantité d’énergie reçue (du soleil).
Or, l’effet de serre fait diminuer énergie réémise par unité de temps, donc fait augmenter la température terrestre.
Les nuages volcaniques en revanche (et plus généralement, les aérosols), renvoient une partie des rayons solaires, donc sont responsables d’une augmentation de l’énergie réémise. Il ont donc tendance à faire baisser la température terrestre. L’étude des volcans n’est donc pas du tout destinée, comme vous le sous-entendez, à noyer le poisson en faisant diversion. C’est un élément à prendre en compte. Car, l’honnêteté scientifique nécessite de prendre en compte l’ensemble des facteurs pertinents, ce que font tous les climatologues sérieux.
Alors, personne ne dit et personne n’a jamais dit que le soleil n’avait rien à voir dans le climat. Il faudrait être sacrément incompétent ou malhonnête. Mais, sur les 30 dernières années, l’activité solaire plutôt baissé alors que la température a augmenté.
Pourquoi ? Je vous laisse conclure.