J’avais très envie d’écrire un billet sur l’Arctic Sunrise, le bateau de Greenpeace qui a été arraisonné par l’armée russe, manu militari selon une dépêche d’agence, et dont l’équipage est passible de 15 ans de prison pour piraterie, mais j’ai changé d’avis et je voudrais parler des statines qui induisent des désordres cognitifs. Contrairement à ce que l’on croyait, plus précisément les grandes compagnies pharmaceutiques dont Pfizer, les statines traversent la barrière cérébrale et vont perturber le métabolisme du cholestérol dans le cerveau, un organe très demandeur en ce métabolite pour remplir diverses fonctions dont la myélination neuronale impliquée dans la consolidation de la mémoire. L’étude non sponsorisée par les groupes pharmaceutiques a été réalisée sur des rats auxquels qu’on a soumis à des tests d’apprentissage et de mémorisation standardisés en cours de traitement avec deux statines parmi les plus utilisées, l’atorvastatine et la pravastatine. L’atorvastatin a permis a Pfizer de réaliser un chiffre d’affaires de 125 milliards de dollars depuis son autorisation de mise sur le marché et la vente de ce produit tombé dans le domaine public est toujours prescrit à des centaines de millions de personnes. L’autre statine étudiée, la pravastatine (Pravachol ou Selektine) également dans le domaine public mais toujours produite majoritairement par Brystol-Myers Squibb n’a rapporté à ce laboratoire et à Sankyo Pharma la modique somme de 1,3 milliards de dollars, mais bon, on ne va pas les plaindre. La pravastatine est soluble dans l’eau, donc dans le plasma sanguin alors que l’atorvastatine est plutôt soluble dans les graisses ce qui peut expliquer l’effet de la pravastatine sur les fonctions cognitives car cette molécule franchirait plus facilement la barrière cérébrale. L’atorvastatine ne semble pas, selon cette étude parue dans PlosOne, perturber les fonctions cognitives. Bref, on ne sait pas trop quoi en penser d’autant plus que Pfizer a financé l’un des participants de l’étude. Ce qu’il resterait à démontrer est l’effet des statines sur la disponibilité du cerveau en cholestérol puisque l’essentiel de sa synthèse se situe dans le foie car les observations sont parfois contradictoires dans la mesure où les statines perturbent également le taux de lathostérol dans le liquide céphalo-rachidien, ce lathostérol étant un indicateur de la synthèse du cholestérol dans le cerveau. Or les statines inhibent en amont la synthèse de l’acide mévalonique, précurseur de la synthèse des stérols mais aussi de l’hémoglobine et de l’ubiquinone, un cofacteur important dans le métabolisme général. Que l’atorvastatine n’aie pas d’effet sur les fonctions cognitives, car ne franchissant pas la barrière cérébrale ne signifie en rien que ce produit soit anodin en comparaison de la pravastatine. Il reste que l’usage des statines est loin d’être sans dangers et doit être entouré de précautions et ce n’est pas parce l’on est sous traitement avec des statines qu’on est autorisé à faire des excès alimentaires car les statines sont des poisons métaboliques aux effets secondaires multiples dont une diminution du taux d’hormones sexuelles, progestérone et testostérone qui dérivent du cholestérol.