La réunion du G7 de Toronto marque le début officiel de l’intoxication mondiale climatique. Il y avait en réalité 8 participants car l’Europe était représentée en tant qu’entité politique par Jacques Delors, président de la Commission Européenne. La France était quant à elle représentée par François Mitterrand et la Grande-Bretagne par Margaret Thatcher. Comme pour toute réunion de ce genre, il ne se passa pas grand chose, sinon de vagues décisions en matière de coopération économique internationale. En réalité, comme pour toute réunion mondaine de ce genre il y avait parallèlement des meetings informels réunissant des politiciens, des activistes, des lobbyistes et ONG de tous bords. C’est au cours de ce sommet que fut adopté le fameux concept de développement durable.
Le ver était dans le fruit …
Une fois que les chefs d’Etat et leurs escouades de courtisans retournèrent dans leurs pays respectifs, dans la même ville de Toronto se déroulait un genre de meeting informel sur le climat sponsorisé par le gouvernement canadien. L’un des intervenants présenta une simulation réalisée à l’aide de modèles mathématiques indiquant que si la production de CO2 continuait au rythme observé, la concentration de ce gaz doublerait à la fin du XXIe siècle entrainant un réchauffement de 3 degrés et une élévation du niveau des mers de 60 cm. Les congressistes furent terrifiés par cette déclaration inattendue et c’est depuis ce non-évènement que l’écologie politique s’est développée. En effet, en 1992, à la conférence de Rio de Janeiro sur le climat, les Nations-Unies créaient la Framework Convention on Climate Change qui fut abondée cinq ans plus tard à Kyoto (1997) où des décisions drastiques furent décidées : réduction autoritaire des émissions de gaz à effet de serre (CO2, CFCs et méthane) d’au moins 5 % depuis cette date à 2012 par les 40 pays participant au fameux « protocole de Kyoto ».
Le ver commençait à manger le fruit !
Le concept de taxe carbone et de quota de carbone prenait forme. La publication et la sortie du film d’Al Gore « An Inconvenient Truth » couronné avec l’IPCC (Inter-Governmental Panel on Climate Change, en français GIEC) du prix Nobel de la Paix en 2007 (on croit rêver rétrospectivement) acheva de formater les citoyens de la planète et les gouvernements sous la pression constante du lobby des écologistes et des pseudo-climatologues. Il faut tout de même noter que les experts en science climatique souvent auto-proclamés et membres de cette espèce de secte subventionnée avec nos impôts qu’est le GIEC ont toujours pris la précaution oratoire et scripturale d’accompagner leurs déclarations de termes du genre « very likely », traduit en français ça donne « très probable », mais ils travaillent dur pour que cette probabilité devienne une réalité économique et politique incontournable ! Le principe du développement durable conduit au cours de ces années, depuis le sommet de Rio, au développement massif des énergies dites renouvelables et non susceptibles d’aggraver la situation du CO2 dont le taux atmosphérique suit la fameuse courbe en crosse de hockey.
L’exemple du Japon est particulièrement riche d’enseignements. A la suite de l’accident nucléaire de Fukushima-Daiichi suite au tsunami du 11 mars 2011, le Japon, qui s’était engagé à réduire en 2020 ses émissions de CO2 de 25 % par rapport à 1990 en tablant essentiellement sur le développement de l’énergie nucléaire devant atteindre, en 2019, 41 % de la production électrique nationale a revu sa copie. Au mieux, dans les deux années à venir seulement une dizaine de réacteurs nucléaires seront remis en service. Le Japon a quitté le protocole de Kyoto et ne s’impose plus aucune « contrainte carbone » sur la période 2013-2020 prévue par le protocole de Kyoto comme les USA, la Russie et la Nouvelle-Zélande. Par 40 degrés à l’ombre cet été à Tokyo (la canicule a fait plus de 100 morts) aucune voix s’est élevée pour incriminer « le changement climatique », le gouvernement de Shinzo Abe a institué le silence radio sur les questions environnementales (il a raison) en se focalisant sur l’économie. Mais la situation énergétique du pays n’est pas pour autant satisfaisante car elle entraine une déficit commercial abyssal en raison des importations massives de méthane liquéfié, de pétrole et de charbon. Qu’en est-il du développement durable au Japon ? Dans un pays où les risques cycloniques sont avérés, l’implantation de grandes fermes de moulins à vent est peu probable d’autant plus que les Japonais sont très attachés à l’esthétique des paysages de leur pays. L’hydroélectricité n’est pas non plus envisageable à grande échelle en raison des risques sismiques, il ne reste donc que l’esprit citoyen de chaque Japonais qui devra sacrifier son pouvoir d’achat pour améliorer l’isolation de sa maison, opter pour un système de chauffage (au gaz) plus performant et éventuellement installer des panneaux solaires sur son toit pour produire de l’eau chaude à défaut d’électricité. Il aura fallu une catastrophe industrielle pour que ce pays retrouve une certaine lucidité car le gouvernement actuel est clairement favorable au rétablissement d’au moins une partie du parc nucléaire (certains réacteurs sont quasiment neufs) et de son développement à terme en raison de la facture énergétique actuelle intenable risquant de mettre à mal la politique économique du Premier Ministre.
Le fruit est tombé !
Inspiré librement d’un article du Japan Times