Le sucralose, constituant de l’édulcorant appelé Canderel, deuxième édulcorant non calorique du marché après l’aspartame est un saccharose tri-chloré dont le pouvoir « sucrant » est plus de 500 fois supérieur à celui du saccharose dont il dérive. Le saccharose est le vulgaire sucre de table obtenu à partir de canne à sucre ou de betterave. Le Canderel, pour reprendre le nom français de cet édulcorant a été testé depuis sa découverte dans les années 70 sur de nombreuses personnes en bonne santé et on n’a jamais trouvé d’effets indésirables d’autant plus qu’il est utilisé par exemple dans une tasse de café en quantités infimes compte tenu de son pouvoir sucrant. Une récente étude a pourtant été conduite sur des sujets obèses mais non diabétiques. Dix sept volontaires obèses, selon la définition de l’indice de masse corporelle, ont été soumis au test classique de tolérance au glucose qui consiste à boire un certaine quantité d’eau glucosée, en général 75 grammes de glucose dans un demi-litre d’eau, et de se soumettre ensuite à des analyses sanguines afin de suivre l’évolution du sucre circulant ainsi que le taux d’insuline. Le test est effectué à jeun et une prise de sang est effectué juste avant de boire l’eau glucosée. Les sujets buvaient d’abord un grand verre d’eau puis un verre d’eau glucosée (75 grammes de glucose) et le test était suivi par analyses sanguines chaque demi-heure. Les mêmes sujets servant de contrôle pour eux-mêmes un autre jour buvaient un verre d’eau avec du sucralose immédiatement suivi du verre d’eau glucosée. Les tests montrèrent que le pic de glucose est augmenté en valeur de 20 % et que l’insuline circulante est également augmentée de 20 % de manière inexplicable puisque le sucralose seul n’a pas d’effet sur la sécrétion d’insuline. Comme cette étude fut entreprise pour connaître si précisément l’usage de sucralose (Canderel) quotidien n’avait pas d’effet sur l’organisme, les médecins de l’hôpital universitaire de St-Louis dans le Missouri n’ont pu en déduire qu’une explication plausible, la perception du « sucré » s’effectue d’abord au niveau des papilles gustatives puis de récepteurs intestinaux et également au niveau du pancréas en induisant alors la sécrétion d’insuline. Le mécanisme d’action reste inconnu mais les médecins qui ont participé à cette étude se demandent tout de même, à la vue des résultats obtenus, si l’usage quotidien d’édulcorants artificiels surtout chez les personnes obèses non diabétiques afin de diminuer l’apport de calories ne pourrait pas à la longue induire une résistance à l’insuline qui caractérise le diabète de type II. Certes toutes les personnes souffrant de sur-poids ne prennent pas systématiquement des édulcorants artificiels (cyclamates, aspartame, sucralose ou encore stévioside) mais il reste encore des études à réaliser pour être certain que ces édulcorants ne contribuent pas à l’apparition de diabète.
(noir: carbone, rouge: oxygène, vert: chlore)
Source : wustl.edu