Je ne suis pas un analyste financier, heureusement d’ailleurs car faire des pronostics économiques ou financiers par les temps qui courent c’est comme prévoir le temps qu’il fera au mois de septembre, c’est-à-dire que la chance de faire une prévision réaliste de ce que ma petite nièce fera dans trois mois à Arcachon équivaut à lire dans le marc de café. Je m’explique : aucune de mes petites nièces, autant que je sache, n’ira à Arcachon cet été, mais ma diversion prosaïque n’est là que pour insister sur le fait que les prévisions économiques sont inutiles. Même Mario Draghi ne sait pas où il s’aventure après avoir réduit le taux directeur de la BCE d’un tiers à 0,5 % car maintenant, compte tenu d’une inflation moyenne dans la zone euro de 1,5 % le taux d’intérêt réel est négatif et Draghi, auréolé de son passé chez Goldman Sachs, ne peut pas se féliciter de conduire l’Europe dans une terra incognita qui n’encouragera certainement pas les banques à financer une quelconque initiative entrepeurneuriale et ce dans quel pays européen que ce soit y compris l’Allemagne. Ces taux d’intérêt négatifs de fait sont donc là pour paralyser l’ensemble de l’économie européenne et Madame Lagarde que je regardais hier interviewée par une chaine de télévision suisse doit rêver autant que Mario Draghi en annonçant que seule la rigueur pourra faire renaître la croissance tant espérée par les Espagnols, les Italiens, les Portugais … et les Français. Car, avec des taux d’intérêt négatifs, les investisseurs iront vers d’autres pays que ceux de l’Union européenne et lorsque les gouvernements européens, comme la France, dispendieux, ne trouveront plus d’acquéreurs pour leurs émissions d’obligations pour lesquelles ces derniers seront certains de perdre de l’argent, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles, alors le système se bloquera de lui-même et le FMI ne pourra plus faire face à la débandade européenne généralisée tant politique que sociale. Car non seulement les banques qui voient maintenant leur mises en pension auprès de la BCE réduites également à un taux égal à zéro et donc compte tenu de l’inflation (qui diminue ce qui n’est pas bon signe) ces banquiers perdent de l’argent en le déposant même à très court terme, alors ils n’ont plus d’autre choix que de consolider leur bilan mais au détriment de toute espèce de relance de l’économie totalement atone en Europe.
C’est donc vers l’inconnu que l’Europe a choisi d’aller et les conséquences sont imprévisibles tant socialement que politiquement. Il y a dix huit mois environ (il faut que je mette de l’ordre dans mon blog pour que mes lecteurs s’y retrouvent) je prévoyais une récession en double-dip, elle est maintenant dans les faits et la décision de la BCE, masquée un temps par l’augmentation des indices boursiers, ne fera in fine qu’aggraver la situation. J’ose espérer que je me trompe, au moins pour l’Europe, mais j’ai peine à croire que la bourse ne réflète pas la réalité des fondamentaux et qu’elle est sous-évaluée. Les investisseurs, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens quoiqu’en pensent le gouvernement français socialo-communiste, ne s’y trompent pas car les nations ne sont plus solvables et encore pour quelques mois les bourses sont leur seule source de profit potentiel, mais cette situation ne durera pas non plus, alors ce sera la chute.