A la mémoire de Rita Levi-Montalcini

 

 

Les publications de Rita Levi-Montalcini ont trainé sur mon bureau, dans le laboratoire, pendant toutes les années où j’ai travaillé sur les facteurs de croissance. J’avais eu l’immense privilège d’assister à une conférence que cette petite femme effacée et à la voix perchée donna lors d’un congrès de biologie, je crois me souvenir à Amsterdam, alors que le séquençage chimique des protéines en était à ses balbutiements, un domaine dans lequel j’allais quelques années plus tard, après ma thèse et sans le savoir, me perfectionner à UCLA sous la direction d’Emil Smith, l’un des grands spécialistes de l’époque dans cette spécialité ardue qui n’est plus qu’un souvenir anecdotique aujourd’hui pour les biologistes et les biochimistes.

Avec Stanley Cohen, Rita Levi-Montalcini découvrit les signaux chimiques (protéiques) qui commandent la croissance et la différenciation cellulaires, tant des cellules nerveuses que des cellules épidermales et ces travaux d’avant-garde valurent à ces deux scientifiques hors du commun le prix Nobel en 1986. Depuis ces travaux précurseurs, nombres de facteurs de croissance et de régulation cellulaires ont été découverts et leur mode d’action élucidé. Les applications en sont nombreuses tant en recherche fondamentale qu’en bio-médecine comme par exemple l’orientation de la différenciation des cellules souches pour des usages thérapeutiques. Et tous ces travaux ont été rendus possibles par les découvertes de Rita Levi-Montalcini et de Stanley Cohen dans les années 60.

C’est avec une certaine émotion que j’ai appris la mort de cette grande dame hier à Rome à l’age de 103.

 

Laisser un commentaire