Sans vouloir déranger l’ordre établi, force est de constater que ce que pensent les Suisses du système politique français fait froid dans le dos.
On peut lire dans un dernier numéro de l’AGEFI (quotidien d’information de l’Agence Economique et Financière de Genève) un florilège d’articles comparant les économies suisses et françaises. Même s’il y a des points de vue francophobes évidents, on peut trouver dans ce numéro du 19 novembre de cette année quelques perles dont cette statistique sur le mille-feuilles français initié par Gaston Defferre pour multiplier les droits et prérogatives du monde politique régional.
Voici quelques perles :
L’Hexagone compte 520.000 conseillers municipaux, 37.000 maires, 4100 conseillers généraux et 1880 conseillers régionaux. Au total, 600.000 élus qui s’accrochent à leurs fauteuils et rémunérations. Nicolas Sarkozy a tenté, à petits pas, d’amorcer une fusion entre département et région. Mais François Hollande a tout arrêté. La gauche détient la presque totalité des régions et la majorité des départements. Pas question pour les barons socialistes d’abandon- ner une once de pouvoir.
Ou encore, et c’est édifiant :
Metz, chef-lieu de la région Lorraine, à proximité du Luxembourg et de l’Allemagne, est une ville moyenne de 120.000 âmes. Avec 39 communes voisines, Metz a créé en 2002 la Communauté d’agglomération de Metz Métropole. Cet établissement public de coopération intercommunale de 230.000 habitants (équivalent de Lausanne) détient un triste record national avec pas moins de 170 conseillers communautaires, et surtout 48 vice-présidents. D’où le sobriquet d’«armée metzicaine» attribué par le magazine Le Point. Metz Métropole compte un vice-président aux catastrophes naturelles, un autre chargé des relations avec la régie de traitement des ordures ménagères, et un délégué à la fourrière animale… Les habitants de l’est de la France ont pourtant la réputation d’être des citoyens raisonnables. Pas comme la région Corse, dont les dépenses par habitant ont explosé de 19,52 % entre 2008 et 2010.
Un vice-président de la Communauté d’agglomération de Metz Métropole ne perçoit qu’un peu plus de 1700 euros par mois. Mais il cumule habituelle- ment cette indemnité avec celles de maire ou d’ad- joint au maire, de conseiller général ou régional, quand il n’est pas député ou sénateur. On appelle cela le «millefeuille».
Et enfin, mais je crois que mes lecteurs auront la nausée en pensant à leurs impôts qui vont inexorablement augmenter :
Le Languedoc-Roussillon multiplie ses «ambassades» à l’étranger, Bruxelles, New York, Shanghai, Londres, Casablanca, et bien- tôt Sao Paulo. Les frais de déplacement des élus d’Ile-de-France à l’étranger se sont élevés à 320.000 euros en 2011, et les voyages autour du monde des salariés de ce même conseil régional à 460.000 euros.