Un crachat dans le seau des dettes. (Vers une dévaluation de l’euro ?)

Un crachat dans un seau !

L’aide aux banques espagnoles (une soixantaine de milliards d’euros) sous forme de cash en contre partie d’un dépôt d’obligations d’Etat est une goutte d’eau dans l’océan des junk bonds accumulées dans le bilan de ces banques.
Le plan de croissance arraché par l’Espagne et l’Italie est aussi un crachat dans un seau de dettes. Juste pour illustrer mon propos, voici un tableau décrivant la vraie réalité du problème :

Dès lors que le système sera mis en place, l’Allemagne devra garantir à hauteur d’un tiers de son PIB l’aide accordée aux PIIGS + la Belgique, ce qui correspondra à une augmentation de 40 % de sa dette actuelle. Pour la France ce sera 30 % de son PIB et une augmentation de sa dette de 36,8 %, 42 % pour les Pays-Bas et 64 % pour la Finlande.
Il n’y a donc aucune raison de se réjouir quand Hollande, Monti et Rajoy ont crié victoire avec cette machine à gaz toxique que constitue la mutualisation de la dette.
De toute manière ce montage à la Ponzy ne pourra pas fonctionner sans une remise en ordre douloureuse des finances publiques de tous les Etats européens et une harmonisation des législations relatives au travail, de la fiscalité et du fonctionnement des banques.

A l’appui de mes propos :

Que faire ?

Plus de LTRO ? Il n’y a pas de collatéraux !
Diminuer le taux directeur de la BCE ? Il flirte déjà avec zéro !
Acheter de la dette italienne et espagnole ? L’Allemagne s’y refusera !
Emettre des euro bonds ? L’Allemagne s’y refusera sans contre-partie !
Solliciter les USA, la Chine ou je Japon ? Improbable !
Appeler le FMI à l’aide ? Il n’en a pas les moyens !

Une solution reste une dévaluation de l’euro orchestrée par la FED, la BoJ, la BoE (et la banque centrale chinoise) comme cela fut le cas à la suite des accords dits « du Plaza » en 1985.
Cependant un tel scénario aurait des conséquences imprévisibles sur les économies de la Chine et du Japon, gros détenteurs d’euros mais aurait également des conséquences sur les économies des pays européens eux-mêmes si la croissance ne repartait pas presque immédiatement.

Enfin, une dernière solution à laquelle s’opposeront les Allemands jusqu’au bout, c’est-à-dire lorsqu’ils s’apercevront qu’il n’y a plus d’autre alternative, l’injection d’argent papier pour provoquer une inflation dans tous les pays européens aboutissant de fait à une dévaluation déguisée de l’euro.
20 % de dévaluation ou 20 % d’inflation ? Pas les mêmes causes mais les mêmes effets et c’est pourtant la seule solution qui reste … La réunion européenne de jeudi et vendredi aurait pu être celle de la dernière chance, elle entérine au contraire l’incapacité à gérer la dette monstrueuse de l’ensemble des pays européens, l’incapacité à gérer la récession qui s’annonce et l’incapacité à voir l’avenir avec un minimum de sérénité.

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