Réponse à Michel Schneider du Point.fr à propos d’un ouvrage de William Vollmann

J’ai lu avec un malaise certain la critique littéraire de Michel Schneider à propos d’un ouvrage du romancier William Vollmann (Le Point du 23 janvier 2012)

http://www.lepoint.fr/livres/voir-fukushima-et-ecrire-23-02-2012-1435183_37.php

Je lis : « la centrale nucléaire (…) a fondu dans un espace contaminé pour des siècles ».
J’avoue que je n’arrive pas à comprendre ce que cette phrase signifie.
Les assemblages de combustibles avec les barres de contrôle ont (probablement partiellement) fondu et le magma métallique en résultant s’est effondré au fond de la cuve du réacteur. Ce processus a libéré de l’iode, normalement confiné dans les tubes de zirconium ainsi que du césium, dont l’oxyde a la fâcheuse propriété de former des aérosols, le tout libéré par le feu d’hydrogène résultant de la pyrolyse de l’eau par la chaleur dégagée. Le combustible lui-même se trouve sous forme de pastilles de céramique fondant à plus de 1000 degrés et n’a pas subi de dommages notoires.
Quant à dire que le site est contaminé pour des siècles, c’est aller un peu loin, au mieux en 2030 pour Three Miles Island, depuis 1979 cela fera une cinquantaine d’années et non plusieurs siècles.

Je lis ensuite : « ses conversations avec les survivants ».
De qui parle-t-il ? Des survivants de l’accident de la centrale de Fukushima-Daiichi ? Là, je m’insurge véhémentement car, que je sache, il y a eu deux victimes répertoriées, deux employés du site de Fukushima emportés par le tsunami, un point c’est tout.

Je suis tout à fait d’accord avec le désarroi ressenti par ce romancier dans les zones agricoles maintenant interdites. J’ai moi-même assisté ce mois de janvier à des manifestations de paysans devant le siège de TEPCO à Yurakucho, quartier de Tokyo proche de Ginza où se trouve le siège de cette compagnie d’électricité.

Et on incite les habitants d’aller passer une fin de semaine dans les zones sinistrées par le tsunami :

Je déplore que monsieur Michel Schneider glisse dans sa critique littéraire des allusions infondées. L’accident de TMI n’a fait aucune victime, on ne connait pas exactement le nombre de victimes de Tchernobyl (500, 1000, 10 000?) car aucune statistique fiable n’est disponible encore à ce jour. En regard des milliers de mineurs morts chaque année dans les mines de charbon chinoises ou simplement des accidents de la route, c’est négligeable.
Comme le disait très justement Michel Rocard, dans un entretien paru dans le Monde du 25 février, à la question stupidement orientée du journaliste « Mais le nucléaire tue … »,
la réponse de Rocard fut lapidaire :
«  – Il tue beaucoup moins que le charbon, cancers compris ».

Ce doit être pour caresser les écologistes dans le sens du poil que les journalistes en remettent une couche, c’est bien fâcheux !

Une réflexion au sujet de « Réponse à Michel Schneider du Point.fr à propos d’un ouvrage de William Vollmann »

  1. Des qu’il s’agit de critiquer le nucleaire il est de bon ton de dire n’importe quoi et il faut de preference que cela soit visible, meme pour le premier venu. Je me demande dans quelle mesure ces activistes varies qui nous mettent soit disant en garde contre cette industrie sont vraiment de bonne foi, il y a par exemple en ce moment une minette completement timbree qui hurle devant le siege de Tepco dans un megaphone avec une voix eraillee plutot insupportable et elle s’adresse uniquement a de pauvres flics qui sont la pour surveille l’entree du batiment, elle agace visiblement les passant et elle defend tres mal sa cause, personnellement chaque fois que je la croise (presque tous les jours) je suis pris d’un violent sentiment pro-nucleaire voire pire, je pense que chaque jour elle permet a une centaine de personne de realiser que les anti-nucleaires sont une bande de timbre et qu’il est bon de se demarquer de ce courant de pensee borderline.
    De la meme maniere les journalistes dont le parti pris et l’absence totale d’objectivite est criante, eloignent de la cause anti-nucleaire bon nombre de lecteur qui sentent qu’on les prend pour des cons. On est en droit de se poser la question de savoir si cette bande de menteurs qui racontent des conneries a longueur de temps et de maniere aussi visible de son pas en fait des agents doubles payes en sous main par les fabricants de centrales nucleaires.
    En tout cas personnellement et comme je viens de le dire je ne me sens vraiment pro-nucleaire qu’en face d’un anti-nucleaire.

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