J’ai lu et relu en détail l’interview d’Yves Marignac sur le Figaro.fr de ce soir.
Qui est Yves Marignac ?
Un polémiste de plus.
Je reprend ses termes (copié-collé de l’article du Figaro) :
Yves MARIGNAC. – En dépit de l’accident de Fukushima, nous avons conservé en France une doctrine de sûreté basée sur deux piliers. Le premier est de penser que l’on peut faire le tri entre des scénarios plus ou moins vraisemblables. Le second est de croire que les systèmes de secours et de confinement empêcheront toujours les rejets massifs de radioactivité dans l’environnement. Le tsunami japonais aurait dû permettre de remettre en cause cette vision des choses. Cela n’a pas été le cas.
Que signifie « scénario plus ou moins vraisemblable » et « croire que … empêcheront toujours les rejets massifs de radioactivité ».
Je donne une explication qui vaut ce qu’elle vaut : pour ce qui concerne les centrales nucléaires françaises, on ne peut se référer qu’à l’accident de Three Miles Island car il est illusoire de comparer in réacteur PWR et un BWR (cas de Fukushima). Or l’accident de TMI n’a donné lieu à aucun rejet de radioactivité vers l’extérieur car le circuit primaire est conçu pour résister à des pressions élevées, ce qui n’est pas le cas des BWR dont le circuit primaire est en directe connexion avec la turbine, à moins de me tromper et tout lecteur de mon blog est le bien venu pour contredire mes écrits.
Je lis plus loin :
Par ailleurs, à La Hague, le risque d’une explosion provoquée par les solvants utilisés pour dissoudre le combustible usagé n’est jamais pris en compte. Ce n’est pas tolérable.
Je me demande de quoi parle ce monsieur. Est-il vraiment au fait des techniques utilisées à la Hague ou parle-t-il pour simplement polémiquer ?
Puis je lis plus loin :
Outre ces mises en garde, quelles propositions faites-vous?
Nous prônons une politique de limitation de ce que nous appelons «le potentiel de danger». Le zyrconium, utilisé pour fabriquer la gaine des crayons de combustible, génère de l’hydrogène lorsqu’il se dégrade sous l’effet de la chaleur. Il faudrait mettre en place un programme de recherche ambitieux pour lui trouver un substitut. L’utilisation de combustible MOX, plus toxique, plus réactif et qui dégage plus de chaleur, est aussi un facteur aggravant. Il y a là un choix industriel sur lequel il convient peut-être de s’interroger. Nous estimons enfin que l’entreposage à La Hague pourrait se faire à sec plutôt que dans des piscines, comme cela se fait ailleurs dans le monde.
C’est quoi le potentiel de danger ?
Quand j’étais enfant, il m’arrivait d’aller voir oeuvrer le maréchal-ferrant du village. Que je sache les fers des chevaux sont en fer, or l’opération consistant à les tremper dans l’eau alors qu’ils sont encore rouges dégage de l’hydrogène par simple thermolyse de l’eau. J’ai l’impression que Monsieur Marignac n’a jamais suivi de cours de chimie ! Pour l’informer, à la Hague on utilise des acides et des bases, sait-il ce que signifient ces mots ?
Pour le programme ambitieux, ce monsieur connait-il les propriétés du zirconium, sait- ce qu’est un barn ?
Quand il parle de manière elliptique du MOX, il reprend les termes maintenant en refrain dans la bouche des anti-nucléaires « toxique et réactif », c’est trop facile de dire cela sans aucune approche scientifique prouvée.
Enfin, j’ai souri à propos du « nous estimons que … ».
Mais de quoi se mêle Green Peace ? Pourquoi cette organisation terroriste ne s’intéresse pas aux centrales électriques allemandes qui brûlent de la lignite, par exemple, et polluent le ciel européen ?
Quant à l’entreposage à sec du combustible, c’est encore un autre délire purement idéologique influencé par le feu d’hydrogène de la piscine de stockage du réacteur 4 de la centrale de Fukushima-Daiichi qui n’est étayé que par cet événement, tout à fait regrettable d’ailleurs, et qui souligne la peur totalement irraisonnée des anti-nucléaires ou prétendant l’être pour faire dans la mode actuelle en suivant les idées insensées de la coalition socialo-écologique qui va précipiter la France dans la misère si le candidat Hollande est choisi par les français.
Cet article du Figaro m’a donné l’occasion de souligner la dangerosité d’une élection de Monsieur Hollande à la présidence, et ma dernière remarque n’a plus rien à voir avec l’électro-nucléaire. Quelque heures après une élection éventuelle de Hollande, la note de la France sera immédiatement dégradée, or comme le programme du candidat signifie encore plus d’endettement (entre autres avec l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim), tous les contribuables seront mis à contribution (sans jeu de mots) pour se serrer la ceinture. La France sombrera avant le Portugal et l’Espagne.
Triste avenir pour le pays …